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«DÉTENUS POLITIQUES ET D’OPINION, RÉPRESSION DES MANIFESTATIONS PACIFIQUES, LIBERTÉ DE LA PRESSE…» : Un quatuor syndical international écrit aux autorités algériennes

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Quatre syndicats internationaux, en l’occurrence l’IndustriALL, la CSI, l’UITA et l’ISP, ont appelé le gouvernement algérien à mettre fin à ce qu’ils qualifient de « violation des droits fondamentaux de l’Homme et du travail en Algérie».

Dans une lettre adressée au ministre du Travail, Hassan Tidjani Haddam, les quatre syndicats ont fait part de leur « profonde préoccupation » quant aux pressions et intimidations croissantes que subissent les syndicalistes, militants, opposants politiques et journalistes.
«Nous vous écrivons au nom de d’IndustriALL Global Union, l’Internationale des services publics (ISP), de l’Union internationale des travailleurs de l’alimentation, de l’agriculture, de l’hôtellerie-restauration, du tabac et des branches connexes (UITA), et de la Confédération syndicale internationale (CSI) pour vous faire part de notre profonde préoccupation face aux pressions et intimidations croissantes contre les syndicats indépendants, alors que de nombreux syndicalistes ont été condamnés à la prison et de nombreux militants, journalistes et opposants politiques ont été arrêtés en Algérie », ont écrit les quatre entités syndicales.
Ces dernières ont appelé « les autorités algériennes à libérer immédiatement toutes les personnes détenues pour leur engagement civique et syndical », estimant que « les droits syndicaux sont devenus pratiquement inexistants en Algérie. Les autorités doivent mettre fin au harcèlement des syndicalistes et garantir le droit à la liberté d’association, sans violence ni menaces ».
Dans le détail, les syndicats ont condamné fermement « le fait que l’accès à Internet sont limité pour empêcher les manifestants de communiquer et d’organiser des rassemblements, alors que les médias sociaux ont été inondés de fausses nouvelles et de trolls électroniques visant le mouvement protestataire».
Pour ce qui est de la liberté de la presse, les signataires de la lettre ont considéré que celle-ci est «sévèrement restreinte, puisque un important site Web d’information a été fermé ». « Nous rappelons que l’OIT a affirmé à maintes reprises l’importance de la liberté de réunion et du plein exercice des droits civils et politiques comme partie intégrante de la protection du droit à la liberté d’association », ont rappelé les syndicats qui n’ont pas manqué de souligner qu’il est « impératif que les autorités algériennes se conforment aux recommandations de la mission de haut niveau de l’OIT qui s’est rendue au mois de mai dernier dans le pays ».
« Il est tout aussi important que le gouvernement s’acquitte de ses obligations internationales, comme le prévoit clairement la série des recommandations formulées en juin par la Commission des normes », ont-ils précisé. Ces recommandations se résument à faciliter le travail syndical, en fournissant « aux organisations syndicales toutes les informations détaillées et nécessaires pour leur permettre de prendre des mesures correctives ou de remplir des formalités supplémentaires en vue de leur enregistrement. Ils ont, en sus, appelé à « éliminer les obstacles à la constitution par des travailleurs d’organisations, de fédérations et de confédérations de leur choix, indépendamment du secteur auquel elles appartiennent ». Ils ont en outre appelé à s’assurer que le nouveau projet de Code du travail est adopté sans autre délai et est conforme au texte de la convention n° 87.
De surcroît, les quatre organisations internationales ont appelé « les autorités algériennes à garantir la libération inconditionnelle de toutes les personnes arrêtées pour avoir tenté d’exercer leurs droits syndicaux et civiques et à garantir leur sécurité et leur bien-être ».
Lamia Boufassa

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