Le congrès constitutif du parti d’Ali Benflis, Talaiou El-Houriyet, a ouvert ses travaux, hier, à l’hôtel Hilton, à Alger, en présence de plus de 1500 délégués venus de toutes les wilayas du pays.
Ont pris part à la cérémonie d’ouverture des travaux du congrès, des personnalités nationales, d’ex-chefs de gouvernements, des moudjahidines et Moudjahidates, des officiers supérieurs de l’ANP à la retraite et les responsables politiques de l’opposition. La cérémonie d’ouverture des travaux a commencé par l’allocution de Sofiane Djilalii, au nom de la Coordination nationale pour les libertés, la transition démocratique (Cnltd) et celle de Tahar Benbaïbeche au nom des partis membres du Pôle des forces du changement. Après le passage de ces deux responsables politiques c’était au tour de l’ex-chef du gouvernement Ali Benflis, chef de fil de Taliou El-Houriyet de s’adresser à l’assistance. Aux invités, il leur dira que « nous sommes particulièrement sensibles à votre acceptation de notre invitation » et d’ajouter « nous sommes infiniment reconnaissants de pouvoir vous compter parmi nous » a-t-il indiqué. Des invités d’horizons et de profils différents, d’ex-chefs de gouvernements, Belaid Abdesslam, Mokkdad Sifi et Ahmed Benbitour, et d’anciens ministres, des officiers supérieurs de l’ANP et sur la présence des moudjahidines et moudjahidates, « les dignes représentants de cette génération de géants qui ont produit la glorieuse Révolution de Novembre » a-t-il souligné à leur adresse. Les travaux des assises du parti d’Ali Benflis se poursuivront ce deuxième et dernier jour, pour se clôturer après adoptions de huit résolutions et l’élection des instances du parti. Il sera question de huit documents élaborés par les huit commissions élues, hier, portant sur la politique générale, la situation économique et sociale du pays, le terrorisme et les menaces qu’ils constituent sur les régions du Maghreb et du Sahel , l’officialisation de la langue amazighe, la lutte contre la corruption, le développement équilibré, la stratégie nationale de l’énergie et les questions organiques et des statuts du parti.
«Aller de l’avant»
Sous le slogan «Unité, Justice et Progrès» du parti Talaiou-El-Houriyet, le chef de fil de cette formation politique a été très critique à l’encontre du pouvoir en place, sans verser dans l’invective, qui est «complètement étrangère à l’éducation» qu’il a reçu et aussi à son «éthique» comme le rappelle souvent Ali Benflis. À l’adresse de ses partenaires dans l’opposition, présents à la cérémonie d’ouverture du congrès en question, l’ex-candidat à la dernière présidentielle leur affirme que « les liens de compagnonnage politique qui nous unissent sont puissants ». A l’origine des relations fortes qui lient les acteurs de l’opposition, de la Cnltd et du pôle du changement dont le parti d’Ali Benflis , c’est « la volonté commune d’aider à changer un présent que notre pays ne mérite pas et à lui préparer un devenir plus digne de lui» a-t-il affirmé. Sur la tenue de ces assises, l’intervenant souligne que la rencontre «ne peut être réduite aux seules considérations formelles et procédurales», il s’agit selon lui, a-t-il poursuivi, « d’un début d’un parcours pour des femmes et hommes déterminés à ne pas rester silencieux, résignés ou non concernés, alors que la Nation est accablée par l’épreuve» avant d’ajouter et que «notre peuple s’interroge sur le sort qui lui prépare un présent lourd d’incertitudes et de périls». Notre interlocuteur n’a pas manqué aussi , d’avertir sur les équilibres les plus essentielles de notre société qui, a-t-il affirmé «sont sérieusement atteints ». Le chef de file de Taliou-El-Houriyet a rappelé, par ailleurs, que ceux et celles qui ont soutenu son programme lors de la précédente présidentielle, par la tenue de ce congrès, ils portent le projet politique de leur parti et sont convaincus que «l’échec n’est pas une fatalité». Le parti d’Ali Benflis compte, outre de jouer son rôle sur la scène politique, il est résolu à peser sur le cours des évènements, notamment pour dire «que les solutions aux nombreuses crises qui assaillent notre pays de toutes parts» selon Benflis «existent et qu’elles sont là à portée de nos mains» a-t-il indiqué. Sur l’institution militaire, l’ex-bâtonnier déclare «l’ANP a une place à part dans le cœur des Algériennes et de tous les Algériens» avant d’ajouter «elle (ndlr : ANP) est le bras armé du peuple qui ne faiblit pas et le rempart inviolable de la République» et que poursuit-il «face aux dangers et aux périls qui menaçaient la Nation, hier, comme aujourd’hui, le pays est redevable à ses vaillants forces armées de sa protection et de sa défense ». Pour revenir sur le congrès constitutif du parti des avants-gardes des Libertés, sa création « dans une telle conjoncture » de crise politique, selon Ali Benflis « c’est accepter de relever le défi, d’aller au-devant de l’épreuve et de l’adversité » avec les partis représentants le pouvoir. Pour Ali Benflis «l’espoir et ses sources intarissables sont dans l’histoire même de notre vieille Nation. L’histoire de notre Nation elle-même est une grande leçon d’espoir » a-t-il rappelé. Et d’ajouter qu’«après chaque échec, après chaque défaite, après chaque- revers, cette Nation a toujours su puiser du plus profond d’elle-même la résilience, la force morale et les ressources inépuisables qu’elle porte en elle-même » et de poursuivre «pour se relever, il faut résisté, triompher des adversités, continuer à avancer et ne jamais abandonner sa place parmi les autres Nations» souligne le chef de file du parti Taliou-El-Houriyet. Sur le règlement de la crise dont fait par l’ex-chef du gouvernement, « il est possible sans heurts et sans ruptures » précise-t-il avant d’ajouter que « ce règlement est en chacun d’entre nous et sa réalisation est un devoir collectif ».
Karima Bennour