Le Fonds monétaire international (FMI) tente de convaincre l’Algérie de réviser d’urgence son « approche économique », en passant d’une économie « rentière » à une économie créatrice de richesse. Cette tâche a été confiée à Jean-François Dauphine, directeur de la division Maghreb du département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI, qui devrait diriger, dans les prochains jours, une délégation, à Alger, et ce, conformément à l’article IV de ses statuts.
La visite était prévue il y a quelques mois, mais l’évolution des événements à l’époque et la démission de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, ont incité l’équipe du FMI à changer de date. Selon le site arabophone, Alaraby, qui cite une source gouvernementale, « la mission du FMI sera dirigée par Jean-François Dauphine qui a, d’ores et déjà, programmé des rencontres avec le Premier ministre Nourredine Bedoui, ainsi que les ministres des Finances, du Commerce et de l’Industrie, sans oublier le Gouverneur par intérim de la Banque d’Algérie ». Le journal a, en sus, précisé qu’ « au cours de ces réunions, des discussions approfondies sur des points sensibles, dont la situation économique et politique du pays sont prévues, sans oublier le dossier des subventions qui a longtemps irrité le FMI». La même source a ajouté que « le Fonds a rejeté la politique poursuivie par le gouvernement algérien, notamment en ce qui concerne la règle 51/49, que celui-ci considère comme un obstacle au développement et à la promotion des investissements ». également, le site d’information a fait savoir qu’une réunion est prévue jeudi prochain entre la délégation du FMI et le ministre des Finances, Mohamed Loukal, au cours de laquelle il « sera discuté de la situation de l’économie algérienne à la lumière de la poursuite du mouvement populaire pacifique ».
Il est utile de rappeler que le Parti des travailleurs (PT) a, dans un communiqué publié mercredi dernier, anticipé sur la visite de cette institution monétaire internationale pour dénoncer une «ingérence» dans les affaires de l’Algérie. «Cette visite est une ingérence inacceptable et une provocation à l’égard du peuple algérien qui ne cesse de réaffirmer depuis le début de la révolution son refus de toute ingérence dans les affaires du pays», estime le PT.
Le Parti a considéré que la venue de cette délégation du FMI en Algérie, «en ce moment précis est une ingérence intolérable » affirmant qu’aucun « algérien attaché à la souveraineté de la nation ne peut accepter que les experts de cette institution viennent dicter leurs orientations économiques et leurs réformes » à l’Algérie.
Pour le PT, «Ni Fonds monétaire international (FMI), ni Banque mondiale, ni OMC, ni Accord d’association avec l’Union européenne, la politique économique doit être exclusivement algérienne » à savoir poursuit la même source « des politiques conformes aux aspirations de la majorité du peuple algérien » précise-t-on.
Pour rappel, au mois d’avril dernier, le Fonds monétaire international avait prédit que l’économie algérienne se contracterait cette année, affectée par la crise économique actuelle et les répercussions de la crise politique après l’avènement du 22 février.
Lamia Boufassa