D’une conférence à une autre, le mouvement des pays des non-alignés qui se tient pour deux jours dans l’île de Margarita au Nord -Est de la république bolivarienne du Venezuela en Amérique du Sud, peine encore à imposer un nouvel ordre mondial, basé sur l’équité et un développement satisfaisant pour tous les pays de la planète. En effet, pas moins de 120 pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine revendiquent depuis la première conférence des pays nonalignés qui a eu lieu en 1955 à Bandung en Indonésie. Même si les figures charismatiques qui ont créé ce mouvement ne sont plus de ce monde, ou âgés pour la plupart, force’ est d’admettre, que depuis plus de 60 ans ce sont les mêmes recommandations , les mêmes inquiétudes et les mêmes préoccupations de ces pays qui n’arrivent pas à asseoir un vrai développement pour leurs populations , même si le monde a évolué, depuis la deuxième, les défis de développement et de justice sociale entre les pays riches et pauvres sont toujours les mêmes, et le gouffre des inégalités est plus que jamais insondable entre le Nord et le Sud . Que reste-t-il donc, du mouvement des non –alignés, lorsque les menaces contre le tiers-monde sont toujours présentes, et que ces pays membres donnent l’impression de n’avoir plus la capacité d’influer sur le cours des évènements, bien que ces pays sont tous indépendants , mais une indépendance qui reste encore tributaire de l’influence de certains pays occidentaux , du moins vis-à-vis des anciennes puissances coloniales et impérialistes. En tous les cas, l’esprit de Bandung plane toujours sur ces conférences, qui à l’époque était animé par l’esprit d’indépendance pour les pays qui étaient colonisés et qui luttaient pour se libérer du joug colonial, soixante ans après, ces pays sont toujours confrontés aux problèmes complexes liés à l’économie, et au développement social, sauf que les appétits des grandes puissances sont devenus encore plus féroces , et nécessitent par conséquent une riposte plus large et plus forte de ces pays du MNA . Jusqu’à ce jour, et tant que les sollicitations formulées par le mouvement des non-alignés quant à la démocratisation des Nations unies, et celui du Conseil de sécurité ainsi qu’à la démocratisation des relations internationales, n’ont pas abouti et que les grandes puissances maintiennent leur hégémonie, sur le reste des pays dits sous-développés, force est d’admettre que la mission du mouvement des non -alignés , reste à parfaire et elle n’est pas encore terminée , d’autant plus que le mouvement représente aujourd’hui une force économique réelle . Le fait qu’il y ait encore 120 pays membres qui représentent les deux tiers de l’humanité, cela signifie que le mouvement n’a rien perdu de sa pertinence, malgré les profondes transformations dans les relations internationales et les recompositions des équilibres stratégiques. Seulement, il faut le dire que le mouvement a le droit et devoir d’imposer ses points de vue vis à vis des grandes puissances pour influer sur le cours de l’histoire, il doit être ou disparaitre.
Mâalem Abdelyakine