Clash à la SNVI de Rouiba : affrontements entre les travailleurs et les forces de l’ordre

La tension est montée d’un cran hier à la SNVI de Rouïba. De violentes émeutes ont éclaté entre les travailleurs et les forces anti-émeutes quand des centaines de travailleurs ont fermé la route reliant Rouiba à Alger, près du siège de leur entreprise à la zone industrielle,à l’appel de l’union locale de l’UGTA.
La situation a dégénéré lorsque les forces de la Gendarmerie nationale sont intervenues pour libérer la route bloquée par les manifestants qui ont usé de ce recours pour dénoncer le retard relatif au versement de leurs salaires du mois de novembre.
« Notre salaire qu’on devait recevoir le 25 du mois comme d’habitude n’a pas été versé » s’est inquiété un travailleur et c’est pour cette raison que les travailleurs de la SNVI ont décidé d’organiser une action de protestation a –t-il ajouté en précisant que les responsables de l’usine n’ont pas tenu leurs promesses relatives au versement à temps des salaires ainsi que la relance de la production bloquée depuis plus de 18 mois.
D’autres travailleurs dénoncent la visée de la privatisation de l’entreprise à cause du blocage de l’investissement. Il est à rappeler que lors de la dernière assemblée générale des travailleurs, les responsables se sont engagés à débloquer la production afin d’aller vers une véritable relance de ce fleuron de l’industrie mécanique du pays.
« Ce n’est qu’un leurre car la situation n’a pas bougé et que les mêmes responsables n’ont même pas tenu la promesse de verser nos salaires à la date habituelle » s’indignent les travailleurs. Les violents affrontements entre les manifestants et les éléments de la Gendarmerie nationale ont causé des blessures à plus d’une trentaine de travailleurs. Les gendarmes qui ont poursuivi les manifestants jusqu’à l’intérieur des ateliers de l’entreprise ont procédé à l’arrestation d’une vingtaine de manifestants selon les membres de la section syndicale. Malgré l’arrêt des affrontements, la tension reste tendue. Les manifestants se sont réfugiés dans l’enceinte de leur entreprise alors qu’un important dispositif de sécurité est toujours maintenu à la rentrée principale et aux alentours.
Mobilisés pour défendre leur outil du travail, les travailleurs exigent la libération de leurs collègues arrêtés. Ce n’est qu’aux environs de 15 h 30 que la route a été rouverte à la circulation, les travailleurs ayant décidé de poursuivre leur action de protestation à l’intérieur de l’entreprise. Selon Smaïn Kouadria, syndicaliste, les 12 personnes interpellées ont été relâchées en fin de journée
B. Khider