La dépouille de Djamel Allam, un des maîtres de la chanson kabyle moderne emporté samedi à l’âge de 71 ans par une longue maladie, sera rapatriée mardi et inhumée le jour même au cimetière de Sidi M’hamed Amokrane à Béjaia, sa ville natale, a appris l’APS auprès de ses proches.
La dépouille sera acheminée de France vers l’aéroport international Abane-Ramdane de Béjaïa, où une cérémonie de recueillement sera organisée à la mémoire de l’artiste pluridisciplinaire, a précisé Rabah Allam, frère du chanteur. Considéré comme un des porte-voix de la chanson kabyle moderne, Djamel Allam a suivi ses premiers cours de musique au conservatoire de Béjaïa au lendemain de l’indépendance, avant d’entamer sa carrière en Algérie et à l’étranger. En 1967, alors qu’il était machiniste au théâtre du Gymnase à Paris, l’artiste a rencontré de grands noms de la chanson française à l’image de Brassens, Georges Moustaki, Léo Ferré et Bernard Lavilliers. Au début des années 1970, Djamel Allam sort son premier album « Mara ad-youghal » (Quand il reviendra), un de ses célèbres tubes qui sera largement plébiscité par les médias et le public. Suivront d’autres albums dont « Les rêves du vent » en 1978, « Si Slimane » en 1981 et « Salimo », sorti quatre ans plus tard. En 2001, Djamel Allam a associé le compositeur Safi Boutella et édite un album intitulé « Gouraya », autre nom donné à la ville de Béjaïa. Né en 1947, l’artiste s’est produit sur de nombreuses scènes en Algérie, en Europe et en Amérique, et reste, pour les mélomanes, celui qui a donné avec d’autres artistes comme Idir et Takfarinas, une large audience à la chanson kabyle moderne. Pour célébrer les 40 ans de carrière de Djamal Allam, l’Office national des droits d’auteur et droits voisins (Onda), avait organisé en novembre dernier à Béjaïa, un gala en hommage au chanteur qui était présent malgré son état de santé sérieusement dégradé à cause d’un cancer du pancréas. De grands noms de la chanson kabyle comme Boudjemâa Agraw, Brahim Tayeb, Yacine Zouaoui et le groupe Tagrawla ont déroulé à l’occasion une partie de son riche répertoire, en présence de l’artiste. Dans le cinéma, Djamel Allam a réalisé « Banc public », un court- métrage sorti en 2012 et composé des musiques de films, notamment pour « Prends 10 000 balles et casse-toi » de Mahmoud Zemouri et « La pirogue » de Jean-Claude Berget. Passant devant la caméra, Djamel a été distribué dans plusieurs films, notamment le long, métrage « Mostefa Ben Boualaïd » d’Ahmed Rachedi.