Depuis les premières lueurs du jour, la bande de Ghaza a été une nouvelle fois la cible d’un déchaînement de violences de la part de l’armée de l’occupant sioniste. Les attaques incessantes ont coûté la vie à 28 Palestiniens, en majorité des civils, dont des femmes et des enfants, et ont fait des dizaines de blessés, selon les autorités médicales locales.
Parmi les attaques les plus meurtrières de ce vendredi matin : un bombardement aérien ciblant une maison de la famille Al-Farra dans le quartier de la station à Khan Younès, au sud de l’enclave, a causé la mort de 10 membres de la même famille. À Beit Lahia, au nord, une frappe de drone a tué trois civils, tandis qu’à Rafah, dans la zone d’Al-Mawasi, un autre martyr a été recensé après une nouvelle frappe. Dans la ville de Ghaza, 13 martyrs ont été recensés, dont six dans le quartier de Choujaya, où un bombardement a détruit une maison entière. Le juge Amjad Sharab, de la cour de première instance de Ghaza, et sa fille ont également trouvé la mort dans une frappe visant un groupe de civils. Une fillette a péri dans une autre frappe touchant une maison à l’est de Khan Younès, et un enfant a été blessé à Bani Suhaïla. Ces attaques surviennent alors que la situation humanitaire atteint des seuils critiques. La famine, la soif et les maladies menacent des centaines de milliers de Palestiniens. Les hôpitaux débordés, les abris saturés, les vivres manquent, et plus de 60 000 enfants souffrent de malnutrition, selon l’ONU. Le ministère de la Santé de Ghaza fait état de 50 886 martyrs depuis le 7 octobre 2023, en majorité des femmes et des enfants, et de 115 875 blessés. Le nombre de personnes toujours enfouies sous les décombres reste inconnu, les secouristes étant empêchés d’intervenir dans de nombreuses zones. Depuis la rupture du cessez-le-feu le 18 mars, l’armée de l’occupation a intensifié ses frappes, provoquant une nouvelle vague de déplacements forcés. Selon l’UNRWA, près de 400 000 personnes ont été déplacées rien qu’au cours des trois dernières semaines. Parallèlement à l’escalade militaire, la guerre humanitaire fait rage. Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a révélé jeudi à Genève que 75 % des missions humanitaires de l’ONU vers Ghaza avaient été refusées ou bloquées par l’occupation au cours de la dernière semaine. « Les stocks médicaux sont en train de s’épuiser à une vitesse alarmante », a-t-il alerté. L’OMS prévient que les réserves risquent de s’éteindre « dans un délai de deux à quatre semaines si aucun accès n’est rétabli immédiatement ». L’OMS, qui continue malgré tout d’opérer dans Ghaza, a appelé à la levée immédiate du blocus, à la protection du personnel médical, au reprise des évacuations sanitaires quotidiennes, et à un cessez-le-feu immédiat. La Croix Rouge internationale a elle aussi lancé un appel urgent pour le rétablissement de l’aide humanitaire, réaffirmant son engagement à répondre aux besoins sur le terrain. Face à cette situation dramatique, l’immobilisme de la communauté internationale reste incompréhensible. Les appels répétés à un cessez-le-feu demeurent sans réponse, bloqués par le soutien inconditionnel des pays occidentaux détenteurs du droit de veto au Conseil de sécurité, ce qui conforte l’entité sioniste dans la poursuite de son génocide. L’armée d’occupation a, par ailleurs, lancé un nouvel ultimatum à la population de l’est de Ghaza, appelant les habitants des quartiers de Choujaya, Zeïtoun et Tuffah à fuir leurs maisons en prévision d’ »opérations militaires intenses » prétendument destinées à détruire des « infrastructures terroristes ». Des dizaines de milliers de familles palestiniennes ont ainsi été forcées de prendre à nouveau la route de l’exode, dans des scènes d’horreur qui se répètent inlassablement depuis des mois. La fermeture totale des points de passage par l’occupant depuis le 2 mars a plongé l’ensemble du territoire dans une catastrophe humanitaire sans précédent, avec l’arrêt complet des livraisons alimentaires, médicales et commerciales. L’UNRWA a une nouvelle fois exhorté la communauté internationale à permettre l’entrée immédiate et sans entrave des aides. De son côté, le Bureau de la coordination humanitaire des Nations unies (OCHA) dénonce les pertes humaines massives et le désespoir croissant des civils dans Ghaza. Il a souligné que plus de 10 enfants non accompagnés ont été identifiés cette semaine, séparés de leurs familles, et que les efforts pour les réunir sont en cours. Dans un territoire réduit à la ruine, l’espoir de survie s’amenuise. Le bilan humain s’alourdit jour après jour, et les hôpitaux, à bout de souffle, ne peuvent répondre aux besoins. Depuis octobre, 23 34 hôpitaux ont été détruits, 80 centres de santé sont hors service, et 162 autres structures médicales ont été ciblées.
À Ghaza, c’est une population entière qui crie à l’aide. Un cri étouffé par les bombes… et le silence complice du monde.
M. Seghilani