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CRISE AU SOUDAN : L’annonce de pourparlers reste sans suite

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L’annonce de pourparlers prévus entre l’armée soudanaise, dirigée par le général de corps d’armée Abdel Fattah al-Burhan, et les Forces de soutien rapide (FSR), dirigées par son adjoint, Mohamed Hamdan Dagalo, dit Hemedti, qui se font la guerre depuis le 15 avril, tarde à être suivie par de vraies négociations.

L’armée soudanaise et les FSR ont bien convenu d’envoyer leurs représentants pour négocier. C’est le chef de la Mission des Nations unies au Soudan, Volker Peretz, qui l’a révélé déjà lundi. L’objectif, d’après le responsable de l’ONU est, d’abord, la mise en place d’un cessez-le-feu « stable et fiable » qui sera surveillé par des observateurs « nationaux et internationaux ». Il avait cité l’Arabie saoudite comme lieu des pourparlers. De son côté, un membre du Conseil de souveraineté soudanais, Chems Eddine Kebbachi, haut gradé dans l’armée soudanaise, a confirmé qu’il assisterait à des pourparlers directs à Djeddah pour discuter d’une nouvelle trêve avec la participation de représentants du commandant des FSR. Il a évoqué deux initiatives, l’une émanant de l’Arabie saoudite et des Etats-Unis, et l’autre de l’IGAD (Autorité intergouvernementale pour le développement, un organisme qui comprend des pays d’Afrique de l’Est). Il a révélé qu' »il y a eu une communication indirecte entre l’armée et les FSR pendant plusieurs jours, et il a été convenu que les pourparlers seraient directs à Djeddah, pour ne parler que d’un point, qui est la trêve et l’action humanitaire. Il ne s’agit pas de négocier mais de conclure une trêve », a-t-il précisé. Concernant l’initiative de l’IGAD, il a expliqué qu’il s’agit d’une proposition sur les deux points : la trêve et l’envoi d’un représentant de chaque partie à Juba (la capitale de l’État du Soudan du Sud) pour un cessez-le-feu. Un autre membre du Conseil de souveraineté de transition a, d’ailleurs, carrément déclaré mardi qu’« il n’y a pas de place pour des négociations avec les FSR »; la priorité actuelle est de réduire la rébellion », selon ses termes, cités par les médias. Pour sa part, l’Arabie saoudite n’a pas commenté l’annonce de ces pourparlers à venir, alors que l’émissaire de l’ONU a parlé de « la possibilité qu’ils se tiennent dans le Royaume ». Dimanche soir, l’armée soudanaise et les FSR avaient annoncé, dans deux communiqués distincts, leur accord pour prolonger une trêve humanitaire dans le pays de 72 heures supplémentaires en réponse aux appels internationaux. Mais les affrontements ont repris lundi dans différents quartiers de la capitale, Khartoum. Des témoins oculaires ont déclaré que des bruits de canons avaient retenti dans les régions du Sud de Khartoum, tandis que les zones au Nord de la ville (Nord-est de la capitale) ont été témoins de violents affrontements. Les mêmes témoins ont fait savoir que les avions de combat survolaient encore les zones de l’est du Nil, tandis que le bruit des canons anti-aériens se faisait entendre. Les affrontements se sont poursuivis, hier, mardi, avec la même violence, comme en ont témoigné les habitants de Khartoum qui ont entendu les coups de feu ainsi que les vrombissements des avions de combat et le bruit des défenses anti aériennes en action.  Les observateurs rapportent qu’un état de chaos règne dans la capitale soudanaise à Khartoum et dans d’autres régions, notamment au Darfour (ouest), où les combats ont fait plus de 500 morts et 5 000 blessés, selon des bilans officiels, «jugés, dit-on, bien inférieurs à la réalité». L’Organisation internationale pour les migrations parle de plus de 334 000 déplacés à l’intérieur du Soudan et plus de 100 000 autres à chercher refuge dans les pays voisins. L’ONU, quant à elle, s’attend à ce que « 800 000 personnes » fuient vers les pays voisins comme l’Égypte, le Tchad, l’Éthiopie et la Centrafrique. Quant à ceux qui ne peuvent pas quitter le Soudan faute de moyens financiers, ils font face à une pénurie de nourriture, d’eau et d’électricité, et au manque de médicaments, alors que la température à Khartoum atteint les 40 degrés Celsius. Pour l’ONU, il faut 1,5 milliard de dollars pour répondre aux besoins humanitaires au Soudan cette année.
M’hamed Rebah

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