«Être enfant au Maroc, de surcroît issu d’une famille pauvre, fait de vous un esclave prêt à servir la famille royale et ses sbires », ont indiqué des rapports d’associations qui militent pour les droits des enfants et des adolescents.
Ce cri d’alarme est étayé par une note informative du Haut-Commissariat au Plan (HCP), rendue publique à l’occasion de la Journée mondiale contre le travail des enfants (12 juin), qui indique que 110.000 enfants âgés de 7 à 17 ans travaillent au Maroc dans des conditions difficiles et dangereuses. Ce document précise que six enfants sur dix concernés par le sondage accomplissent des travaux dangereux. Il faut préciser, dans ce cadre, que depuis plusieurs années, l’UNICEF et des ONG avaient révélé le cas d’enfants exploités notamment dans le secteur agricole. Ces organismes avaient même affirmé que ces enfants sont victimes de réseaux de pédophilie qui les exploitent comme chair fraiche pour de pervers individus qui font du Maroc, au même titre que la Thaïlande, une destination de choix pour le tourisme sexuel. La note du Haut-commissariat au Plan indique que
69 000 de ces mineurs accomplissent des travaux dangereux, précisant que cette tendance est particulièrement observée en milieu rural.
«88 000 enfants dans les secteurs de l’agriculture, forêt et pêche»
Les familles nombreuses sont les plus concernées par ce phénomène, 77 000 d’entre elles – soit environ 1% des ménages marocains – sont aidées financièrement par un enfant.
Le HCP souligne, également dans son rapport, que le travail des mineurs est plus répandu parmi les garçons que parmi les filles. Ainsi, 85,6% des enfants au travail sont de sexe masculin, 91,5% ont entre 15 et 17 ans.
Mais selon des associations marocaines de lutte contre le travail des mineurs, les chiffres annoncés par le HCP sont en-deçà de la réalité. Le phénomène est beaucoup plus visible et il est favorisé par la déscolarisation des enfants avant la fin du cycle primaire. Beaucoup de parents, ne pouvant assurer les frais de scolarisation de leur progéniture, préfèrent la retirer de l’école pour la diriger vers la vie active. Une ONG avait même indiqué que durant ces dernières années, des rapports avaient établi que les réseaux de productions de cannabis démantelés au Maroc, s’appuyaient sur le travail des enfants qui étaient utilisés aussi bien dans les champs de production de cannabis que dans le conditionnement ou la revente et le transport de la marchandise.
Des rapports d’associations de défense des droits des femmes marocaines qui avaient alerté sur les conditions des paysannes marocaines exploitées dans les champs de production de fraises et autres fruits en Espagne, ont signalé la présence d’un grand nombre de mineurs parmi les contingents de travailleuses envoyées pour travailler dans les exploitations agricoles dans le sud de l’Espagne. Il faut préciser, dans ce contexte, que le phénomène touche principalement les familles rurales et pauvres. Les enfants des responsables du Makhzen et ceux de la famille royale, mènent un train de vie qui ferait pâlir d’envie les stars du Showbiz. Le prince héritier est même connu pour ses nombreuses frasques et les ambassades du royaume en Europe et ailleurs collectionnent les plaintes à son encontre déposées pour ivresse publique, tapage nocturne et même pour violence. Flanqué d’une smala d’amis, le prince héritier qui n’a pas encore atteint la deuxième décade, sillonne l’Europe, menant le même train de vie que son géniteur M6.
«Plus de 110.000 enfants obligés de prendre des responsabilités d’adultes »
La psychiatre marocaine Imane Kendili, a affirmé, le 20 juin dernier qu’ «une enfance agressée agressera demain en retour». «Travail forcé, abandon scolaire, agressions, viols, harcèlement, marginalisation, absence de prise en charge morale et physique en cas de maladie, de handicap ou les deux, il ne fait pas bon être enfant au Maroc», a-t-elle souligné. Et pendant ce temps, cette main d’œuvre bon marché profite à la classe des nantis qui trouve ses soutiens auprès du makhzen et de la famille royale. L’argent gagné permet à la famille de gonfler ses revenus et au makhzen de disposer de fonds qui échappent à tout contrôle et qui sont utilisés dans la corruption, l’organisation d’opération d’espionnage ou encore l’acquisition de matériel d’espionnage et d‘écoute téléphonique sans puiser dans les budgets du gouvernement pour éviter toute traçabilité et éviter que des enquêtes ne puissent établir la responsabilité du gouvernement marocain dans les enquêtes sur l’utilisation du logiciel espion Pegasus, ou sur les Eurodéputés corrompus, actuellement en cours en Belgique et en Espagne.
Slimane B.
