La ministre qui a consacré, presque, toute son intervention au sujet de la charte d’éthique et de stabilité a assuré que ce projet sera signé, dimanche prochain, par huit syndicats. Elle a mis en garde, à l’occasion, contre le squat des logements de fonction par les retraités de l’éducation tout en rappelant l’ouverture de 10 000 nouveaux postes administratifs dans le secteur.
L’on ne parle que de ça ! La charte d’éthique et de stabilité qui figure parmi les principales préoccupations du secteur de l’éducation nationale verra, le 29 novembre prochain, sa signature finale. C’est ce qu’a indiqué, hier, la ministre du secteur, Nouria Benghebrit, qui s’est exprimée sur les ondes de la Radio chaîne 1. La première responsable du secteur de l’éducation a précisé que sur les dix syndicats autonomes de l’éducation huit d’entre eux ont rejoint l’initiative et accepté de la signer. Elle a rappelé à ce propos que le 19 octobre dernier un pacte avec ces syndicats avait été signé et dans lequel les signataires s’étaient engagés à enrichir la charte et apporter de nouvelles propositions pouvant arranger toute la famille éducative. Pour mieux expliquer l’importance de cette charte à laquelle s’attache son département, Nouria Benghebrit a souligné que ce projet vise à assurer «avant tout» une stabilité permanente dans le secteur de l’éducation qui fait face, à la connaissance de tous, à de multiples problèmes. Il s’agit, également, poursuit Benghebrit, d’aller vers une école de qualité à travers «le respect de l’école», et «le professionnalisme», tout en appelant à la formation continue qui est un droit et une obligation pour les enseignants. Toujours en ce qui concerne la charte d’éthique, Benghebrit a précisé que le pacte d’engagement qui avait été signé auparavant par six partenaires sociaux comprend une seule page et représente une plateforme de la charte, actuellement soumise à un groupe de travail qui veille à son enrichissement. Après cela, le pacte sera définitivement traduit de manière à assurer de l’équilibre et de la stabilité dans le secteur, a déclaré l’hôte de la Chaîne 1. Soulignant des améliorations dans le secteur comparativement aux années précédentes, la ministre de l’Éducation a cependant reconnu que nul n’est convaincu et satisfait par la situation actuelle qui perdure à cause de l’absence de coordination, mais aussi de l’absence d’un pacte d’éthique. Benghebrit a dans ce sens relevé que plusieurs dossiers du secteur sont toujours en suspens. Et pour résoudre de manière concrète ces problèmes, elle a incité les syndicalistes à apporter leurs contributions et leurs propositions à ce pacte, tout en assurant que les portes du dialogue restent ouvertes à tous les partenaires, afin de donner une nouvelle dynamique au secteur de l’éducation nationale. Concernant le recours aux mouvements de grève, là, encore, la ministre a voulu apporter des précisions. Elle a expliqué dans ce sens que la grève est un droit constitutionnel, estimant toutefois qu’il ne faut pas en abuser. Toujours dans ce même contexte, Benghebrit souligne que le recours permanent aux débrayages n’est pas une solution, car il prend en otage nos enfants. «Il faut que nous puissions régler nos problèmes avec le dialogue et la sérénité», insiste la responsable.
Les logements de fonction occupés illégalement : «une grave dérive»
Pour Nouria Benghebrit, il est inadmissible que des retraités du secteur continuent à occuper des logements de fonction, alors que les vrais nécessiteux n’ont pas pu s’en procurer. S’exprimant à ce sujet, la ministre n’a pas mâché ses mots qualifiant ce dépassement de «grave dérive». «Bien que ces retraités aient leur propre logement, ils continuent quand même à squatter ceux du secteur de l’éducation. Ce phénomène est plus répondu dans la Capitale», s’est elle indignée. Pour pallier à ce problème, Benghebrit a révélé que des efforts sont fournis avec les services de la wilaya pour évacuer ces logements. Par ailleurs, et s’agissant de la restauration scolaire, l’hôte de la Chaîne 1 reconnaît l’existence de moult lacunes. Elle a souligné, à ce propos, le problème des repas froids servis aux élèves, notamment dans certaines régions du pays ayant un manque dans ce domaine. Dans ce contexte, la ministre a appelé les responsables du secteur, les responsables locaux, ainsi que les associations de parents d’élèves à trouver, en concertation, des solutions urgentes pour permettre à toutes les écoles primaires, sur tout le territoire national, de bénéficier des cantines. En ce qui concerne, d’autre part, des concours de recrutement, Benghebrit a fait état de 10 000 nouveaux postes administratifs ouverts. Pour ce qui est des postes pédagogiques et d’enseignement, elle a précisé que les besoins seront définis d’ici à la fin de l’année, annonçant, à la même occasion, l’ouverture d’un concours de recrutement d’enseignants le mois de mars 2016. En outre, la ministre a indiqué que le problème des postes en voie de disparition sera réglé à travers des concours professionnels qui sont en train d’être organisés et qui permettent le passage d’une catégorie à une autre.
Ania Nait Chalal