Le décret présidentiel, daté du 28 mai 2025, portant ratification de la convention entre l’Algérie et la Russie sur la coopération dans le domaine de l’exploration et de l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique à des fins pacifiques, a été signé par le président Abdelmadjid Tebboune et publié au Journal officiel.
La Convention avait été signée à Moscou, le 15 juin 2023, lors de la visite d’État du président algérien Abdelmadjid Tebboune en Russie. Cosignée par l’ambassadeur d’Algérie en Russie, Ismaïl Benamara, et le Directeur général de Roscosmos, Yuri Borisov, cette Convention vise à définir les termes fondamentaux des relations de coopération dans ce domaine. Il s’agit d’échanger des ressources scientifiques et techniques dans le cadre d’activités spatiales conjointes, assurer une répartition équitable des bénéfices et avantages découlant de ces activités, ainsi que la protection juridique et matérielle mutuelle des biens des deux parties affectés à la coopération. Parmi les domaines d’activités spatiales conjointes couverts par l’accord figurent : la recherche astrophysique et les études planétaires ; la télédétection de la Terre depuis l’espace ; les communications spatiales et les technologies et services d’information associés ; la navigation par satellite ; la biologie et la médecine spatiales ; les vols spatiaux habités. La Convention s’inscrit dans le programme à long terme de coopération économique, commerciale, scientifique et culturelle entre les deux pays. Selon la Convention, « la réalisation d’une telle coopération sur la base d’intérêt mutuel et d’avantages égaux favorisera le développement des relations amicales entre les deux États ». La Convention avait été ratifiée, côté russe, en novembre 2024, la Douma d’État russe (Parlement fédéral) qui indiquait que le but est de « créer une base réglementaire et juridique pour la mise en œuvre d’une coopération mutuellement bénéfique entre la Russie et l’Algérie dans le domaine des activités spatiales conjointes à des fins pacifiques ». Pour rappel, en juin 2023, le directeur général de l’Agence spatiale algérienne (ASAL), Azzedine Oussedik, a reçu, à Alger, son homologue de l’Agence spatiale russe (ROSCOSMOS), Yuri Borisov. La rencontre s’est tenue au Centre d’exploitation des systèmes de télécommunications spatiales. Elle a été l’occasion pour les deux parties de présenter leurs programmes spatiaux respectifs et d’échanger leurs points de vue sur les modalités et les axes de la coopération bilatérale. Dans une déclaration à la presse, Azzedine Oussedik a évoqué la volonté commune de renforcer la coopération entre les deux pays dans les domaines des technologies spatiales, conformément aux aspirations de nos deux pays, notamment après la signature de l’accord gouvernemental de coopération algéro-russe dans le domaine de l’exploration et de l’utilisation de l’espace à des fins pacifiques. De son côté, Yuri Borisov a estimé que le programme spatial algérien à l’horizon 2040, qui lui a été présenté, « nous permet d’ouvrir une nouvelle page d’une coopération pratique entre la Russie et l’Algérie dans le domaine de l’espace ». Auparavant, le même mois de juin 2023, le DG de l’ASAL avait pris part à une session plénière sur le thème de la coopération spatiale avec les pays du BRICS, au titre du 26e Forum économique International de Saint-Pétersbourg, organisée par la Russie et l’Agence spatiale russe « Roscosmos », à laquelle ont pris part les chefs d’agences spatiales des États du BRICS, de l’Indonésie et de la Malaisie. Il a rappelé que l’Algérie a signé des accords dans le domaine spatial avec certains pays du BRICS, notamment la Fédération de Russie (accord gouvernemental signé le 15 juin 2023), l’Inde (accord gouvernemental signé en septembre 2018), la Chine (accord gouvernemental signé en décembre 2013) et l’Afrique du Sud (MoU signé en juin 2018). En ce qui concerne la coopération spatiale au sein du BRICS+, il a en outre partagé le point de vue de la mise en œuvre de certains projets d’intérêts communs et la possibilité d’accroître nos capacités spatiales en tirant parti des pays avancés dans le domaine spatial, à savoir la Russie, la Chine et l’Inde.
M. R.
