Le Conseil de sécurité a fini par adopter la résolution N 2602 sur le Sahara occidental lors d’une séance, tenue vendredi, portant prorogation, d’une année, de la mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), appelant à la reprise des négociations, par les consultations entre l’Envoyé personnel du SG de l’Onu pour le Sahara occidental avec les parties en conflit, citant le Maroc et le Front Polisario, pour parvenir à une solution garantissant au peuple sahraoui son droit à l’autodétermination.
La résolution rédigée par le membre permanent du Conseil de sécurité, les États-Unis, a été adoptée, par 13 voix pour et deux abstentions, celle de la Russie, membre permanent et de la Tunisie. La résolution a insisté sur l’importance de parvenir à une solution consensuelle, dans le cadre des négociations entre le Front Polisario et le Maroc, sous la supervision de l’envoyé personnel du SG de l’Onu pour le Sahara occidental, en la personne de Steffan De Mistura, lequel entame sa fonction, à ce poste, demain lundi. Aussi, dans ce cadre, le Conseil de sécurité a appelé les deux parties en conflit sur le Sahara occidental « à reprendre les pourparlers diplomatiques, sous l’égide de l’ONU, avec bonne foi et sans conditions préalables », indiquant « tout en respectant les efforts déployés depuis 2006 et les évolutions survenues » dans le but, poursuit-on « de parvenir à une solution politique juste, durable et consensuelle, garantissant au peuple sahraoui son droit à l’autodétermination ». La violation du cessez-le-feu suite à l’agression marocaine perpétrée contre des civils sahraouis, le 13 novembre 2020, dans la brèche illégale d’El-Guerguerat a été également établie, précise la résolution qui inclut un appel lancé à la communauté internationale pour assurer un soutien total à l’envoyé spécial onusien au Sahara occidental et lui permettre d’effectuer des visites sur le terrain. Aussi, le Conseil de sécurité a appelé les deux parties en conflit « à collaborer avec la Minurso et à prendre les mesures nécessaires à la sécurisation des agents de l’ONU pour leur faciliter, conformément aux accords pertinents, l’accomplissement de leurs missions ». Il est à noter que la résolution en question a été adoptée dans un contexte particulier, marqué par la reprise de la guerre entre le Maroc et le Front Polisario, depuis novembre 2020, suite à l’agression militaire de la zone tampon d’El-Guerguerat, par Rabat, et de la violation du cessez-le-feu conclu en 1991 sous l’égide de l’ONU, avec le Front Polisario, en prévision de la tenue du référendum avec l’envoi, en cette date, de la mission des Nations unies pour un référendum au Sahara occidental. Le rôle de Paris a été le moteur principal d’obstruction de toute démarche visant à doter la Minurso de la surveillance des droits de l’Homme comme les autres missions de l’Onu déployées dans diverses régions de conflits et de crises dans le monde.
Le MAE Sahraoui : « La paix n’est possible que sur la base du respect de la légalité internationale »
Le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, a réaffirmé hier que « l’option de la paix, comme alternative à la guerre, n’est possible que sur la base du respect de la légalité internationale, qui ne reconnaît pas la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental». Pour le chef de la diplomatie de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) que c’est « l’alternative à la guerre, qui fait actuellement rage entre les deux armées, sahraouie et marocaine », relève le chef de la diplomatie sahraouie, au lendemain de l’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU de la résolution prorogeant, d’un an, le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso).
Concernant l’entrée en fonction a demain, de l’envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara occidental, le ministre sahraoui déclaré, hier, que « nous espérons que le nouvel envoyé personnel du SG de l’ONU, Staffan de Mistura, saura convaincre l’autre partie (le Maroc, ndlr) et ceux qui sont derrière elle » allusion à la France, sans citer son nom « sur le fait que trois décennies de déni de la réalité nationale sahraouie et les tentatives visant à enterrer l’accord de cessez-le-feu conclu entre le Maroc et le Front Polisario, doivent suffire à les convaincre », souligne-t-il « que l’option de la paix n’est possible que sur la base du respect de la légalité internationale qui ne reconnaît pas la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental », a déclaré le ministre Mohamed Salem Ould Salek.
Karima Bennour