«Sans personnes éduquées, il ne peut y avoir de véritable indépendance, de paix ou de développement industriel. L’éducation est essentielle pour réduire la fracture numérique etstimuler notre croissance économique ». C’est la conviction du professeur Mohammed Belhocine, commissaire de l’Union africaine (UA) chargé de l’éducation, des sciences, de la technologie et de l’innovation. Il l’a exprimée lors d’une conférence de presse en marge du sommet de l’Union Aricaine (UA), vendredi à Addis-Abeba (Ethiopie). Le professeur Belhocine a fait le point sur les étapes franchies au cours de l’année de l’éducation 2024 de l’UA et s’est penché sur la prochaine phase. Il estime que les quatre dernières années ont été marquées par un fort engagement à faire progresser l’éducation, la science, la technologie et l’innovation à travers le continent, soulignant l’importance d’élever l’éducation au rang de priorité continentale clé pour l’Afrique. Il a appelé à une attention renouvelée sur l’approfondissement des partenariats pour conduire des réformes éducatives durables à travers le continent. Le Pr.Belhocine a souligné que l’UA a accordé une attention particulière au renforcement du financement de l’éducation, à la promotion de partenariats multipartites et à la garantie d’un accès équitable à tousles apprenants, en particulier les filles, les jeunes et les enfants dans les zones de conflit en 2024. Notant que l’éducation est essentielle pour libérer le potentiel de l’Afrique et accélérer le progrès social, la croissance économique et le développement durable, il a souligné la nécessité de réintégrer plus de 100 millions d’enfants non scolarisés. Tout au long de l’année, nous avons dénombré plus de 62 activités qui ont été mises en œuvre, a-t-il déclaré, indiquant que cela reflète une approche holistique de la transformation de l’éducation. Pour le professeur Belhocine, aucun pays africain ne possède, actuellement, suffisamment de ressources pour garantir que tous les enfants reçoivent une éducation de qualité aux niveaux primaire et secondaire. Il fait observer qu’ »il y a un déficit structurel dans le financement, et nous devons tous en tenir compte, et nous devons plaider localement auprès de nos gouvernements pour faire le meilleur usage possible du peu de ressources dont nous disposons ». Le Pr. Belhocine estime nécessaire de renforcer la mobilisation desressources au niveau mondial, en tenant compte de l’appartenance de l’UA au G20. Il a souligné qu’au cœur de ces efforts se trouve la conviction que l’éducation est fondamentale pour libérer tout le potentiel de l’Afrique. Il a appelé à une « action urgente pour remédier aux déficits de financement structurels de l’éducation et éradiquer la pauvreté en matière des apprentissages en Afrique ». « L’Afrique doit mobiliser des fonds suffisants et mettre en œuvre la Déclaration de Nouakchott (adoptée l’an dernier) pour promouvoir une éducation de qualité sur tout le continent. » Pour rappel, le professeur Mohammed Belhocine a occupé au début de sa carrière, en Algérie, la fonction de Chef de service de médecine interne, puis diverses fonctions à la Faculté de médecine et au ministère de la Santé. Il rejoint ensuite la fonction publique internationale en 1997, comme Directeur de division des maladies non transmissibles au bureau régional de l’OMS pour l’Afrique (à Harare, puis à Brazzaville). Il a aussi été Représentant de l’OMS au Nigéria et en Tanzanie et Coordonnateur du Système des Nations unies et Représentant résident du PNUD en Tunisie de 2009 à 2013. Puis de juin 2015 à février 2016, Représentant de l’OMS en Guinée, où il a joué un rôle actif dans l’appui technique et l’expertise apportés à ce pays dans sa riposte à l’épidémie d’Ébola. Avec l’éclosion de l’épidémie de Covid-19, il a été nommé, en Algérie, membre du Comité scientifique de suivi de la pandémie, et chargé par le président Abdelmadjid Tebboune de la cellule de suivi des enquêtes épidémiologiques autour des cas confirmés ou suspects de Covid-19. En octobre 2021, il a été élu au poste de Commissaire à l’Éducation, les Sciences, et Technologies et l’Innovation au sein de l’UA.
M. R.