Présent à Washington, en marge de sa participation au Sommet États-Unis/Afrique, en qualité de représentant du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le Premier ministre, Aïmène Benabderrahmane, a fait part de ses inquiétudes quant aux menaces auxquelles fait face actuellement le continent africain, et des moyens de parvenir à une Afrique intégrée et en paix.
Outre les énormes opportunités d’investissement offertes sur le marché algérien, et le grand intérêt exprimé par des opérateurs américains en vue d’investir en Algérie, le PM a fait part dans son allocution « diplomatique » des dangers qui guettent actuellement tout le continent. « Le continent africain est en proie à de grands dangers, à savoir le terrorisme et l’extrémisme, les effets du changement climatique, l’extrême pauvreté, les crises alimentaires et sanitaires, ainsi que les flux migratoires », a souligné le chef du gouvernement algérien dans son plaidoyer. Tout en rappelant les efforts déployés pour lutter contre le terrorisme, à travers les mécanismes de sécurité tels que l’Agence de coopération policière AFRIPOL et le Centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme, dont l’Algérie adhère, Benabderrahmane a expliqué que « C’est une situation très inquiétante qui crée de l’instabilité dans la région. Cela nous oblige à faire preuve d’un plus grand engagement et d’une coopération étroite pour faire face efficacement à ces défis ». Soulignant les efforts des États membres de l’Union africaine, le ministre a appelé à « Améliorer la coopération continentale et les plans pour faire face à ces défis et risques », annonçant qu’en partenariat avec les Etats-Unis, « l’Algérie accueillera au printemps prochain un colloque sur la lutte contre le terrorisme en Afrique ».
« Se libérer de l’endettement et investir dans les équipements et l’innovation »
Sur le plan économique, le Premier ministre a énuméré « les problèmes complexes de développement dont souffrent les pays africains, aggravés par le problème de la dette ». Ce qui constitue selon le PM « un obstacle aux efforts de développement », ce qui nous amène à « réfléchir ensemble aux moyens de surmonter ce problème et de libérer les économies africaines du carcan de l’endettement ». L’émissaire du président Tebboune a également souligné l’importance de « soutenir les pays africains en injectant des investissements efficaces et conformes à leurs plans de développement nationaux, notamment dans les domaines des équipements de base, de l’agriculture, de l’énergie et des mines, et des industries manufacturières ». Toujours selon la perception d’Aïmène Benabderrahmane, Il faudra aussi « mettre l’accent sur le transfert d’expertises et de technologies, afin de mettre en place un nouvel environnement propice à l’innovation, à la création de richesse et d’emplois pour résorber le chômage, dont les taux dans les pays africains atteignent des niveaux alarmants ». Par ailleurs, le Premier ministre a salué les nombreuses initiatives annoncées par le président américain Joe Biden, dans son discours au Forum des affaires afro-américains, qui, selon lui, «doivent être mises en œuvre selon un calendrier précis ».
« Les intérêts du continent, une ligne rouge »
Concernant l’africanité de l’Algérie et le degré de solidarité dont a toujours fait preuve le pays envers toutes les nations du continent, il a insisté sur le fait que l’Algérie « est fière de son appartenance africaine, ayant toujours placé les intérêts du continent africain, de ses pays et de l’Union africaine parmi ses principales priorités ». Le Premier ministre a ajouté dans ce sens que l’Algérie s’est engagée « à contribuer à la concrétisation de toutes les initiatives visant à promouvoir l’intégration continentale ». Elle cherche également, avec ses frères, « à favoriser les facteurs d’intégration économique et de développement intégré pour parvenir à une prospérité commune, atteindre les objectifs de développement durable et renforcer les piliers de la paix et de la sécurité en Afrique ». Le Premier ministre a également salué, au nom de l’Algérie, l’importance accordée lors du Sommet à plusieurs questions essentielles, notamment « l’Agenda 2063 de l’Union africaine et le défi de la sécurité alimentaire », soulignant les grands progrès accomplis par l’Algérie dans « l’incarnation de cet agenda au niveau national ». Cela se reflète dans l’évaluation élevée après la soumission des premier et deuxième rapports nationaux, et ceux qui ont permis de mettre en lumière les mesures nationales importantes mises en œuvre par l’Algérie afin de contribuer à l’incarnation de l’agenda continental.
« Le partenariat afro-us a connu un bond en avant »
S’agissant du défi de la sécurité alimentaire, qui est une priorité nationale, le Premier ministre a rappelé les louanges de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture pour les progrès accomplis par l’Algérie, à travers le développement et l’intensification de la production et l’amélioration de sa qualité, la rationalisation des modes de consommation et une gestion efficace et durable des ressources. Le Premier ministre a évoqué le partenariat afro-américain, qui selon lui, a connu un bond en avant depuis le premier sommet organisé par les Etats-Unis, au mois d’août 2014. Il a salué à cet effet les nombreuses initiatives américaines de grande envergure, visant principalement l’Afrique dans les domaines de la nutrition, l’énergie, l’enseignement supérieur et l’intensification des échanges commerciaux avec d’autres pays. Sur le plan politique, le PM a noté avec satisfaction la volonté affichée par les autorités américaines d’intensifier les consultations politiques avec les pays africains, sur les questions régionales et internationales les plus importantes et les questions d’intérêt commun.
Hamid Si Ahmed