Rien ne va plus dans la formation politique de Mohcine Belabbas, depuis que celui-ci a été accusé, août 2019, par des membres de la direction du RCD, d’un rapprochement contre-nature avec le mouvement Rachad, aujourd’hui classé organisation terroriste. Pour preuve, les démissions en cascades depuis cet épisode qui a ouvert un chapitre d’hostilités dans les rangs du parti fondé par Saïd Saâdi. Dans la foulée, une trentaine de militants du parti à Bouira et à El-Esnam, ont décidé de claquer la porte du RCD à cause de ce qu’ils appellent un reniement des idéaux et une déviation de la ligne fondatrice du parti. Dans une déclaration accompagnant leur décision de démission rendue publique le 31 mai dernier, ces militants ont « hésité » pendant longtemps avant de décider de jeter l’éponge. Autrement, ils espéraient « naïvement » que la direction du parti « allait se ressaisir et revenir à la ligne originale du RCD ». Sauf que, estiment-ils, lors d’une apparition médiatique récente sur Berbère TV, le chef du parti, Mohcine Belabbas, « a qualifié, avec beaucoup de légèreté et de mépris, les préalables démocratiques de leurre (Hef) ». Une déclaration qui a convaincu ces militants, que le RCD avec son actuelle direction « a tourné définitivement le dos aux valeurs démocratiques et qu’il s’est inscrit dans une logique populiste hasardeuse et opportuniste ». Dans leur déclaration, ces militants disent ne plus se « reconnaître » dans la ligne actuelle du RCD, vu que le parti « s’est aligné sur les thèses de l’ex-FIS , actuellement RACHAD et d’un clan de la police politique, ce qui a entraîné le reniement de ses positions et de son programme ultérieurs , allant jusqu’à effacer l’historique du parti et pire , passer par pertes et profits les 123 militants assassinés par les hordes intégristes du FIS de Ali Belhadj et Mourad Dhina, qui sont devenus aujourd’hui les amis du président du parti Mohcen Bellabas ». Et d’ajouter : « Pour ne pas nous rendre complices de tous ces faits, notamment du deuxième assassinat de nos valeureux 123 militants et pour ne plus continuer à cautionner ces errements, nous mettons fin à notre engagement dans ce parti ». Il convient de rappeler que ce n’est pas la première déclaration de démissions collectives de partisans du RCD depuis l’avènement du Hirak. En été 2019, quelque 150 militants ont quitté les structures de cette formation politique pour des raisons de « déviation de ligne de politique et de conduite ».
F. B.