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DISPONIBILITÉ DES DENRÉES ALIMENTAIRES À L’AUNE DU COVID-19 : L’État prend les choses en main, pourvu que ça dure !

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Face à la crise sanitaire en Algérie provoquée par le Covid-19, les pouvoirs publics ont pris des mesures pour assurer la disponibilité des différentes denrées alimentaires nécessaires. Ces mesures exceptionnelles sont initiées en vue d’assurer un approvisionnement régulier du marché national et éviter la fluctuation des prix pendant la période du confinement imposée par le Coronavirus. Au temps de la fermeture temporaire, les cafés et restaurants, de certains commerces dans les grandes villes, chose qui pourrait chambouler l’approvisionnement des familles en matière des produits alimentaires, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a décidé de « réguler le marché pour lutter contre les pénuries en assurant la disponibilité de tous les produits alimentaires de première nécessité ». Il a également chargé le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire de « guetter, en coordination avec les ministères du Commerce et de l’Agriculture, les spéculateurs et de prendre les mesures nécessaires, dont la mise sous scellés de leurs entrepôts et locaux et leur signalement à travers les médias avant de les déférer à la justice ».

La situation maitrisée, pas de pénurie alimentaire !

En appliquant la rigueur et l’organisation au niveau des circuits, et en tablant sur les chiffres réalisés en termes de la production agricole nationale, l’État se veut rassurant envers les citoyens. En effet, avec une série de mesures prises, les chiffres communiqués par les responsables, laissent dire qu’il n’y a pas de risque concernant l’approvisionnement régulier du marché national en ce temps d’urgence sanitaire. Lors d’une intervention en février denier, le Directeur central des statistiques agricoles et des systèmes d’information au ministère de l’Agriculture et du Développement rural, Ahmed Badani, a fait état de la progression de la production nationale. Selon lui, la production nationale couvre des besoins alimentaires à hauteur de 73% pour une superficie exploitée de 8,6 millions d’hectares. La production de la pomme de terre est passée de 46,5 millions de quintaux en 2018 à 50,2 millions de quintaux en 2019. Quant aux viandes blanches, elles sont passées de 5,4 millions de quintaux en 2018 à 5,6 millions de quintaux en 2019. L’Algérie compte près de 140 millions de poules et une production de 350 000 tonnes à 400 000 tonnes de viandes blanches et de 6 à 7 milliards d’œufs par an, d’après le président de l’Association nationale des commerçants et artisans (ANCA), El Hadj Tahar Boulenouar, dans une récente intervention. Le blé dur a, pour sa part, enregistré une augmentation de production. Il était à 31,78 millions de quintaux en 2018 passant à 32,1 millions de quintaux. Le même responsable a assuré que la production céréaliculture nationale était suffisante pour couvrir la demande locale. Les importations de céréales ont enregistré, durant les 11 premiers mois de 2019, une baisse estimée à 353 millions de dollars par rapport à la même période de 2018. Le pain, ce produit subventionné, est disponible avec les quantités nécessaires. Les boulangeries assurent le service. S’agissant du lait, un produit très demandé sur le marché et qui a fait toujours l’actualité vue son indisponibilité dans certains points de vente, les responsables rassurent. Depuis quelques semaines, ce produit a été soumis à un contrôle intensifié sur terrain mené par les départements du Commerce et de l’Agriculture. Le ministre du Commerce a pris, en personne, la gestion de ce produit qui a été pour longtemps le champ de bataille des spéculateurs. À travers ces assurances, l’État montre qu’il tient les choses en main en sécurisant l’approvisionnement des stocks, en maitrisant les prix et en gérant la distribution. En parallèle, la guerre contre les spéculateurs est annoncée. Chose qui rassure le citoyen. Mais la grande problématique est que des réseaux informels profitent de la situation actuelle pour faire de la spéculation. Le fait le plus marquant, c’est que la spéculation touche au premier les produits subventionnés et qui enregistrent une surproduction nationale. En tout cas, il est encore tôt de se prononcer sur l’efficacité des mesures annoncées par l’État. Les jours à venir nous informeront plus sur l’état des lieux et le suivi de ce dossier sur le terrain. Car face à cette grave situation sanitaire, l’Algérie n’est pas prête à subir une crise alimentaire. L’anticipation reste la meilleure démarche pour faire face aux multiples situations imprévues.

H. Hadjam

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