À l’issue du tirage au sort de la Coupe d’Afrique des Nations 2025 effectué lundi soir, l’Algérie hérite d’un groupe E équilibré mais à sa portée, avec le Burkina Faso, la Guinée-équatoriale, et le Soudan. Entre ambitions et vigilance, les Verts entament une nouvelle quête continentale, bien décidés à renouer avec leur gloire passée.
L’équipe nationale algérienne, qui en est à sa 21ᵉ participation en Coupe d’Afrique des Nations (CAN), aborde cette édition 2025 avec l’objectif de faire oublier ses dernières contre-performances. Éliminée au premier tour en 2021 au Cameroun, puis en 2023 en Côte d’Ivoire, l’Algérie doit impérativement redorer son blason. La tâche s’annonce toutefois ardue dans un groupe E où figurent des adversaires redoutables. Le sélectionneur Vladimir Petkovic a déclaré : « Nous sommes favoris, mais chaque match devra être pris au sérieux. » La mission des Fennecs débutera le 24 décembre 2025 à Rabat, face au Soudan, avant un choc attendu contre le Burkina Faso le 28 décembre. Ils clôtureront la phase de groupes le 31 décembre en affrontant la Guinée-équatoriale.
Un groupe aux multiples défis
Le Burkina Faso, surnommé les « Étalons », est l’adversaire le plus redoutable du groupe. Classée 66ᵉ au classement FIFA, cette équipe solide reste un sérieux concurrent pour la première place. Lors de leurs 23 précédentes confrontations, l’Algérie a remporté neuf victoires contre six défaites, tandis que huit rencontres se sont soldées par des nuls. La dernière opposition remonte à la CAN 2023, où les deux équipes avaient fait match nul (2-2) dans une rencontre âprement disputée. Avec un jeu basé sur la combativité et un collectif bien rodé, le Burkina Faso sera un véritable test pour les Verts. Les joueurs algériens devront se méfier de leur capacité à surprendre, comme ce fut le cas lors des éliminatoires de la Coupe du Monde 2022.
La Guinée-équatoriale, surnommée le « Nzalang Nacional », a prouvé qu’elle pouvait être un adversaire imprévisible. Lors des qualifications pour cette CAN, elle avait arraché un nul contre l’Algérie à Malabo (0-0), après une défaite (2-0) à Oran. Les deux équipes ont donc une histoire récente, marquée par l’exploit de la Guinée-équatoriale en 2022, lorsqu’elle avait mis fin à une série d’invincibilité de 35 matchs des Algériens. Avec seulement quatre participations en CAN, cette équipe en pleine progression pourrait jouer les trouble-fêtes. L’Algérie devra éviter tout excès de confiance lors de leur rencontre du 31 décembre, qui pourrait être décisive pour la qualification.
Le Soudan, surnommé les « Faucons de Jediane », revient sur la scène continentale après une absence remarquée en 2023. Classée 113ᵉ mondialement, cette équipe n’a pas le statut de favori mais reste dangereuse. Lors des qualifications, elle s’est montrée résiliente, terminant deuxième de son groupe derrière l’Angola. L’Algérie et le Soudan se sont déjà affrontés sept fois, avec un bilan favorable aux Verts : trois victoires, une défaite et trois nuls. Cependant, cette première confrontation en phase finale de CAN pourrait réserver des surprises, notamment en raison de l’enthousiasme du Soudan à revenir au premier plan.
La priorité reste une qualification rapide
Les règles du tournoi, qui qualifient les deux premiers de chaque groupe ainsi que les quatre meilleurs troisièmes pour les huitièmes de finale, donnent à l’Algérie une marge de manœuvre. Cependant, Vladimir Petkovic a averti : « Aucune équipe n’est à sous-estimer. Nous devons aborder chaque match comme une finale. » La première place du groupe E sera probablement déterminée par le choc face au Burkina Faso. En cas de faux pas, la Guinée-équatoriale et le Soudan pourraient profiter des opportunités pour bousculer la hiérarchie.
Avec une équipe menée par des cadres comme Riyad Mahrez et Ramy Bensebaïni, les Verts disposent d’un effectif solide, combinant expérience et jeunesse. Les performances récentes en qualifications (16 points sur 18 possibles) témoignent d’une certaine régularité, mais la CAN reste un tout autre défi. Le sélectionneur bosnien mise sur une préparation minutieuse pour pallier les lacunes observées lors des dernières éditions. « Nous avons une idée claire de nos adversaires, mais l’essentiel sera de nous concentrer sur notre jeu », a-t-il expliqué. La priorité sera de sécuriser rapidement la qualification pour les huitièmes de finale, tout en ménageant les forces pour les phases à élimination directe.
Un rêve à portée de main ?
L’Algérie, auréolée de deux titres continentaux (1990 et 2019), rêve d’un troisième sacre pour consolider son statut de poids lourd africain. Cependant, les échecs récents rappellent que la vigilance est de mise. Les coéquipiers de Mahrez devront allier efficacité et discipline pour éviter de reproduire les erreurs du passé. La CAN 2025, qui marque la quatrième édition consécutive avec 24 nations participantes, s’annonce comme une vitrine de la diversité et de la compétitivité du football africain. Pour l’Algérie, c’est l’occasion de réaffirmer sa suprématie sur le continent.
La route vers le sacre débute par la phase de poules. Les Verts sauront-ils répondre présent face aux attentes croissantes de leurs supporters ? Une chose est sûre : le rendez-vous du 24 décembre contre le Soudan donnera le ton.
Mohamed Amine Toumiat