Il y a deux ans, à Oran, le président Abdelmadjid Tebboune, avait, à juste titre, qualifié la Sonatrach de « l’un des puissants leviers de la souveraineté nationale ». Sonatrach est « le bouclier qui protège l’Algérie après ses forces armées, les militants et les citoyens », avait-il insisté. C’est dire l’importance accordée à la sécurité et à la continuité des opérations dans les installations industrielles du Groupe Sonatrach, confronté, comme l’ont montré les événements de Tiguentourine, survenus le 17 janvier 2013, à des menaces multiples dont la plus inquiétante, de l’avis des experts, est ce que l’on appelle la cyber-menace qui peut, expliquent-ils, cibler les systèmes d’exploitation, de production et les bases de données. «Le numérique est la quatrième arme, après l’aviation, la marine et l’armée de terre. Il y a ce qu’on appelle, actuellement la cyberguerre avec des actions, d’état à état, d’espionnages, de sabotages et de déstabilisations », a récemment indiqué Mehdi Gaouar, expert international en cyber sécurité, qui était l’invité de la rédaction de la Chaîne 3 de la rRadio algérienne. La cyber sécurité est la ligne de défense qui fait face à cette menace. Sonatrach lui a mobilisé un budget spécial en plus des efforts de sensibilisation de son personnel à cette problématique.
Dans ce sens, la Direction Centrale Digitalisation et Systèmes d’Information de Sonatrach a organisé, hier, au siège de la Direction générale, une journée de sensibilisation consacrée au thème des « Risques et Menaces Cybernétiques » dont le lancement a été présidé par le président-directeur général du Groupe, Rachid Hachichi, en présence du Directeur général de l’Agence de la Sécurité des Systèmes d’Information au ministère de la Défense nationale, le général Abdeslam Belghoul. Selon les indications données par le Groupe, cet évènement, auquel ont pris part les cadres dirigeants et les directeurs des différentes structures opérationnelles et fonctionnelles de Sonatrach ainsi que les présidents-directeurs généraux des filiales et holding de Sonatrach, vise à renforcer la culture de cyber sécurité et à sensibiliser les employés quant à l’importance d’adhérer aux politiques de sécurité informatique. Dans son discours d’ouverture, Rachid Hachichi a souligné que les Managers sont en première ligne dans la lutte préventive contre la cybercriminalité. Il les a appelés à comprendre les enjeux de la cyber sécurité et des cyber risques pour protéger les données, les systèmes et les réseaux. Les participants ont abordé les cybermenaces et les attaques susceptibles de perturber les systèmes technologiques des entreprises et d’entraver leurs services numériques. Ces menaces, qui affectent grandement la stabilité et la sécurité des organisations à l’ère de la transformation numérique, comprennent les violations de données, la fraude électronique, l’espionnage électronique, ainsi que le sabotage des installations vitales à travers des logiciels malveillants. Ils ont souligné l’importance de la coopération et la coordination, qu’il s’agit de renforcer, avec les organismes gouvernementaux spécialisés en vue de l’échange d’informations et le partage d’expertises. C’est également le souci de Mehdi Gaouar qui en avait parlé à la chaîne 3 de la Radio algérienne : « Il nous appartient de fédérer nos compétences et nos moyens pour protéger l’Algérie et ses institutions de ces menaces». Sonatrach n’est pas désarmé face à la cybercriminalité. Elle a adopté une stratégie globale en matière de gestion des risques de cyber sécurité, fondée sur la mise en œuvre de politiques préventives basées sur les dernières technologies et la prise de mesures strictes pour protéger les données et les systèmes vitaux. Sonatrach adopte une approche proactive en la matière en mettant régulièrement à jour ses systèmes pour combler les failles de sécurité. L’organisation de la journée de sensibilisation d’hier fait partie de sa riposte en portant une attention particulière à l’élément humain, considéré comme le maillon le plus vulnérable dans ce domaine.
M. R.
