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Combats des belligérants libyens pour le contrôle du pétrole : La situation frôle le pourrissement

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Depuis plus d’une semaine, c’est la situation du cours des combats et des tensions prévalant au Croissant pétrolier libyen qui préoccupent l’opinion locale libyenne et l’agenda des principales puissances, membres de l’Otan, après que leur préoccupation majeure s’est estompée suite à la perte de vitesse des terroristes de Daech, et leur regression considérable.

Le gouvernement d’Union nationale de Fayez Serraj et les forces du général Khalifa Haftar se livrent à des batailles, dans une course pour le contrôle des sites pétroliers libyens, une rivalité qui risque, sans nul doute, outre de nourrir les divergences déjà existantes entre Tripoli et Benghazi, de rendre leur dépassement quasi impossible. L’accélération des évènements sur la scène libyenne est au centre des inquiétudes des Libyens, avant les Occidentaux, craignant de voir la course vers le contrôle des puits pétroliers, par les acteurs rivaux, plongeait leur pays dans un scénario similaire à celui de l’Irak, après son invasion par les forces américaines, en mars 2003. Depuis dimanche dernier, la Libye est plongée dans une situation critique, du fait qu’elle est porteuse de risques majeurs sur la cohésion sociale des Libyens et, de surcroît, de leur unité territoriale. Les combats se poursuivent entre les forces du gouvernement de Fayez Serraj, Exécutif reconnu, pour rappel, par la communauté internationale, depuis le lancement, dimanche dernier, d’une offensive militaire en vue de reprendre le contrôle des sites du Croissant pétrolier, Zouitina, à mi-chemin de Syrte et Tobrouk, Brega, Ras-Lanouf et Es-Sidra, sous contrôle, depuis près d’une semaine des forces du général Khalifa Haftar. Ces nouvelles donnes sur la scène libyenne, outre qu’elles interviennent après la nette régression de la présence des terroristes de Daech, à Syrte, elles coïncident aussi avec le rapport des parlementaires britanniques pointant la responsabilité de l’ex-Premier ministre, David Cameron, dans le chaos libyen, par sa décision d’intervenir militairement en Libye, en 2011, ainsi que les déclarations du responsable onusien, sur ses inquiétudes de la baisse en vue des finances libyennes et sur le rôle que doit jouer le général Haftar sur la scène libyenne. Lors de la prise du contrôle du Croissant pétrolier libyen, par les forces militaires du général Haftar, Kobler déclarait que l’économie libyenne «ne sera pas en mesure de dépendre encore, pendant longtemps, de ses réserves à l’étranger», exhortant les acteurs libyens à aller «de l’économie de guerre (…) à une économie de paix», avant de conclure que «la production pétrolière doit reprendre». Propos qu’il a tenus devant les membres du Conseil de sécurité, quelques jours, après avoir affirmé: «Je l’ai toujours dit, le général Haftar doit avoir un rôle» sur la scène libyenne, le citant «dans l’armée libyenne unifiée», selon Kobler, dont ses propos n’ont pas été bien accueillis par l’équipe de Fayez Serraj. Si la situation militaire demeure floue, à ce jour, quant à l’issue des combats au niveau du Croissant pétrolier libyen, ses conséquences sur la production libyenne de l’or noir, n’ont pas tardé à se manifester. À titre d’exemple, pour le site pétrolier de Zouitina, à mi-chemin, pour rappel, entre Syrte et Tobrouk, celui-ci avait reçu 128 000 barils en fin de la semaine dernière, qui se sont ajoutés aux 1,3 million de barils déjà en stocks et prêts à l’exportation sur ce même terminal. Mardi dernier, la société pétrolière nationale, en charge de la gestion de l’exploitation et des revenus de la production pétrolière, avait annoncé un calendrier chiffré de reprise de la production, indiquant qu’en un mois la capacité d’exportation pouvait atteindre les 600 000 b/j, et 900 000 d’ici la fin de l’année en cours. Les combats engagés au niveau du Croissant pétrolier ont mis à l’arrêt le rythme annoncé de la production de l’or noir, et la Libye peine à dépasser le seuil de 200 000 barils par jour, alors que, avant la crise qui a plongé le pays dans un chaos, la Libye produisait, 1,3 million b/j. Dimanche dernier, un tanker battant pavillon maltais, attendu dans le port de Ras-Lanouf, a dû faire demi-tour, alors que, par ailleurs, après qu’un réservoir eut pris feu dans le terminal de Es-Sidra. Le président de la compagnie pétrolière nationale, Moustapha Sannalla, a demandé aux combattants de ne pas endommager les infrastructures pétrolières, lesquelles, a-t-il poursuivi, sont «vitales pour le pays». Peu de jours après le début des évènements de tensions et de combats autour du Croissant pétrolier libyen, des navires de la Mission navale européenne Eunavfor Med Sophia ont entamé, vendredi dernier, une opération destinée, selon les responsables européens, à «intercepter les bateaux transportant des armes» dans les eaux internationales au large de la Libye, en application de «l’embargo sur les armes» décrété par l’ONU à l’encontre de la Libye, et les navires arraisonnés seront transférés au port de Marseille. Il est à rappeler, qu’après la prise du contrôle par les forces du général Haftar, liées au Parlement non-reconnu de Tobrouk, de deux terminaux pétroliers dans le nord-est du pays, le gouvernement d’Union reconnu par la communauté internationale a appelé, le 11 septembre dernier, ses troupes à reprendre le contrôle de ces deux terminaux, indiquant que «toutes les unités militaires doivent accomplir leur devoir sans aucune hésitation». Dans l’objectif de reprendre les terminaux d’Es-Sidra et de Ras-Lanouf, perdus dans la matinée de cette journée, le gouvernement de Fayez Serraj a demandé, selon la même source, aux forces du général Haftar de «se retirer» de ces deux sites et, depuis, les combats et les tensions rythment l’actualité relative à la Libye et le Croissant pétrolier libyen, dont leurs conséquences seront néfastes sur l’avenir du pays, confronté déjà, depuis plus de cinq ans à une situation chaotique.
Karima Bennour

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