L’armée sioniste a mené, hier, une vaste campagne de raids et d’arrestations dans plusieurs régions de la Cisjordanie occupée, accompagnée de violences et de destructions ciblant les habitants palestiniens et leurs terres agricoles. #Ces incursions, qui s’inscrivent dans un climat de répression généralisée depuis le déclenchement de la guerre contre Ghaza en octobre 2023, témoignent d’une escalade continue contre la population palestinienne. Les forces d’occupation ont arrêté au moins dix citoyens palestiniens lors d’opérations menées à El-Bireh et dans le camp d’Al-Jalazoun, au nord de Ramallah. Les soldats ont également investi la localité de Zaâtara, à l’est de Bethléem, où ils ont perquisitionné plusieurs maisons, détruisant leur contenu et semant la panique parmi les habitants. À El-Qods occupée, le quartier de Kafr Aqab a, lui aussi, été la cible d’une incursion militaire, marquée par des fouilles et des actes d’intimidation. Ces opérations, menées simultanément dans plusieurs zones, ont paralysé la circulation et transformé des quartiers entiers en zones bouclées.
Déracinement d’oliviers et destruction de terres agricoles
Au sud de la Cisjordanie, les agressions de l’armée israélienne et des colons se sont étendues aux terres agricoles palestiniennes. Dans la localité d’Umm al-Khaïr, située dans la région de Masafer Yatta au sud d’El-Khalil, environ 150 oliviers ont été arrachés, selon Rateb al-Jbour, coordinateur des comités populaires de résistance au mur et à la colonisation.
Les colons, accompagnés de soldats israéliens, ont également détruit des clôtures et des fils barbelés appartenant à des familles palestiniennes près de la colonie illégale de Carmel. Ce nouvel épisode s’inscrit dans une politique de dépossession systématique des agriculteurs palestiniens, les privant de leurs moyens de subsistance dans l’une des régions les plus ciblées par l’expansion coloniale.
Blessés et affrontements dans plusieurs localités
Les violences se sont poursuivies tout au long de la journée. À Beït Ummar, au nord d’El-Khalil, un Palestinien a été blessé par balles, tandis que plusieurs autres ont souffert d’asphyxies dues aux gaz lacrymogènes lancés par les soldats israéliens à Kafr Eïn, au nord de Ramallah. Des affrontements violents ont également éclaté à Qabatya, au sud de Jénine, où les forces d’occupation ont ouvert le feu, à balles réelles, sur des jeunes Palestiniens. Parallèlement, les incursions se sont multipliées : Tamoun (au sud de Toubas), Rummana (à l’ouest de Jénine), Siluad (à l’est de Ramallah) et Al-Jib (au nord-ouest d’ElQods) ont toutes été la cible d’opérations similaires.
Les journalistes ciblés et des restrictions accrues à El-Qods
Dans la ville de Jénine, les forces d’occupation ont retenu pendant plusieurs heures l’équipe de la télévision palestinienne, empêchant toute communication avec ses membres avant de les relâcher.
Dans le même temps, les autorités israéliennes ont interdit à l’imam et prédicateur d’Al-Aqsa, le cheïkh Akrama Sabri, d’accéder à la mosquée pour une durée de six mois, dans le cadre d’une politique visant à museler les voix religieuses et nationales palestiniennes à El-Qods.
Blocages, fouilles et transformation des lieux de culte
À El-Bireh, l’armée israélienne a investi plusieurs quartiers, dressé des barrages militaires et transformé la grande mosquée Al-Omari en centre d’interrogatoire.
Des drapeaux palestiniens ont été arrachés des rues et des commerces, tandis que des gaz lacrymogènes ont été tirés sur des rassemblements de civils, provoquant de nouveaux cas d’étouffement.
Dans les environs de Ramallah, les soldats ont fermé le checkpoint d’‘Atara’ au nord de la ville, provoquant d’importants embouteillages, et verrouillé la porte métallique de Deïr Ammar, forçant les habitants à parcourir de longues distances à pied pour rejoindre leurs villages. Dans la région de la vallée du Jourdain, un groupe de colons armés a pris d’assaut la localité de Khirbet Samra, semant la peur parmi les enfants et les femmes. Ces incursions quotidiennes s’ajoutent à une série d’agressions répétées contre les communautés bédouines, souvent menées sous la protection directe de l’armée.
M. S.
