Jeudi dernier, l’ambassadeur d’Algérie en Russie, Smaïl Benamara, a tenu une réunion de travail avec le président-directeur général de l’Agence spatiale russe Roscomos, Youriy Borissov. Plusieurs questions majeures ont été abordées durant cette réunion : l’évaluation de la coopération bilatérale dans le domaine de l’espace et les perspectives de son développement; la visite prévue en Algérie de Youriy Borissov; les discussions sur un accord entre les agences spatiales des deux pays. L’ambassade d’Algérie à Moscou a annoncé que l’Algérie cherche à développer une coopération avec la Russie dans le domaine spatial. L’action de coopération bilatérale algéro-russe menée l’Agence spatiale algérienne (ASAL), est destinée à concrétiser les objectifs inscrits au titre du deuxième Programme spatial national qui s’étale sur les années 2020-2040 et ambitionne de lancer plusieurs satellites de dernière génération. La coopération spatiale engagée par l’ASAL concerne également l’Italie. En janvier 2023, le président Abdelmadjid Tebboune et Mme Georgia Meloni, qui effectuait une visite de travail et d’amitié en Algérie, ont supervisé, à Alger, la signature d’un mémorandum d’entente par l’Agence spatiale algérienne (ASAL) et son homologue italienne portant sur la coopération dans le domaine des activités spatiales à des fins pacifiques. Le deuxième Programme spatial national est considéré comme plus prometteur que le premier (2006-2020) qui « visait en premier lieu à satisfaire les besoins nationaux, en second lieu à œuvrer à assurer la maîtrise des connaissances et du savoir-faire et en troisième lieu, à mettre en place et développer des capacités technologiques et industrielles dans le domaine d’intérêt. De même qu’il a été un vecteur stimulant qui a permis aux ingénieurs algériens de disposer de connaissances techniques suffisantes pour ouvrir la voie à la conception de satellites en Algérie ». C’est ainsi qu’en novembre 2002, a été lancé le premier satellite Alsat 1, à partir de la station «cosmodrome de Plessetsk» en Russie. C’était le premier satellite artificiel algérien d’une série de six satellites mis sur orbite : Alsat-1 en 2002, Alsat2A (2010) puis Alsat-1B, Alsat-2B, Alsat-1N, lancés tous les trois en 2016, et le système satellitaire dédié aux télécommunications Alcomsat-1, en décembre 2017. La série se poursuivra sans doute à la faveur du développement de la coopération spatiale entre l’Algérie et la Russie qui entretiennent des relations historiques privilégiées qui remontent à la période de la lutte armée engagée pour la libération de notre pays, alors sous domination coloniale française.
C’est dans ce cadre que s’inscrivent la coopération et le partenariat stratégique profond liant l’Algérie et la Russie sur tous les plans. Il y a deux mois, en visite en Algérie, la présidente du Conseil de la fédération de Russie, Valentina Matvienko, a affirmé que son pays était « fier de ses relations de coopération privilégiées avec l’Algérie », saluant « les positions honorables et les approches et politiques adoptées par l’Algérie sous la conduite du président de la République ». Elle avait tenu à souligner que « la coopération entre l’Algérie et la Russie n’est pas adressée contre un pays quelconque. Il s’agit d’une coopération pour le développement de nos intérêts et relations », avait-elle précisé. Pour sa part, l’ambassadeur de Russie en Algérie, Valerian Shuvaev, avait eu à faire observer que la coopération entre l’Algérie et la Russie a atteint un niveau approfondi dans un certain nombre de domaines et il s’agit de la développer. Selon lui, il n’y a pas de limites aux domaines de coopération, tous les secteurs sont concernés. « Nous cherchons à étendre les domaines de la coopération civile entre l’Algérie et la Russie », avait-il affirmé. Les observateurs estiment que la visite d’État que le président Abdelmadjid Tebboune a prévu d’effectuer ce mois-ci en Russie sera l’occasion de hisser la coopération bilatérale à de hauts niveaux. Selon eux, cette visite donnera un contenu plus consistant et plus diversifié au partenariat stratégique global que l’Algérie et la Russie aspirent à asseoir.
M’hamed Rebah
