Pour les spécialistes de la santé, la stabilité de la situation sanitaire en Algérie et la chute du nombre quotidien des contaminations au Covid-19 ne signifie pas la disparition totale de la pandémie.
Certains ont même mis en garde contre l’arrivée d’une cinquième vague, d’où la nécessité de maintenir la vigilance et de relancer surtout les opérations de vaccination qui sont actuellement complètement à l’arrêt.
Selon l’expert et chercheur en virologie, le professeur Mohamed Melhak, le virus Corona n’a pas encore dit son dernier mot en Algérie et dans le reste des pays du monde. Il a, dans ce sens, appelé à se préparer à l’arrivée de nouvelles vagues et protéger le pays à travers la vaccination. « Nous avons constaté un grand relâchement des mesures de prévention comme si le virus n’existe plus alors que toutes les données scientifiques démontrent le contraire » a déploré le professeur dans une déclaration faite à la presse. Voulant être plus alarmant, Melhak rappelle que l’Algérie est loin d’avoir atteint l’immunité collective même après le passage du variant Omicron qui ne permet pas d’avoir une immunité permanente contre le virus. « Le virus Corona continue de muter et de surprendre de plus en plus. La partie est loin d’être terminée », assure-t-il. Le professeur Melhak a estimé, dans ce sens, que l’Algérie n’est pas en reste des autres pays, de nouveaux variant arriveront et seule une bonne préparation à travers la protection et la vaccination permettront d’y faire face. Évoquant le recul considérable du processus vaccinal et le refus de la population de le faire, Melhak souligne que moins on est protégé plus le risque d’une épidémie grave est grand. De son côté, le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique, Ilyès Merabet, a relevé que l’inefficacité de la campagne de sensibilisation à la vaccination contre le Covid est à l’origine de la réticence des gens à le faire, en dépit de la disponibilité de quantité suffisantes de doses de vaccins. Pour Merabet, seule l’obligation de la vaccination est en mesure de permettre à l’Algérie d’atteindre le niveau vaccinal voulu et d’emblée arriver à l’immunité collective, comme cela s’est fait dans beaucoup de pays de l’Europe qui ont pu grâce à cette démarche vacciner jusqu’à 90% de leurs habitants. « L’accalmie que nous enregistrons depuis plusieurs semaines est une opportunité en or pour le ministère de la Santé de lancer de nouvelles campagnes de vaccination et d’attendre le maximum de personnes possibles » recommande Merabet.
Ania Nch