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Conflit parlementaire du FLN : Ouyahia a instruit ses députés à ne pas mettre la main à la pâte

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Aussi éphémère ou conjoncturelle soit-elle, il semblerait qu’une certaine trêve s’est installée entre les chefs des deux partis de la majorité, le RND et le FLN, notamment. Cela étant dit, et visiblement, les échanges aussi tendus que l’étaient, il y’a quelques jours, les rapports liant Ahmed Ouyahia à son «allié stratégique», Amar Saâdani, est à prendre avec des pincettes. Et pour cause, le secrétaire général du RND, qui était toujours d’un discours apaisant, a instruit ses députés à ne pas s’immiscer dans le conflit qui surgit au sein du groupe parlementaire du FLN. Il est bon de rappeler que le bras de fer engagé entre les partisans de l’actuel chef du groupe parlementaire du FLN, Mohamed Djemaï et ceux qui se sont prétendument rangés aux côté de Tahar Khaoua, député, membre du comité central et actuel ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement, remonte au début de ce mois de mai. Pour la petite histoire, tout a commencé lorsqu’un groupe de parlementaires s’en était pris de manière virulente au premier responsable cité. Dans une lettre adressée au président du FLN, qui n’est autre que le chef de l’État, entendre Abdelaziz Bouteflika, les contestataires ont dénoncé «le comportement indigne, les agissements irréguliers et les graves dépassements» de Djemaï. Ce dernier a été accusé de mener une opération de cooptation «d’intrus», lesquels sont étrangers aux postes de responsabilité auxquels ils étaientaffectés, selon ce groupe. Pis, cet état de fait va, selon les mêmes accusations, au détriment des compétences que recèle la composante parlementaire de l’ex-parti unique, comme l’a-t-on souligné dans un document signé par près d’une centaine de partisans. La réaction du camp adverse ne s’est pas faite attendre. Deux jours plus tard, réunis en conclave au sein de l’hémicycle Zighoud Youcef, le groupe «officiel» des parlementaires de Saâdani, comme l’atteste le sceau apposé sur le document rendu public, les parlementaires ont signé une motion de soutien en faveur de Djemaï. Et puis, et à même de contrecarrer l’offensive des contestataires, ils ont accusé nommément Tahar Khaoua d’être l’instigateur d’une telle «compagne d’intox». Qualifié de «semeur de troubles et de zizanie», le groupe «officiel» des députés est allé plus loin, en interpellant le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, invité à «rappeler à l’ordre» son ministre, comme l’a-t-on formulé dans leur lettre. Cette contestation n’est pas en soi à son premier épisode, même si les proportions prises par les remontrances dépassent les entendements. En effet, et à vrai dire, les divergences sont à situer au niveau le plus haut de la hiérarchie du FLN, puisqu’elles engagent sur un terrain d’hostilité, Saâdani et Khaoua, eux mêmes. Pour remonter jusqu’à la première «maladresse» qui a donné naissance à ce climat d’animosité entre les deux belligérants, il est à rappeler que le premier coup de feu est parti au début mars dernier. Intervenant sur les ondes de la Chaine 3 de la Radio nationale, le ministre en charge des Relations avec le Parlement a désavoué les déclarations du chef de l’ex-parti unique, en rapport avec la polémique qui a tourné longtemps autour de la nomination du poste de Premier ministre. Khaoua, en effet, a qualifié les annonces de Saâdani de «pures spéculations». Une position qui n’était pas du goût de l’homme tonitruant ayant de tout temps réclamé un chef du gouvernement d’obédience FLN. Cela étant dit, et pour revenir à la grande question qui taraude l’esprit, il est à s’interroger sur les arrière-pensées de l’instruction d’Ahmed Ouyahia. En effet, selon un député et cadre du RND, l’actuel directeur de cabinet auprès de la présidence de la République a donné un «ordre ferme» aux membres de son groupe parlementaire, et les a mis en garde contre toute immixtion, directe ou indirecte soit-elle, dans le conflit qui mine la composante parlementaire du parti rival, apprend-on auprès de notre source. Notre interlocuteur qui s’est exprimé sous le sceau de l’anonymat a précisé que son mentor a tout de même permis à ses troupes, la possibilité pour elles, si encore elles le désiraient, d’intervenir, si besoin est, pour calmer les esprits et rétablir la sérénité entre les députés du FLN. Mais, toujours aussi prudent lorsqu’il s’agit d’entretenir ses rapports avec Saâdani, le chef du RND a averti ses députés «à ne point verser dans les embrouilles et à ne pas jouer les pyromanes», a ajouté notre source. Même si Ouyahia fait preuve d’une extrême vigilance dans la gestion de son parti et qu’il a souvent agit «pour sa stabilité», fort à parier que le fraichement élu à la tête de la deuxième force politique craint que des démêlées ne soient surgies entre son groupe et celui qui détient la majorité au parlement. Ceci, d’autant plus que la conjoncture ne s’y prête pas, eu égard notamment à l’agenda de l’APN où devant être débattus des questions pour le moins lancinantes, telles que celle qui a trait à l’article 51 qui doit faire l’objet d’un avant-projet de loi à soumette au débat des députés.
Farid Guellil

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