Accueil Zoomactu De la prétendue supériorité du système de santé occidental…

De la prétendue supériorité du système de santé occidental…

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Par Ali El Hadj Tahar

On ne sait si c’est pour sauver l’humanité ou pour sauver le système libéral -que certains disent agonisant-, que l’ancien Premier ministre du Royaume-Uni, Gordon Brown, a appelé les dirigeants mondiaux à créer « une forme temporaire de gouvernement mondial » pour lutter contre la menace virale actuelle. Sans aller jusque-là, les pays du G20 ont promis d’injecter 5 000 milliards de dollars pour soutenir l’économie mondiale, tandis que les États-Unis ont adopté une sorte de plan Marshall de plus de 2 000 milliards de dollars pour sauver leur économie menacée de paralysie. Pourtant, pendant que la menace virale faisait rage en Chine, tous les États européens, sans exception, ainsi que les États-Unis, n’ont pris aucune mesure pour protéger leurs peuples, jusqu’au moment où il était trop tard. Quant au président français, Emmanuel Macron, il ne daigne encore pas écouter Didier Raoult, l’un des plus éminents épidémiologistes de la planète, un Français de surcro^kt, qui n’a cessé de lancer des appels pour l’utilisation de la chloroquine contre le Covid-19, traitement que notre pays vient d’adopter. Lorsque de nombreux pays occidentaux ont finalement fermé leurs frontières, des centaines de personnes étaient déjà infectées. Par conséquent, même des personnalités politiques occidentales de premier plan sont infectées, dont le Prince Charles d’Angleterre, le Premier ministre anglais Boris Johnson, Matt Hancock, ministre britannique de la Santé, le prince Albert II de Monaco, Justin Trudeau, le Premier ministre canadien et Franck Riester, le ministre français de la Culture. Et si tous les humains sont égaux face à la mort, ils ne le sont pas dans la maladie. En tout cas, c’est ce que montre le système de santé des plus grandes puissances de la planète, avec des défaillances criardes, en dépit des qualités dont il se targue. Les systèmes de santé français et italien, qui assurent pourtant la gratuité des soins, se trouvent dépassés face à la pandémie car laminés par les politiques d’austérité et de déstructuration. La France a supprimé près de 100 000 lits à l’hôpital en 20 ans, dont 69 000 ont été fermés entre 2003 et 2017, sans compter les maternités, les services de chirurgie, les réanimations et des hôpitaux tout entier, selon la sociologue Fanny Vincent. Entre 1998 et 2017, l’Italie a perdu 120 000 lits hospitaliers. Par mille habitants, il reste 3,6 lits. L’Allemagne est mieux lotie mais ses 28 000 lits de soins intensifs ne suffiraient pas sans dépistage massif, selon Die Welt. D’autant plus qu’un lit en soi ne sauve personne, sans médecins et infirmiers. Or l’Allemagne a un déficit de dizaines de milliers de soignants. En 2019, plus d’un tiers des hôpitaux de ce pays ont dû fermer temporairement des lits en soins intensifs pour manque de personnel. En Grèce, le principal établissement pour les maladies respiratoires, l’hôpital Sotiria d’Athènes, a perdu un tiers de ses médecins et plus d’un quart de ses pneumologues en formation. En Belgique, c’est le budget qui n’est nullement à la hauteur des besoins. Quant aux États-Unis, la situation est beaucoup plus catastrophique, car depuis 2008, les services de santé locaux et nationaux ont perdu un quart de leurs employés. Les soins de santé en Amérique sont fournis principalement par des sociétés privées, qui ne se concentrent que sur les maladies rentables et ne se sentent pas concernées par les pandémies, car elles ne sont pas programmables. Par conséquent, le président Trump a dû obliger General Motors à fabriquer des respirateurs pulmonaires pour assurer le traitement prévu du nombre requis de victimes de coronavirus qui ne peuvent pas respirer. Cependant, les 45 000 lits des unités de soins intensifs dont dispose ce pays sont inférieurs aux 2,9 millions de lits qui seront probablement nécessaires. En plus de ces carences, la solidarité intereuropéenne a aussi fait défaut, montrant les limites de l’Union européenne et la solidarité de l’Occident, dont la puissante OTAN est beaucoup plus prompte quand il s’agit de larguer des bombes sur la Libye ou la Syrie ou cerner la Russie.
A. E. T.

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