La quatrième édition de la Conférence africaine des start-up s’est achevée hier au Centre international de conférences « Abdelatif-Rahal », avec en prime une dernière journée riche en échanges et en annonces stratégiques. Placée sous le haut patronage du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, cette édition a réaffirmé l’ambition de l’Algérie de devenir un pôle africain majeur dans le domaine des technologies émergentes et de l’innovation.
Durant trois jours, experts, décideurs publics, startupeurs et investisseurs venus d’Algérie et de nombreux pays africains ont participé à des tables rondes, ateliers et rencontres sectorielles, abordant des thèmes tels que le financement des jeunes entreprises innovantes, les meilleures pratiques d’accompagnement, le rôle des structures de soutien et l’intégration croissante de l’intelligence artificielle dans l’économie africaine. Le Salon des start-up, organisé en marge de la conférence, a offert une vitrine aux initiatives africaines innovantes et favorisé des opportunités de partenariat, tandis que le Sommet des technologies financières et du commerce électronique a mis en lumière le rôle croissant des fintechs et du e-commerce dans la transformation des économies africaines. La veille, les ministres africains chargés de l’économie de la connaissance et des start-up avaient adopté le quatrième « Déclaration d’Alger » pour le développement des start-up africaines, confirmant leur engagement à renforcer la coopération intra-africaine, soutenir les jeunes entrepreneurs et faciliter la mobilité des talents. De même, la Déclaration d’Alger sur les plateformes numériques justes, sûres et responsables vise à consolider la souveraineté numérique du continent, protéger les données et encadrer l’usage de l’intelligence artificielle. Dans le cadre de cette édition, l’Algérie a également annoncé la création d’un réseau mondial d’experts algériens, à l’intérieur et à l’extérieur du pays, dédié à l’accompagnement et à l’homologation des produits numériques développés par les start-ups nationales. Cette initiative stratégique, présentée par le ministre de l’Économie de la connaissance et des start-ups, Noureddine Ouaddah, s’inscrit dans la volonté de transformer l’écosystème national de l’innovation, en permettant aux entreprises de passer d’un usage expérimental et local à des produits exportables conformes aux standards internationaux. Cette démarche répond aux principaux obstacles auxquels font face les start-up en Algérie : absence de réseaux d’experts certifiés, lenteurs administratives dans la création d’entreprises ou l’obtention d’accréditations, faible culture de l’innovation dans certaines institutions économiques et difficultés d’accès au financement. Elle vise également à tirer parti de la diaspora algérienne, dont les compétences en ingénierie, recherche scientifique et technologies avancées peuvent renforcer le développement et l’internationalisation des start-up locales. Lors du « Jour de la diaspora » organisé dans le cadre de la conférence, plusieurs responsables ont souligné l’importance de mobiliser les compétences algériennes à l’étranger pour soutenir l’économie numérique nationale. Ouaddah a précisé que ces experts participeraient à l’évaluation des produits numériques nationaux et pourraient aider à la création d’entreprises à distance en Algérie. Le secrétaire d’État chargé de la communauté nationale à l’étranger, Sofiane Chaïb, a indiqué que 15 % des start-up algériennes sont fondées par des Algériens résidant à l’étranger, soulignant leur rôle dans l’élaboration de la première stratégie nationale pour l’intelligence artificielle. Avec ces initiatives, Alger se positionne comme un hub africain d’innovation, capable de transformer la migration des cerveaux en une ressource stratégique pour le développement d’un écosystème numérique compétitif, attractif et tourné vers l’international. Cette quatrième édition confirme également la volonté de l’Algérie de promouvoir une innovation responsable, inclusive et fondée sur la coopération continentale.
M. Seghilani
