Une ONG américaine et des institutions cubaines ont inauguré samedi un atelier de restauration du patrimoine de l’écrivain américain Ernest Hemingway, dans un contexte de fortes tensions politiques entre les deux pays. La Fondation « Finca Vigia » (« La ferme vigie »), a été créée par Jenny Phillips, la petite-fille de Maxwell Perkins, éditeur d’Hemingway (1899-1961), « afin de sauvegarder et de promouvoir l’héritage d’un des écrivains les plus importants du XXe siècle », selon un communiqué. La « Finca Vigia », du nom de la maison dans laquelle a vécu Hemingway au sud-est de la Havane, a commencé à collaborer avec les institutions cubaines en 2002. Un parlementaire américain, James McGovern, représentant démocrate du Massachusetts à la Chambre des représentants, a assisté à l’inauguration de cet atelier dont il a été un des promoteurs. Ce partisan du rapprochement entre les Etats-Unis et Cuba s’est rendu à plusieurs reprises sur l’île dans le cadre de ce projet. « Une fois de plus, Hemingway soutient les relations entre Cuba et les Etats-Unis », a souligné M. McGovern. Entre 1939 et 1960, le prix Nobel de littérature, féru de navigation et de pêche au gros, a vécu par intermittence près de La Havane, où il a écrit un de ses chefs-d’úuvre, « Le vieil homme et la mer ». Selon M. McGovern, cette inauguration ne signifie « pas la fin de cette collaboration » car « beaucoup d’autres choses sont à venir ». Ce partisan d’une levée de l’embargo imposé à l’île depuis 1962 a regretté l’attitude actuelle des Etats-Unis envers Cuba. « Malheureusement, en ce moment, nous avons une administration à Washington qui mène ce type de politique et provoque constamment l’affrontement dans les relations », a-t-il dit. « Apparemment, il semble qu’ils veuillent revenir à la situation de la guerre froide », a-t-il dit. « Il n’y a aucune raison, rien qui justifie le fait que les Etats-Unis et Cuba n’entretiennent pas des relations normales », selon M. McGovern. Ce parlementaire a récemment rencontré le président cubain Miguel Diaz-Canel, avec lequel il a évoqué « les relations entre les deux pays et les sujets d’intérêt commun », selon un communiqué officiel. Gladys Collazo, directrice du Conseil national du patrimoine culturel (CNPC), a souligné que l’atelier est le résultat de la collaboration entre « personnes de bonne volonté disposées à résister à toute pression ». Selon un communiqué du CNPC, « de nombreux intérêts américains sont liés aux échanges culturels avec Cuba, qui sont entravés par le recul dans les relations bilatérales ».