Le sélectionneur national, M. Christian Gourcuff animera une conférence de presse aujourd’hui à 10h00 au centre de presse de l’OCO Mohamed Boudiaf d’Alger (stade du 5 juillet). …L’information est officielle, comme le confirmait d’ailleurs la FAF sur son site Internet. Pour dire que les choses vont (ont, plutôt) commencer pour le «Club Algérie», qu’attend, dès la rentrée de septembre, le 1er match (l’Éthiopie, le 6 du mois à Addis-Abeba, avant de jouer à nouveau, moins d’une semaine plus tard, le Mali dans le sommet du groupe «B» où figure également le rescapé du tour préliminaire, le Malawi, qui n’est pas tombé lui aussi néanmoins de la dernière pluie), et que le nouveau driver, le Français Gourcuff, qui a remplacé Halilhodzic dans des circonstances particulières, ne veut rater sous aucun prétexte sous peine de voir son chantier se compliquer.
Septembre, c’est déjà aujourd’hui et la CAN 2015, au Maroc, en janvier prochain, est dans les esprits depuis la fin du Mondial brésilien et de la belle aventure des Fennecs qui en sortent avec un nouveau statut et de nouvelles responsabilités, les supporters algériens qui, nourrissant désormais de grosses ambitions, mettent la barre un peu plus haut.
Un message clair que comprennent les dirigeants (à leur tête le président de la FAF) du football national et bien évidemment l’ex-coach de Lorient qui, nonobstant (c’est un peu loin pour en parler maintenant mais c’est écrit noir sur blanc, en tête des priorités) un second tour au Mondial 2018 en Russie, voit figurer à son contrat de trois années (et c’est le minimum qui lui est demandé, voire exigé) une place en demi-finales dans la messe continentale. Ça fait un peu beaucoup pour un technicien qui doit savoir pourquoi on sollicite ses services et ce qu’on attend de lui, c’est-à-dire faire mieux que son prédécesseur qu’il sera difficile de faire oublier dans le cœur des Algériens après la bonne tenue de route de Feghouli et ses camarades dans le pays de Pelé où ils ont fait plus que bonne figure, en obligeant, entre autres, les futurs N°1 du monde, les Allemands, à puiser dans leurs ultimes ressources pour sortir indemnes d’un match- piège tissé par le Bosnien et ses joueurs dans un jour faste et auxquels il ne manquera, on le rappelle, que ce brin de chance qui fait justement les champions.
Fraichement installé dans ses fonctions, le nouveau sélectionneur de l’équipe d’Algérie, qui a entamé sa mission en réunissant mardi dernier au Centre technique de la FAF à Sidi Moussa (Alger) les responsables des staffs technique, médical, communication et administratif, et auxquels il a présenté sa méthode de travail ainsi que son programme pour les mois à venir, est plus que prévenu.
Sait que sa tâche ne sera pas des plus aisées et doit faire appel à toute son expérience accumulée dans le seul club qu’il a connu et dirigé durant plus d’une décennie, à ses compétences avérées dans le domaine pour ne pas décevoir les attentes d’un public algérien qui lui demandera plus qu’un simple détour par le royaume chérifien : faire oublier la piètre prestation du onze à coach Vahid lors de la dernière édition en date du gotha africain en Afrique du Sud où il s’est montré des plus décevants en ne survivant pas au 1er tour. Ayant naturellement signé un contrat d’objectif qui le lie à la FAF (il concerne les prochaines Coupes d’Afrique des nations CAN-2015 et 2017 ainsi que la coupe du monde 2018), Gourcuff, connu pour sa rigueur, aurait, dit-on, mis particulièrement l’accent sur la discipline dans tous les aspects de la gestion de l’équipe nationale.
Déjà dans le bain bien avant de poser ses valises à Alger, celui qui présidera également aux destinées de l’Équipe nationale «A’» (il était présent, aux côtés du président de la LFP, Kerbadj, à Blida où il a suivi la supercoupe d’Algérie et a dû sortir avec quelques notes sur les joueurs en mesure de figurer à son calepin) qu’attend, entre autres, les éliminatoires du championnat d’Afrique des nations CHAN, compétition réservée aux joueurs locaux, et qui sait qu’il va travailler dans les meilleures conditions, rassuré qu’il est par Raouraoua qui lui affirmait que la FAF «continuera à mobiliser tous les moyens matériels et humains (dans la continuité de la Coupe du monde où le sens de l’organisation de la FAF, qui a fait des merveilles à l’occasion, a suscité l’admiration de tous, ndlr) afin de lui permettre d’atteindre les objectifs qui lui ont été fixés», a une idée précise sur les défis qui l’attendent sous la forme de six matches couperet à disputer entre le 5 septembre, début de la longue et éreintante campagne éliminatoire et le 19 novembre, où l’on connaîtra le nom qui sortira d’une «poule» où il faudra souquer dur dans une course à la 1ère place que lui disputera notamment une sélection malienne avide de revanche après un bras de fer raté en éliminatoires du Mondial 2014.
Fort également de la confiance placée en lui par le boss du football algérien, le technicien français de 59 ans, qui n’a pas encore tranché la question de l’entraîneur adjoint (sera-t-il algérien, comme le souhaite Raouraoua ?) et dont on connaîtra peut-être le nom dès aujourd’hui, s’il a presque toutes les cartes en main et trouvera une équipe en place, doit sûrement se poser des questions sur comment entretenir la flamme née au Brésil. Comment ne pas casser la dynamique même s’il lui sera inévitable d’apporter quelques changements en apportant… sa griffe. Sa marque de fabrique, lui qui connaît presque sur le bout des doigts tout le groupe et donc la mixture qui lui permettra d’être au rendez-vous et de répondre aux grosses attentes d’une opinion qui mettra longtemps à descendre de son nuage mondialiste.
Donc, un projet de jeu ou ce qu’il nous réserve pour l’avenir. En commençant par ce retour à l’Afrique, alors que la majorité des joueurs en sont encore à la phase post-Mondial. En rodage. Et la question des questions: de quoi parlera Gourcuff ce matin à l’occasion de son premier face-à-face avec les médias nationaux qui, pour leur part, s’impatientent de prendre connaissance des premières réponses à leurs questionnements ? Rassurer surtout. Rassurer qu’il saura mener à bon port une sélection qui s’est certes forgée un peu plus après s’être frottée au gotha universel mais qui a encore besoin de grandir en allant à la conquête du sommet africain. Prouver que la FAF a eu raison de lui faire confiance après les déclarations tout d’optimisme de son président qui affirmait, lors de son intervention devant la presse, lors du forum de l’Organisation nationale des journalistes sportifs algériens (ONJSA) où il affichait, notamment, dans un clin d’œil évident et à valeur de soutien au technicien français, avec ce «nous avons une jeune équipe qui a besoin de post-formation et cet entraîneur correspond parfaitement à cette donne, il s’agit d’un excellent technicien et formateur qui a fait ses preuves.
Ensuite, je pense qu’il s’agit de quelqu’un qui connaît assez bien la mentalité du joueur algérien pour avoir déjà entraîné plusieurs Algériens à Lorient», son optimisme quant à la relation contractuelle les unissant. Attendons pour voir.
A. A.