En football, certaines avancées valent bien plus que de simples chiffres dans un tableau statistique. Le nouveau classement féminin publié par la FIFA, ce jeudi, illustre parfaitement cette vérité : l’équipe nationale algérienne, longtemps en quête de stabilité, s’offre l’un des plus beaux progrès du mois et retrouve une dynamique qui la replace au cœur du paysage africain. Un signal fort à quelques mois d’une CAN 2026 très attendue. La sélection féminine d’Algérie gagne sept places dans le dernier classement mondial, une progression rare à ce niveau, qui la propulse désormais au 73e rang. Cette montée, loin d’être anecdotique, traduit les résultats solides construits depuis plusieurs mois sous la direction de l’entraîneur Farid Benstiti. Avec un total de 1322.267 points, les Vertes signent leur meilleure série depuis plusieurs années, confirmant leur retour progressif parmi les nations montantes du continent. Ce bond reflète d’abord la qualification obtenue en octobre pour la phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations 2026. Les Algériennes ont réalisé un exploit en sortant le Cameroun, l’une des grandes puissances africaines, au terme d’une double confrontation parfaitement maîtrisée : une victoire 2-1 à Oran, puis un succès 1-0 à Douala, dans un contexte hostile. Cette performance, saluée sur le plan continental, a permis à l’équipe de reprendre confiance et d’instaurer une dynamique collective qui se retrouve aujourd’hui dans le classement FIFA. Au mois de novembre, les coéquipières de de Chloé N’Gazi ont consolidé cette lancée en remportant un premier match amical face au Kenya (2-1) avant de concéder un nul (1-1) lors d’une seconde rencontre disputée à Blida. Ces tests, préparés dans une logique de continuité, ont confirmé que l’Algérie possède désormais une ossature solide, un état d’esprit conquérant, et des certitudes technico-tactiques qui lui avaient longtemps manqué. Le nouveau visage affiché par la sélection prouve que le travail de fond entrepris depuis plusieurs mois commence à porter ses fruits.
Une nouvelle hiérarchie africaine ?
Le bond algérien intervient dans un contexte continental en pleine évolution. Le Nigeria, nation la plus titrée d’Afrique avec dix sacres continentaux, recule légèrement mais reste la référence, désormais au 37e rang mondial. L’Afrique du Sud, championne d’Afrique en 2022, connaît également un léger repli et occupe la 55e place. Le Ghana, en revanche, signe une belle progression et grimpe au 62e rang, confirmant la montée en puissance des Black Queens.
Dans ce jeu d’ascension et de recul, l’Algérie se fraye une place nouvelle, portée par un projet sportif plus cohérent et une ambition assumée. La progression au classement n’est pas un aboutissement, mais un indicateur de potentiel. Elle montre que les Vertes peuvent prétendre, si elles maintiennent ce niveau, à se rapprocher rapidement du top 15 continental dans les mois à venir. La hiérarchie mondiale, elle, reste dominée par l’Espagne. Championnes du monde et vainqueures de la Ligue des Nations, les Ibériques conservent leur première place, devant les États-Unis et l’Allemagne. Cet ordre, solidement établi, rappelle combien la continuité, la professionnalisation et l’investissement structurel sont essentiels dans le football féminin international. Au-delà de la simple lecture du classement, la progression algérienne pose une question centrale : celle de la capacité des joueuses à maintenir ce rythme jusqu’à la CAN 2026. Les mois à venir seront déterminants, entre préparation, matchs de haut niveau et consolidation d’un groupe qui gagne en maturité. L’Algérie a aujourd’hui l’opportunité de franchir un cap historique, à condition d’inscrire cette dynamique dans la durée.
Reste désormais à confirmer que ce bond n’est que le début d’une ascension plus ambitieuse encore.
M. A. T.
