Le cimetière populaire de la commune de Sidi-Akkacha dit « Zilouf » dans la daira de Ténès est centenaire et a atteint sa saturation du fait que plusieurs générations reposent dans ce monument qui, aujourd’hui, affiche complet. Il est plein au point où, durant toutes ces quatre dernières années, il est très difficile pour les familles qui ont perdu un être cher de dénicher un espace pour l’y enterrer. Les habitants de cette commune sont consternés, mais demeurent perplexes face à l’inexistence patente et déclarée, désormais, d’aires d’inhumation. À ce sujet, il faut noter qu’il n’existe pas d’agents affectés au cimetière et chaque famille du défunt sollicite deux à trois travailleurs pour creuser la tombe et parfois ces derniers ne respectent pas l’alignement. Conséquence, même les chemins et autres passages au niveau de ce cimetière, initialement destinés aux visiteurs, sont désormais “squattés” par… les morts. L’APC a été souvent interpellée par les citoyens, pour trouver une solution à ce problème, mais en vain. Cependant, il faut reconnaître qu’il y a plus de trois ans, l’APC a octroyé un terrain situé à une dizaine de km du chef-lieu de la commune au lieu dit «Chatt », mais les habitants ont refusé d’y enterrer leurs morts, car le terrain en question en serait trop éloigné du village, et donc de leurs habitations. Quant aux terres limitrophes au cimetière, elles appartiennent toutes au domaine du privé, et personne ne veut céder ou vendre un bout de terrain pour la collectivité. Par ailleurs, si les citoyens peinent à trouver un endroit pour enterrer leurs morts, l’état de ce cimetière laisse à désirer au point qu’il est difficile de distinguer les tombes à cause des mauvaises herbes qui ont proliféré d’une manière impressionnante, faute d’un entretien adéquat. Cependant, quoi qu’il en soit, il faut bien que l’APC s’implique pour trouver une solution à cet épineux problème, en songeant dans un premier temps de recruter deux agents qui seront chargés de l’entretien et du nettoyage du cimetière, et surtout de la tâche exclusive du creusement des tombes. Par ailleurs, de nombreux citoyens demandent également que la route reliant leur village au cimetière de «Zilouf», d’une distance d’environ de trois kilomètres, soit goudronnée afin, diront-ils, de pouvoir nous y rendre plus facilement. La dernière réfection de ce tronçon de route remonte à plus d’une vingtaine d’années. Elle a été l’œuvre d’un DEC (Délégué de l’exécutif communal) aujourd’hui décédé et enterré dans ce même cimetière. À noter enfin que cette situation est vécue à travers la presque totalité des cimetières des grands centres urbains de la wilaya de Chlef, du fait de la démographie galopante et par conséquent des décès qui surviennent inéluctablement. D’où l’impérieuse nécessité, voire l’urgence de la situation, pour les pouvoirs publics de mettre à la dispositions des habitants des terres plus ou moins proches de leurs villes et villages pour que leurs morts puissent reposer éternellement en paix .
Bencherki Otsmane