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Des files de visiteurs à la vente dédicace de son dernier roman «Khalil» : L’effet Yasmina Khadra

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On croyait que les Algériens ont de moins en moins de passion pour les livres. On s’aperçoit, en visitant le Salon international du livre d’Alger, que ce ne sont pas les personnes âgées seulement qui y répondent présents, mais des jeunes et moins jeunes, des femmes et des parents, des familles entières et des couples.
Dans un coin du pavillon, au Palais des expositions Pins maritimes de cet après midi brumeux de jeudi dernier, mais toujours ensoleillé, un petit brouhaha commence à prendre place. Dans ce stand réservé aux Éditions Casbah, l’écrivain algérien, Yasmina Khadra signait des dédicaces pour son dernier roman paru en octobre dernier : « Khalil ».
Assoiffés de voir la dernière aventure de l’écrivain le plus connu d’Algérie à l’international –traduit en 46 langues dans plus de 50 pays avec des millions de lecteurs dans le monde -, les fans de Khadra ont formé des files indiennes pendant de longues heures pour voir enfin leur « Khalil » dédicacé. La foule est encadrée par des agents en dispositif renforcé, mais toujours dans le calme. Entre de petites discussions avec des dames et des prises de photos et selfies par des fans essentiellement jeunes avant de glisser sa signature sur leurs bouquins, c’est surprenante cette énergie chez Khadra.
Dans la journée, jusque tard dans la soirée, souriant, l’écrivain de «Ce que le jour doit à la nuit» ne manque pas de petits mots envers son public venu des quatre coins du pays. S’il cultive un tel effet de magie sur ses lecteurs, Khadra n’a rien d’un romancier fantasmant. C’est plutôt des faits et de l’histoire récente de l’Algérie, en abordant des fragments méconnus, mais qui constituent la personnalité de l’Algérien d’aujourd’hui.
Après le colonialisme, le terrorisme. Dans son dernier roman, Khadra livre une approche inédite du terrorisme, d’un réalisme et d’une justesse époustouflants, une plongée vertigineuse dans l’esprit d’un kamikaze qu’il suit à la trace, jusque dans ces derniers retranchements, pour nous éveiller à notre époque suspendue entre la fragile lucidité de la conscience et L’insoutenable fragilité de la folie, résume la préface du livre.
Dans son roman, l’écrivain remonte la chronologie des attentats du 13 novembre 2015 en France, des attaques menées pratiquement au même moment, se déroulant le soir du 13 novembre et sont l’œuvre de trois équipes de trois hommes chacune est équipés de dispositifs d’explosifs identiques et de Kalachnikovs.
Le vendredi 13 novembre vers 21H 20, le premier commando entre en action près du Stade de France en faisant exploser la ceinture d’explosifs dont ils sont équipés. Dans son roman, Khadra s’est mis dans la peau de « Khalil », l’un de ces kamikazes. « Nous étions quatre kamikazes ; notre mission consistait à transformer la fête au Stade de France en un deuil planétaire », lit-on dans le premier chapitre. L’écrivain décriait ainsi l’ambiance à la veille de ces attentats, commis par des Français, d’origine maghrébine, sombrés dans l’islam djihadiste. « Serrés dans la voiture qui nous transportait à vive allure sur l’autoroute, nous ne disions rien. Il y avait deux frères que je ne connaissait pas, un devant avec Ali le chauffeur, l’autre sur la banquette arrière à côté de Driss, et moi.
Le frère de devant avait glissé un CD dans le lecteur de bord et depuis, nous nous faisions qu’écouter cheikh Saâd el Ghamidi déclamer les sourates, la voie aussi pénétrante qu’un envoûtement. Je n’ai jamais entendu quelqu’un réciter le Coran mieux que ce savant de l’Islam. Ce n’étaient pas des cordes vocales qu’il avait, mais un arc-en-ciel chantant dans la gorge. Je crois que nous en étions émus aux larmes, sauf peut-être Ali qui semblait nerveux derrière son volant », écrit Khadra.
Hamid Mecheri

Station du tramway « la Foire d’Alger »
Galère des visiteurs du Sila 2018
Pendant ces temps de déroulement du Salon international du livre d’Alger, qui se poursuivra jusqu’au 10 novembre au Palais des expositions Pins maritimes, pour accéder ou sortir de la station du tramway de « la Foire d’Alger », s’avère très compliqué. Le temps d’attente peut atteindre une heure. Visiteurs et résidents sont excédés. Beaucoup de clients préfèrent cette station de part sa proximité au Palais des expositions et aussi pour éviter les embouteillages sur la route. Jeudi dernier, 1er novembre à 16 :00h, journée fériée, il fallait plus d’une heure pour seulement avancer dans la queue et accéder à la station du tramway avant de monter à bord. Les rames viennent chargées, ce qui n’arrange pas la situation. Consciente de ce problème, Setram, société chargée de gérer le tramway d’Alger, avait promis, la veille du Salon du livre, de doubler les navettes afin de répondre à l’affluence de la clientèle. Mais le fait est là : on enregistre des pics de mouvement d’usagers avec comme conséquences des temps d’attente énormes. En plus, les usagers sont contraints d’attendre dans le mauvais temps et sous la pluie. Des clients deviennent même agressifs et ne respectent plus les consignes.
Hamid Mecheri

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