Le ministère de l’Énergie et des Mines et la Délégation de l’Énergie de la Commission européenne ont organisé hier à Alger (Centre international de conférences Abdeltif Rahal) un atelier intitulé « vers une économie basée sur l’hydrogène vert ; stratégies, cadres réglementaires et projets en cours de mise en œuvre ». Cet atelier intervient alors que l’Algérie a franchi des étapes importantes dans la concrétisation de sa stratégie de développement de l’hydrogène, notamment en ce qui concerne les aspects règlementaires et législatifs. Des projets pilotes sont également mis en œuvre dans ce domaine. L’atelier vient en droite ligne de la 5ème réunion annuelle du Dialogue politique de Haut niveau dans le domaine de l’énergie entre l’Algérie et l’Union Européenne (UE), tenue en octobre dernier à Bruxelles sous la coprésidence du ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, et de la Commissaire à l’énergie de la Commission de l’Union européenne, Mme Kadri Simson. Cette réunion a examiné les voies et moyens de renforcer la coopération bilatérale dans le domaine de l’énergie. A cette occasion, les perspectives de coopération dans le domaine de l’hydrogène renouvelable ont été discutées et l’organisation d’ateliers a été évoquée dans ce sens. On sait que la Commission européenne s’est engagée en faveur de politiques qui contribueront à l’ambition du pacte vert pour l’Europe de parvenir à la neutralité carbone d’ici à 2050. La Commission européenne a présenté, en 2022, la stratégie REPower EU pour une énergie plus abordable, sûre et durable. Dans le cadre de ce plan, l’UE devrait augmenter la production d’hydrogène renouvelable d’ici 2030. Ce point porterait la quantité d’hydrogène à 20 mégatonnes/an par rapport aux 10 mégatonnes/an proposées dans la stratégie 2020 sur l’hydrogène. Dans but, l’UE déploie des efforts pour augmenter et accélérer le déploiement des énergies renouvelables, avec l’hydrogène comme domaine prioritaire pour stimuler la transition verte. On sait que l’Algérie dispose d’une stratégie nationale algérienne pour le développement de l’hydrogène. Pour rappel, un Mémorandum d’entente (MoU) sur le partenariat stratégique entre l’Algérie et l’UE dans le domaine de l’énergie, a été signé à Alger en 2013, dans le but de développer et renforcer les relations énergétiques tout en respectant l’équilibre des intérêts entre les deux parties. Un groupe de travail sectoriel et deux groupes d’experts sur le gaz naturel et l’électricité, les énergies nouvelles et renouvelables et l’efficacité énergétique, ont été créés en 2015, traduisant la volonté commune d’œuvrer au renforcement de la coopération bilatérale. Les deux parties partagent des questions d’intérêt commun : le gaz naturel, l’hydrogène renouvelable, la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le secteur de l’énergie, le développement des énergies renouvelables et la promotion de l’efficacité énergétique. Les deux parties ont convenu en particulier qu’il existe un excellent potentiel pour un partenariat fructueux et mutuellement bénéfique sur l’hydrogène renouvelable et ont pris l’engagement d’intensifier la coopération dans ce domaine. Le développement d’une économie verte de l’hydrogène fait partie d’un programme de coopération d’une valeur de 15 millions d’euros conçu par l’UE et ses partenaires algériens. Les experts algériens estiment que l’Algérie a de grandes potentialités en matière de production d’hydrogène qui l’habilitent à jouer un rôle efficace et essentiel dans l’approvisionnement du marché européen en ce produit énergétique. Ils rappellent la préparation du projet de grande envergure du deuxième corridor sud de l’hydrogène, « SoutH2 Corridor », pour fournir l’Europe via un corridor reliant l’Algérie à l’Allemagne en passant par la Tunisie, l’Italie et l’Autriche.
M’hamed Rebah
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