Le bureau d’information du gouvernement à Ghaza a révélé un nouveau bilan effroyable du génocide perpétré par l’entité sioniste contre la population du territoire assiégé : plus de 67 160 martyrs et 169 679 blessés ont été recensés depuis le 7 octobre 2023.
À ces chiffres s’ajoutent 9 500 disparus, toujours coincés sous les décombres ou portés manquants, tandis que le taux de destruction totale du territoire atteint 90 %, selon les estimations officielles. Les hôpitaux de Ghaza, débordés et exsangues, continuent de recevoir quotidiennement des dizaines de corps et de blessés. Rien que ces dernières vingt-quatre heures, 21 martyrs et 96 blessés y ont été enregistrés, dont des civils touchés alors qu’ils attendaient des distributions d’aide humanitaire. Deux d’entre eux sont morts pour un simple sac de farine. Les sources médicales précisent que 2 610 Palestiniens ont été tués et plus de 19 143 blessés en cherchant à obtenir une aide alimentaire. Ces « martyrs de la faim » incarnent l’une des faces les plus cruelles du blocus : l’utilisation de la famine comme arme de guerre. Depuis la reprise des hostilités en mars 2025, la guerre a provoqué 13 568 nouveaux martyrs et 57 638 blessés, confirmant que l’agression n’a jamais cessé malgré les promesses internationales d’un « apaisement progressif ».
Des attaques ciblant les civils sous prétexte de “sécurité”
hier matin, cinq Palestiniens ont été tués dans plusieurs attaques menées par l’armée d’occupation à travers le territoire. Parmi eux, deux victimes sont tombées à Tel Al-Hawa, dans le sud-ouest de la ville de Ghaza, lors d’un bombardement sur un rassemblement civil. Trois autres ont été abattus alors qu’ils attendaient une aide humanitaire à Khan Younès et près de l’axe Netzarim au centre du territoire. Depuis mai dernier, l’entité sioniste a mis en place une prétendue « Fondation de secours humanitaire de Ghaza », une structure que les habitants qualifient de « piège mortel ». Sous couvert de distribution d’aide, ses sites sont régulièrement ciblés par des frappes ou des tirs, provoquant la mort de milliers de personnes. Les Nations unies ont d’ailleurs refusé d’y participer, dénonçant un dispositif dangereux et contraire au droit humanitaire. Ces attaques surviennent alors que le président américain Donald Trump a affirmé, vendredi, que la résistance palestinienne serait désormais « prête pour une paix durable », appelant l’entité sioniste à « cesser immédiatement » ses frappes pour permettre la libération des prisonniers sioniste. Ses propos interviennent après l’annonce de la résistance palestinienne, être prête à libérer tous les captifs israéliens vivants en échange de la fin de l’agression et de la gestion du territoire par une autorité palestinienne indépendante. En réponse, le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahou a confirmé la « disposition » du gouvernement à entamer la première phase du plan Trump, qui prévoit notamment un cessez-le-feu et le désarmement de la résistance. Pourtant, les bombardements se poursuivent, trahissant l’écart abyssal entre le discours politique et la réalité du terrain. Dans la nuit de dimanche à lundi, les bombardements aériens et d’artillerie ont visé plusieurs quartiers densément peuplés de la ville de Ghaza, notamment Tel Al-Hawa, Al-Nasr, al-Jalaa et Al-Shujaïya. Des drones de type quadcopter ont même largué des boîtes piégées sur des maisons à Al-Nafaq et Al-Jalaa, ajoutant une méthode macabre à la longue liste des crimes de guerre recensés. Au sud, les détonations de dynamitage d’immeubles entiers se succèdent à un rythme effréné, tandis que les hôpitaux — al-Maamdani, Nasser et al-Awda — peinent à accueillir les nouvelles victimes. Les équipes de la Défense civile, en manque d’équipement et de carburant, ne parviennent plus à atteindre les zones bombardées. De nombreux corps restent ensevelis sous les décombres, certains depuis des semaines. Les Nations unies ont confirmé la mort d’au moins 460 Palestiniens, dont 154 enfants, des suites de la faim et de la soif. Dans plusieurs quartiers de Ghaza, les habitants réduisent leurs repas à de l’eau saumâtre et de la farine mélangée à du sable. La communauté internationale observe, impuissante ou complice, la lente destruction d’un peuple soumis à la fois aux bombes et à la privation organisée. Au total, plus de 236 000 Palestiniens ont été tués ou blessés depuis le déclenchement de la guerre d’extermination. Chaque jour, les morgues débordent, les hôpitaux s’effondrent, et les cris des survivants se perdent dans le fracas des frappes. Deux ans après le début du génocide, Ghaza n’est plus qu’un champ de ruines et de deuil. Et malgré les appels mondiaux à la justice, aucune instance internationale n’a encore osé prononcer le mot qu’attendent des millions de voix : sanctions. La guerre d’usure menée par l’entité sioniste, sous le parrainage politique et militaire des États-Unis, se poursuit dans l’indifférence des puissances. Ghaza, pourtant, résiste — non plus seulement avec des armes, mais par la seule obstination de rester en vie.
Ghaza détruite à 90 %
Deux années se sont écoulées depuis le début de la guerre d’extermination menée par l’entité sioniste contre Ghaza. Deux années de bombardements, de famine et de destruction méthodique, que le « bureau d’information gouvernemental » du territoire assiégé vient de documenter dans un rapport glaçant. Les chiffres dévoilés dressent le portrait d’un génocide en cours, étouffé par le silence du monde. Le rapport révèle que l’armée d’occupation tue en moyenne 92 Palestiniens par jour, dont 27 enfants et 14 femmes. Chaque journée voit la disparition de familles entières : 53 foyers palestiniens sont rayés de la carte quotidiennement, parmi lesquels certains ont été totalement anéantis. En deux ans, 76 639 Palestiniens ont été tués ou portés disparus — 67 139 d’entre eux sont déjà recensés dans les morgues des hôpitaux, tandis que plus de 9 500 restent sous les décombres. Parmi les victimes, on compte plus de 20 000 enfants, 12 500 femmes, 9 000 mères et 22 000 pères. Les corps médicaux, les journalistes et les travailleurs humanitaires paient également un lourd tribut : 1 670 soignants, 254 journalistes, 176 employés municipaux et 540 humanitaires ont péri, la plupart sous les frappes alors qu’ils portaient secours.
Un territoire rasé, un peuple affamé
Selon le même rapport, 90 % de la surface de Ghaza a été détruite. Plus de 268 000 logements ont été anéantis, 288 000 familles sont sans abri, et plus de deux millions de personnes vivent entassées dans des camps insalubres, privés de nourriture et de soins. La famine organisée par le blocus israélien s’ajoute à la terreur militaire : 120 000 camions de vivres et de carburant ont été bloqués à la frontière, 47 cuisines populaires et 61 centres de distribution de nourriture détruits. Résultat : 460 Palestiniens sont morts de faim, dont 154 enfants. Le rapport précise que 650 000 enfants souffrent de malnutrition sévère, dont 40 000 nourrissons privés de lait maternisé que l’occupation empêche d’entrer. Les conséquences sanitaires sont cataclysmiques. L’effondrement du système de santé — 38 hôpitaux et 96 centres de soins détruits — a provoqué la propagation de maladies infectieuses touchant plus de 2,1 millions de déplacés, dont 71 000 cas d’hépatite virale.
Écoles, mosquées, églises : rien n’a été épargné
Ghaza est désormais un champ de ruines. Près de 95 % des établissements scolaires et 165 institutions universitaires ont été rasés, privant plus de 785 000 élèves de leur droit à l’éducation. Le patrimoine religieux a subi le même sort : 835 mosquées ont été détruites totalement, 180 partiellement, ainsi que trois églises et quarante cimetières, dont certains ont été transformés en fosses communes par les bombardements. Même la mémoire du lieu s’efface : plus de 200 sites culturels et archéologiques ont été réduits en poussière, parmi eux la Grande Mosquée al-Omari, la plus ancienne de la ville, et la mythique église Saint-Porphyre. Le ministère palestinien de la Culture estime que 150 artistes, écrivains et intellectuels ont été tués depuis le début de la guerre. Pourtant, de ces ruines jaillit encore la création : films, romans et chansons de Ghaza racontent au monde la résistance d’un peuple qui refuse de disparaître.
Une guerre politique et existentielle
Pour les observateurs israéliens eux-mêmes, la guerre de Ghaza a tourné au désastre. Un analyste du journal Maariv a reconnu que la défaite subie le 7 octobre 2023 fut « la plus humiliante de l’histoire d’Israël ». Selon lui, la poursuite du conflit n’est plus qu’un calcul politique de Benyamin Netanyahou, « otage de sa coalition », cherchant à masquer l’échec stratégique le plus grave depuis la création de l’occupant sioniste. Cette guerre, dit-il, continue uniquement pour la survie d’un pouvoir vacillant, non pour celle d’un pays. « Le Premier ministre a inventé la fiction du “triomphe total” pour sauver sa peau, au prix du sang de ses propres otages et de la ruine de sa société ».
Une économie anéantie
Les dégâts matériels sont colossaux. D’après le directeur du bureau d’information, Ismaïl Al-Thawabteh, les pertes directes dans quinze secteurs vitaux dépassent 70 milliards de dollars. Le logement seul représente 28 milliards de dégâts, suivi par la santé (5 milliards), l’éducation (4 milliards), le commerce (4,5 milliards) et l’agriculture (2,8 milliards). Les infrastructures sont en lambeaux : 5 000 km de lignes électriques et 725 puits d’eau détruits, trois millions de mètres de routes impraticables, 2 285 transformateurs réduits en cendres. L’eau, l’électricité, les transports, tout ce qui fonde la vie moderne s’est effondré. L’économiste palestinien Nasser Abdel Karim estime que 90 à 95 % de l’économie de Ghaza a disparu. Pour reconstruire, dit-il, il faudrait non seulement des milliards, mais surtout la fin du siège, l’ouverture des frontières, et une autorité palestinienne unifiée capable de gérer la reconstruction.
La Cisjordanie occupée asphyxiée
Pendant que Ghaza brûle, la Cisjordanie s’enfonce dans une crise économique profonde. Les restrictions israéliennes ont paralysé le commerce et coupé les revenus des 200 000 travailleurs palestiniens autrefois employés en Israël. L’entité sioniste retient les fonds de compensation dus à l’Autorité palestinienne depuis mai dernier, privant les fonctionnaires de salaires et bloquant les services publics. Les routes sont morcelées par près de mille checkpoints, transformant les villes palestiniennes en archipels isolés.
M.Seghilani