Accueil ACTUALITÉ CONSACRÉES AUX OBLIGATIONS D’ISRAËL ENVERS LES PALESTINIENS DE GHAZA : La CIJ...

CONSACRÉES AUX OBLIGATIONS D’ISRAËL ENVERS LES PALESTINIENS DE GHAZA : La CIJ conclut ses audiences

0

Les audiences publiques devant la Cour internationale de justice (CIJ) à La Haye, qui examine depuis cinq jours la légalité des actions israéliennes dans les territoires palestiniens occupés, se sont clôturées hier en particulier les obligations d’Israël en matière d’aide humanitaire à destination des civils de la bande de Ghaza. Ce cycle de plaidoiries s’inscrit dans une procédure consultative inédite, demandée par l’Assemblée générale des Nations unies en décembre 2024, à l’initiative de la Norvège, en pleine crise humanitaire déclenchée par l’intensification du conflit à Ghaza. Depuis le 7 octobre 2024, Israël impose un blocus total à la bande de Ghaza, interdisant l’entrée de carburant, de nourriture, de médicaments et d’équipements humanitaires, en réaction à l’attaque menée par le Hamas. Malgré les appels répétés des agences de l’ONU, des ONG et de plusieurs gouvernements, les camions d’aide humanitaire restent bloqués aux postes-frontières, principalement à Rafah. Selon des témoignages relayés par les Nations unies, cette entrave délibérée aggrave une situation déjà catastrophique : la famine menace une large partie de la population, les hôpitaux sont hors service faute d’électricité et de matériel, et les civils, piégés dans un territoire ravagé par les bombardements, vivent dans des conditions inhumaines. Face à cette urgence, 44 États et 4 organisations internationales ont exprimé leur volonté de participer à cette procédure consultative. Cette semaine, 38 d’entre eux ont présenté leurs observations orales devant la Cour. Parmi les intervenants figurent des puissances mondiales comme la Chine, la Russie et la France, mais aussi des pays du Sud global, notamment l’Afrique du Sud, la Namibie, l’Indonésie ou encore le Brésil. Des entités régionales comme l’Union africaine, la Ligue des États arabes et l’Organisation de la coopération islamique ont également plaidé pour la reconnaissance d’une violation grave du droit international humanitaire par Israël. L’un des moments marquants de ces audiences fut l’intervention des États-Unis, principal allié d’Israël. Dans leur plaidoirie, les représentants américains ont estimé que le blocus imposé à Ghaza ne constitue pas une violation du droit international dans les circonstances actuelles. Washington a fait valoir que les impératifs sécuritaires d’Israël devaient être pris en compte et a appelé la Cour à éviter toute interprétation qui « entraverait les efforts légitimes d’un État à se défendre contre des menaces terroristes ». Cette position a suscité une vive réaction de la part de nombreuses délégations, qui ont dénoncé un « deux poids, deux mesures » et une justification de facto de la punition collective infligée à plus de deux millions de civils. Les États africains, pour leur part, ont rappelé avec insistance les principes historiques de solidarité avec les peuples opprimés, soulignant les parallèles entre l’apartheid en Afrique du Sud et les politiques discriminatoires subies par les Palestiniens. La délégation algérienne a évoqué « l’urgence morale et juridique » de contraindre Israël à respecter ses obligations internationales, tandis que le Sénégal a mis en avant le rôle de la CIJ comme « gardienne du droit international humanitaire ». Bien que non contraignant, l’avis consultatif que la Cour doit rendre dans les mois à venir aura une portée politique significative. Il pourrait servir de base juridique à des démarches ultérieures devant d’autres instances internationales, telles que la Cour pénale internationale ou le Conseil de sécurité. Pour les Palestiniens et leurs soutiens, ce processus représente un moyen de faire entendre leur voix sur la scène mondiale et de documenter les violations systématiques qu’ils subissent depuis des décennies. La fin de ces audiences coïncide avec une recrudescence des hostilités dans Ghaza et un regain de tension au sein de la communauté internationale. Alors que les frappes israéliennes se poursuivent et que l’aide reste bloquée à la frontière, des voix s’élèvent pour exiger des sanctions contre Israël, voire une suspension de ses relations diplomatiques avec certains États. La balle est désormais dans le camp de la Cour, qui devra trancher entre la légalité formelle des actes étatiques et l’exigence universelle de protéger les populations civiles face aux dérives de la guerre.
M.S.

Article précédentAprès leur sacre en Coupe d’Algérie féminine : Le président Tebboune félicite la JSK
Article suivantL’AMBASSADE DE PALESTINE À BUENOS AIRES A PROJETÉCE DOCUMENTAIRE OSCARISÉ : « No Other Land » pour commémorer la Nakba