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CALENDRIER ÉLECTORAL : Le Mali choisit sa voie

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La tentative d’affaiblir et d’isoler le Mali, par le biais de pressions exercées par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), soutenue par la France, est, visiblement, mise en échec. Le 10 janvier, les chefs d’État de la CEDEAO, réunis en un sommet extraordinaire à Accra (Ghana), avaient décidé de fermer les frontières avec le Mali et de mettre le pays sous embargo, dans le but d’imposer un calendrier électoral aux dirigeants maliens. Une semaine après, le 16 janvier, la Cédéao a été contrainte à un langage plus conciliant, en affichant sa disponibilité à «accompagner le Mali pour le retour à l’ordre constitutionnel à travers des élections crédibles dans un délai raisonnable et réaliste». La fermeté des dirigeants maliens face aux sanctions de la Cédéao a porté ses fruits. La position de l’Algérie a également contribué au recul opéré par la CEDEAO. Au lendemain de l’annonce des sanctions, l’Algérie a exprimé sa « pleine disponibilité » à accompagner activement le Mali et la CEDEAO « dans la voie salutaire de la compréhension mutuelle. Le 14 janvier, le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) s’est félicité de la proposition de l’Algérie et a appelé, à son tour, les autorités de la Transition au Mali et la Cédéao à s’engager « ensemble dans cette initiative afin de traiter les points de divergence en suspens en vue de faciliter le retour du Mali à l’ordre constitutionnel dans un délai approprié et réalisable, ne dépassant pas seize (16) mois ». Le président Abdelmadjid Tebboune, qui a fait valoir l’exigence d’une approche inclusive répondant à la complexité des problèmes structurels et conjoncturels et aux défis que le Mali doit relever, y compris dans la lutte contre le terrorisme, a estimé raisonnable et justifiable une période de transition d’une durée ferme de 12 à 16 mois. Le président  Tebboune avait insisté sur cet aspect, dans l’audience qu’il a accordée le 6 janvier courant à une délégation malienne de haut niveau : les autorités de la transition du Mali doivent faire de l’année 2022 celle de l’instauration d’un ordre constitutionnel malien rassembleur et consensuel ayant pour objectif de consacrer les acquis et les préconisations de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali issu du processus d’Alger. Cette position est compatible avec la volonté du Mali de choisir son propre processus électoral. Dans un sens contraire aux intérêts du peuple malien et de la paix dans la région, la démarche néocoloniale de la France visant à approfondir la confrontation entre la Cédéao et le Mali n’a, heureusement, pas réussi. En effet, immédiatement après les mesures prises par la Cédéao, la France a essayé de les faire avaliser par le Conseil de sécurité. Son initiative a été bloquée par le veto de la Chine et de la Russie. Selon certaines sources, en tant que président de l’Union européenne depuis le 1er janvier 2022, Emmanuel Macron fait tout pour amener l’UE à appuyer les mesures prises par la Cédéao en vue d’étouffer le Mali. Les échos qui parviennent des pays de la région font état d’une grande solidarité des peuples  avec le Mali dans son combat anti néocolonial. Les démocrates et progressistes des pays de la région font remarquer que «la France ne pardonne pas aux nouveaux dirigeants maliens d’avoir constaté et déclaré officiellement que la présence militaire française était à la base des problèmes du Mali et ne pouvait constituer la solution et que, par conséquent, si le Mali voulait la fin des agressions terroristes sur son territoire, il lui fallait explorer d’autres pistes plutôt que de s’en remettre à l’armée française pour l’accomplissement de cette tâche». Ils notent que « depuis 2013, la France est intervenue au Mali pour soi-disant lutter contre les groupes djihadistes qui semaient la mort dans le nord du pays. 9 ans après, non seulement les terroristes se sont répandus dans tout le Mali, mais en plus, ils opèrent aujourd’hui au Burkina-Faso, au Niger, en Côte-d’Ivoire, au Bénin».
M’ hamed Rebah

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