Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière n’est pas resté les bras croisés quant à l’avalanche de doutes suscitée autour de la conformité du vaccin contre la rougeole. Alors que de nombreuses voix se sont élevées pour remettre en cause la qualité, notamment, le non-respect de la chaîne de froid du vaccin, le ministère réfute ses accusations en invitant les voix qui se sont élevées déjà en 2016, pour demander aux citoyens de ne pas faire vacciner leurs enfants, à reconnaître leur tort.
«L’épidémie de la rougeole était prévisible, puisque la campagne de vaccination était un échec, où les objectifs tracés n’ont pas été atteints», a reconnu hier le Dr Djamal Fourar, directeur de la prévention au sein du ministère de la Santé, qui intervenait sur les ondes de la Radio algérienne au Forum de la chaîne I. Un échec dû, selon le responsable, à la campagne « lancée par certaines voix qui n’ont aucun lien avec la médecine » et qui ont appelé les citoyens à ne pas faire vacciner leurs enfants, insinuant que le vaccin importé, en l’occurrence le Pentavalent ne respectait pas les normes et constitue un danger pour les vies humaines. En ce sens, le Dr Fourar a démenti catégoriquement ces accusations en précisant que « le vaccin a été importé de laboratoires agréés par l’Organisation mondiale de la santé, et est soumis à un ensemble de tests de contrôles de qualité effectués par l’Institut Pasteur avant que les vaccins ne soient distribués sur les différentes institutions sanitaires».
Pour ce qui est du non-respect de la chaîne de froid, il a fait savoir que «ces vaccins sont dotés d’une bandelette intelligente intégrée pour contrôler la température». Plus loin, il expliquera qu’«en cas de non-respect de la chaîne de froid, la bandelette change automatiquement de couleur».
Regrettant que la dernière campagne de vaccination soit un échec, le responsable a fait savoir que l’Algérie a importé plus de 7 millions de vaccins pour une valeur de 6 millions d’euros. Plus loin dans ces répliques, l’hôte de la Radio algérienne a exprimé le souhait de voir les parties qui sont à l’origine de cet échec s’exprimer et reconnaître leur tort. Maintenant que le mal est fait, le Dr Fourar a précisé que le MSPRH a décidé «conformément aux recommandations de l’OMS de vacciner les enfants contre la rougeole à partir de 6 mois dans les zones où des foyers de la maladie ont été détectés, contre 11 mois habituellement». Autrement dit, la seule solution pour contrôler cette maladie reste la vaccination. D’ailleurs, il dira que des instructions ont été données aux institutions sanitaires, dans les wilayas touchées par l’épidémie, pour tenter de vacciner un nombre important de citoyens, surtout ceux qui sont plus exposés à ce danger, et ce, en vue de réduire le nombre de foyers de la maladie. Le Dr Fourar n’a pas manqué, encore une fois, d’appeler les citoyens à respecter le calendrier de vaccination tel qu’il est établi par les autorités sanitaires.
Pour ce qui est de la stratégie nationale de vaccination, le représentant du département de Mokhtar Hasbellaoui a rassuré que celle-ci est en étroite harmonie avec la stratégie de vaccination de l’OMS. « L’Algérie œuvre à appliquer sur le terrains les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé », a-t-il dit, tout en précisant que l’enveloppe allouée annuellement à la vaccination est de l’ordre de 10 milliards de DA. En sus, l’intervenant a précisé qu’une réflexion est en cours, dans le cadre de la révision de la loi sur la santé, pour créer des unités d’épidémiologie à travers toutes les wilayas du pays afin de mieux surveiller les maladies infectieuses. « Ceci permettra, dans le futur, de développer les outils prédictifs pour contrer l’émergence de foyers épidémiques», a-t-il soutenu.
Lamia Boufassa