Algérie Télécom lancera un fonds d’investissement dédié aux startup dans le domaine de l’IA, la cybersécurité et la robotique, pour un montant de 1,5 milliard de dinars, comme première étape, a affirmé le ministre de la Poste et des Télécommunications, Sid Ali Zerrouki. L ors de l’ouverture de la 3e édition du Forum «CTO Forum Algeria», en présence du ministre de l’Économie de la connaissance, des Startup et des Micro-entreprises, Noureddine Ouadah, et de la Haut-commissaire à la numérisation avec rang de ministre, Mme Meriem Benmouloud. En effet, cette démarche s’inscrit dans le cadre du soutien des startup pour encourager davantage ces initiatives et, partant, «atteindre l’objectif de 20.000 startup dans les plus brefs délais». Par ailleurs, le ministre s’est dit fier des «étapes cruciales franchies par l’Algérie sous la conduite du Président de la République», notamment avec le déploiement de l’internet par fibre optique sur une distance de 265.000 km, ainsi que la couverture totale en 4G de 1 400 sites, desservant des villages et des zones enclavées désormais dotés d’eau, de gaz, d’électricité et d’internet. M. Zerrouki a également indiqué que «le programme de son secteur prévoyait la mise en place de 7.000 nouvelles stations 4G afin d’assurer une couverture nationale dès cette année, ainsi que l’augmentation des débits sur l’ensemble des axes». Le ministre a par ailleurs, déploré que «les classements internationaux ne reflètent pas la position de l’Algérie en matière de vitesse de l’internet», affirmant que «ces classements ne correspondent pas aux investissements considérables consentis par l’État dans les infrastructures». Ce dernier a attribué cette situation au grand nombre de tests de vitesse réalisés par les Algériens sur diverses plateformes spécialisées, qui sont pris en compte dans ces classements, précisant que «les Algériens effectuent près de 1,4 million de tests mensuels, majoritairement dans des zones à faible signal, contre 120.000 tests dans les pays voisins», ce qui entraine, d’après le ministre, «des données erronées sur l’état d’internet en Algérie». Le ministre a ainsi invité les citoyens à «effectuer ces tests dans des zones bénéficiant d’un bon débit et à profiter de la puissance des offres actuellement disponibles en acquérant du matériel compatible avec la norme IPV6».
« L’IA : une contribution de 7% au PIB d’ici 2027 »
À cette même occasion, Zerrouki a affirmé que «le secteur des technologies de l’information et de la communication ambitionne que d’ici 2027, l’intelligence artificielle (IA) atteigne une contribution de 7% au PIB de l’Algérie, a affirmé le ministre de la Poste et des Télécommunications, Sid Ali Zerrouki. Ce dernier a précisé que «la grande transition numérique mondiale impose à l’Algérie d’accélérer l’innovation». Le ministre s’est, en outre, félicité des efforts consentis par l’Algérie en vue de renforcer sa position stratégique dans ce domaine, «grâce à la vision du Président de la République, ayant permis la création de trois grandes universités dans l’intelligence artificielle, la robotique et les mathématiques». Ce dernier a également salué «le rôle de la Commission nationale d’intelligence artificielle, qui a lancé récemment une stratégie nationale dans ce domaine, ainsi que celui des incubateurs d’affaires présents sur l’ensemble du territoire national». À cet effet, M. Zerrouki a évoqué «les centres de formation «Scale Centers», qui seront inaugurés la semaine prochaine, visant à «lever toute ambiguïté auprès des jeunes concernant l’intelligence artificielle, la cybersécurité et le cloud computing, en dispensant une formation gratuite, tout au long de l’année, au profit des jeunes n’ayant pas suivi un cursus universitaire».
« Une nouvelle économie basée sur la connaissance et les jeunes énergies »
Pour sa part, le ministre de l’Économie de la connaissance, des Startup et des Micro-entreprises, Noureddine Ouadah, a indiqué que «l’IA, thème de la 3e édition du Forum, est au centre d’enjeux régionaux, de conflits stratégiques et de redéfinition de la carte du monde, dont l’Algérie ne peut rester en marge». Selon le ministre, ce domaine «n’est plus technologique seulement, mais plutôt économique et stratégique», appelant, de ce fait, toutes les compétences algériennes, où qu’elles soient, «à contribuer à l’économie nationale et ses décisions stratégiques». Et d’affirmer que «l’économie algérienne avance, de manière progressive, d’autant plus qu’elle est basée sur la connaissance, les compétences et les nouvelles technologies». S’exprimant à la presse, en marge du Forum, le ministre a rappelé que «l’Algérie a été un acteur pionnier en Afrique, à travers le lancement de l’École de l’intelligence artificielle, de l’École des mathématiques et d’autres écoles de technologies, à travers lesquelles, un climat d’affaires innovant a émergé». Le secteur œuvre, selon le ministre, à «drainer des investissements considérables pour que l’Algérie préserve sa place pionnière au niveau africain», ce qui permet «l’émergence de startup fortes à écho mondial, en mesure de développer une technologie avec des compétences locales, d’exporter la technologie de l’IA et de contribuer à une nouvelle économie nationale basée sur la connaissance et les jeunes énergies». À noter que la 3e édition du Forum des TIC, clôturé aujourd’hui, au Palais de la culture «Moufdi Zakaria» à Alger, connait l’organisation de conférences sur l’IA, la cybersécurité, l’Internet des objets (IoT), l’ecommerce et le développement des connaissances numériques, avec la participation d’experts algériens et étrangers, outre l’organisation de rencontres B2B entre différents acteurs dans ces domaines. Le Forum connait également l’organisation d’une exposition à laquelle ont pris part plus de 60 exposants représentant les sociétés de communication, les producteurs et les vendeurs d’équipements, outre des startup qui fournissent des solutions et des services numériques.
L. Zeggane