Le 24 février, soit dans deux mois, le Front des forces socialistes tiendra sa Conférence de consensus nationale. Le FFS tiendra-t-il son pari, réussissant à amener sur la même table, pouvoir et opposition? D’aucuns estiment d’ores et déjà que la mission du FFS est pratiquement impossible. Le rejet catégorique de l’initiative du FFS par les partis de l’opposition se regroupant au sein de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) va-t-il amener le parti de Da El-Hocine à revoir sa copie? Pour les observateurs avisés de la scène politique nationale, l’initiative du FFS «n’a aucun sens en l’absence de l’opposition». Dans leurs analyses, ils expliquent qu’il ne peut y avoir de consensus en l’absence d’une ou de plusieurs parties en conflit. D’autres parlent d’une difficile conciliation des points de vue des uns et des autres. Les partis politiques, regroupés au sein de la CNLTD, exigent une période de transition avant toute prise de contact avec le pouvoir. Le pouvoir de son côté rejette tout idée mettant en cause la légitimité des institutions de l’État. Du coup, le FFS est appelé à concilier deux visions diamétralement opposées. Quel pouvoir de magie aura le FFS pour faire fléchir les positions de l’opposition et du pouvoir? Quelle sera la recette du plus vieux parti d’opposition pour tempérer les ardeurs des uns et des autres ?
Entre le FFS et la CNLTD le torchon brûle.
Les deux camps s’accusent mutuellement de faire le jeu des clans aux pouvoirs. La tenue de la Conférence du consensus national se fera, sauf un miracle, sans la participation des partis politiques regroupés au sein de la CNLTD. Le FFS a essuyé des critiques du fait d’exclure, tout de go, dans son agenda de rencontre, certaines personnalités politiques nationales, tel l’ex-président du RCD, Saïd Saâdi. Une telle démarche peut lui s’avérer fatale. Du côté du plus vieux parti d’opposition, le langage de ses dirigeants est empreint d’optimisme. Ils croient dur comme fer à l’aboutissement de leur initiative. Ali Laskri, membre de l’instance présidentielle du parti du Front des forces socialistes (FFS), a révélé, samedi à Boumerdès, que son parti s’est accordé avec de nombreux acteurs de la scène politique sur plusieurs points portés par l’initiative de «reconstruction du consensus national» proposée au débat. Le FFS prendra le «temps nécessaire pour préparer la conférence de reconstruction du consensus national en vue de garantir son succès et la participation de tous les acteurs», a soutenu Ali Laskri, dans une intervention à la conférence des cadres et élus du FFS sur cette initiative, avançant la proposition des dates des 23 et 24 février 2015 pour son organisation. Il a, en outre, estimé que le succès de cette initiative, auprès de tous les acteurs de la scène politique nationale, est dû au fait qu’elle soit «ouverte à tous, et exempte de préalables». «C’est une initiative ouverte au débat avec tous les acteurs politiques, dont le pouvoir, car nous voulons en garantir ses résultats escomptés, au profit de l’Algérie et du peuple algérien», a t-il affirmé.
Hacène Nait Amara