Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, en partenariat avec le ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, a annoncé le lancement officiel de la stratégie nationale d’organisation et de développement de la culture du safran. Cette initiative vise à structurer, encadrer et généraliser une filière agricole considérée comme l’une des plus prometteuses du pays.
Cette démarche s’inscrit dans le cadre du plan d’action du gouvernement issu des engagements du Président de la République Abdelmadjid Tebboune et constitue un modèle de coopération intersectorielle dans un domaine stratégique. Elle traduit également la volonté des pouvoirs publics de valoriser les résultats de la recherche scientifique et du développement technologique à travers des projets économiques porteurs, capables de concilier ambition scientifique et réalité économique.
Dans ce contexte, une convention de coopération a été signée entre les deux départements ministériels. Elle associe aussi des établissements de recherche et des institutions spécialisées, avec pour but d’organiser techniquement la filière du safran sur la base d’un guide scientifique validé, de mettre en place un plan participatif de production de semences conformes aux normes internationales, d’assurer la traçabilité des bulbes de safran sur plusieurs générations et d’accompagner les structures concernées pour obtenir les certifications et accréditations exigées au niveau international.
Les initiateurs estiment que ce travail conjoint contribuera à renforcer la position de l’Algérie sur la carte scientifique et technologique mondiale, tout en ouvrant la voie à des projets similaires dans d’autres filières agricoles à fort potentiel.
À terme, la culture du safran pourrait devenir une véritable opportunité économique pour le pays. Cette plante rustique, adaptée aux zones d’altitude comprises entre 650 et 1 200 mètres, offre des rendements très variables selon les méthodes culturales : entre 2 à 3 kg à l’hectare dans les cultures traditionnelles, et jusqu’à 10 kg ou plus dans les exploitations bien encadrées. Produit rare et hautement valorisé sur les marchés internationaux, le safran représente ainsi pour l’Algérie une filière d’avenir, capable de générer des revenus substantiels, de diversifier l’économie agricole et de hisser le pays parmi les producteurs de référence de cette «épice d’or ».
S. Oubraham