Une vingtaine de jours seulement nous sépare de la rentrée scolaire et les services des APC devraient commencer à prendre en charge aussi bien les écoles que leurs abords immédiats, qui se trouvent dans un état d’abandon et de délabrement insupportable. Si les écoles se trouvant dans des quartiers résidentiels sont mieux loties, celles dans les quartiers dits populaires attendent un coup de balai et une peinture salvateurs. En effet, les écoles situées aux abords des marchés (et elles sont nombreuses) voient leurs portails pratiquement obstrués par toutes sortes de détritus qui n’ont pas été enlevés durant toutes les vacances, avec de nouvelles ordures déposées chaque jour par les commerçants qui squattent la plus petite parcelle, faisant oublier même qu’il y a une école en cet endroit. Personne n’ose les en chasser, et encore moins les premiers concernés, c’est-à-dire les services de l’APC, qui ne cherchent qu’à éviter tout problème avec les jeunes commerçants, au détriment des élèves, âgés entre 5 et 11 ans qui vont fréquenter ces écoles, obligés qu’ils seront de patauger dans la gadoue et de respirer un air malsain dans tous les sens du terme, avant de pénétrer dans leurs classes où ils ne pourront même pas suivre normalement les cours à causes des bruits incessants et des cris stridents des vendeurs à la sauvette qui vantent leurs marchandises. Les entrées d’autres écoles sont obstruées par des bus qui en ont fait des arrêts, parfois autorisés par les APC, mettant en danger la vie même des petits enfants qui s’y rendent, obligés qu’ils sont de slalomer entre de véritables mastodontes conduits souvent par de jeunes inconscients. Ceci sans parler des graffitis qui ornent les murs extérieurs des écoles, certains étant vraiment indécents. À l’intérieur, et même si cela ne se voit pas a priori, la situation n’est pas meilleure puisque les femmes de ménage et les gardiens prennent souvent des vacances aussi longues que celles des élèves et ne reviennent pour nettoyer qu’à la veille de la rentrée scolaire, faisant un travail à la va-vite et laissant derrière elles des tonnes de poussières que de petits enfants (nos petits enfants) vont respirer dès le premier jour de la rentrée. Le directeur d’une école primaire nous a déclaré avoir découvert près de dix kilos de merguez impropres à la consommation jetés par un inconnu à l’intérieur de la cour de l’école qu’il dirige, dégageant une odeur nauséabondes et attirant des nuées de grosses mouches vertes ainsi que des rats, ceci sans que le gardien, qui ne vient que rarement, s’en émeuve. Concernant le personnel d’entretien, il faut rappeler qu’il est recruté, payé et affecté dans les écoles par les APC qui ne tiennent souvent pas compte de l’avis du directeur, lui imposant des agents souvent impotents, incapables de s’acquitter de leur tâche. C’est encore la question de l’entretien des écoles primaires qui revient sur la scène, tous les directeurs des écoles affirmant qu’ils sont soumis à un véritable diktat de la part des assemblées élues locales, qui n’utiliseraient qu’une infime partie du budget pour les écoles et leur entretien. Mais ceci n’empêche nullement les APC de procéder à un grand nettoyage devant et à l’intérieur des écoles une quinzaine de jours à l’avance, pour au moins permettre à nos enfants de rejoindre leurs écoles sans avoir à patauger dans les ordures, mais leur appel sera-t-il entendu ?
Hadj Mansour