Accueil ACTUALITÉ Débats autour de la Constitution : sévères critiques de Sofiane Djilali

Débats autour de la Constitution : sévères critiques de Sofiane Djilali

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à peine cinq jours après que le chef de cabinet du président, Ahmed Ouyahia ait officiellement présenté les grandes lignes de l’avant-projet de révision de la Constitution, les réactions des partis politiques ne cessent de défrayer la chronique. Et pour cause, les amendements apportés dans l’avant-projet de révision de la loi fondamentale du pays sont jugés insuffisants. Le niet était unanime des chefs de partis d’opposition qui se sont exprimés au sujet. Hier encore, le président de Jil Jadid, Soufiane Djilali, a animé une conférence au siège national du parti sis Zéralda, durant laquelle il a exprimé son désaveu quant aux amendements apportés dans ledit projet de loi. «Le Conseil politique de Jil Jadid rejette tant dans la forme que dans le fond le projet d’amendement de la Constitution», dira Djilali. à cet égard, il a laissé entendre que «le pouvoir cherche à gagner du temps en provoquant un débat constitutionnel pour lequel il n’a plus aucun crédit ni légitimité à organiser». Toujours dans le costume de l’opposant féroce, le président de Jil Jadid a affirmé qu’après «cinq ans de tâtonnement et de négociations occultes», le pouvoir impose une «Constitution de crise du régime». D’abord, je dois souligner que c’est une Constitution de désaveu. Le chef de l’État n’a fait que revenir sur deux points importants. Il s’agit, d’abord pour lui, de corriger le viol de la loi fondamentale de 2008, concernant la limitation des mandats et les prérogatives du Premier ministre.
C’est une erreur qu’il a voulu corriger», signale Djilali Soufiane, avant de poursuivre «je dirais aussi qu’il s’est déjugé sur ce point précis, car il est la source de l’illégitimité de ses deux derniers mandats» «Car, pour moi, un pouvoir qui a maintes reprises piétiné la Constitution est une insulte à l’esprit républicain» a-t-il rajouté. «Quant au second point, qui consiste à instaurer la langue Tamazight comme langue officielle, je dirai plutôt que le pouvoir reconnaît un rapport de force effectif de l’opposition, d’où l’officialisation de tamazight, qui est une revendication de l’opposition», a-t-il affirmé.
Sur ce point, il notera subjugué qu’«officialiser à contre cœur Tamazight et l’institution d’une Commission de contrôle des élections «sans indépendance», sont avancées pour tenter de briser la cohésion et la solidarité de l’opposition». En revanche, le président de Jil Jadid plaide à laisser le temps faire son travail. En effet, selon lui « nous devons attendre la loi organique pour voir plus clair ».
De surcroît, le conférencier a noté que « le pouvoir n’a tenu aucune de ses promesses. En particulier, il n’a introduit aucun amendement allant dans le sens de l’indépendance de la justice ».Il soulignera, à ce sujet, que « le chef de l’état nomme à tous les postes, qu’il a la haute main sur le pouvoir exécutif, législatif, judicaire, militaire, administratif … ».
Le président de Jil Jadid est allé jusqu’à dire que « le document de révision de la loi fondamentale du pays n’a aucun sens ». En effet, pour lui, c’est le président de la République qui devrait s’exprimer au sujet et non le chef de son cabinet, Ahmed Ouyahia. En conséquence, le président de Jil Jadid a chargé Ahmed Ouyahia estimant qu’il n’est pas en habilité de s’exprimer à la place du chef de l’état.
Egalement, l’opposant a signalé que « ce projet de loi ne représente pas le peuple, mais plutôt le président de la République ». C’est donc, une énième esquive du pouvoir, qui n’applique plus de processus de prise de décisions. D’autant plus, le conférencier a déploré le fait que la révision passe par le Parlement, or, les députés, ne débâtent guère sur les intérêts du pays et du citoyen. «Nous remarquons que les rédacteurs de ce projet n’ont pas donné plus de prérogatives de contrôles aux institutions de la République», estime Djilali Sofiane qui est allé loin, en disant que «qu’il n’y a rien de sérieux dans ce projet de révision constitutionnelle » et aussi «aucune mesure concrète n’a été introduite dans l’avant-projet de révision de la Constitution permettant de promouvoir la situation du peuple algérien».
En termes plus clairs, Soufiane Djilalli a indiqué que son parti refuse en forme et en contenu l’avant-projet de loi de révision de la Constitution».
Il a, en outre, mis en garde, contre les dangers qui guettent l’Algérie. «Le peuple n’a pas encore ressenti les dangers, mais nous sommes au bord d’un volcan», avertit-il. Soufiane Djilali, a, d’autant plus appelé l’opposition à s’unir, et à ouvrir le dossier pour mettre en place les fondements d’une Constitution nationale et consensuelle.
Lamia Boufassa

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