Dans un contexte d’escalade meurtrière, la résistance armée palestinienne, branche militaire du mouvement Hamas, a annoncé ce samedi avoir tendu un piège réussi à une force israélienne à pied dans la région d’Al-‘Atatra, à Beït Lahia, au nord de la bande de Ghaza.
Selon un communiqué militaire publié sur leur canal Telegram officiel, les combattants palestiniens, après être revenus des lignes de front, ont engagé un affrontement rapproché à bout portant avec des armes légères, infligeant de lourdes pertes à l’ennemi, tuant et blessant plusieurs soldats lors de cette opération qui a eu lieu le 27 mai dernier. Depuis la reprise de la guerre d’extermination menée par l’armée israélienne le 18 mars dernier, la résistance palestinienne a multiplié les embuscades contre les forces d’occupation pénétrant dans la bande de Ghaza. Ces opérations ont causé la mort et des blessures à de nombreux soldats. D’après les chiffres officiels israéliens, 854 soldats et officiers ont été tués depuis le début du conflit en octobre 2023, dont 413 lors de combats terrestres. Les blessés seraient plus de 5 800, incluant des pertes enregistrées en Cisjordanie, au Liban et en Israël même. Cependant, les pertes réelles sont soupçonnées d’être bien plus élevées, notamment en raison du silence entourant certaines opérations de la résistance. Par ailleurs, la résistance armée palestinienne a diffusé des images montrant l’élimination d’un groupe de soldats israéliens déguisés en civils (appelés « moustaribeen ») lors d’une opération à l’est de Rafah, dans le sud du territoire. Ces forces secrètes, utilisées pour des missions de reconnaissance, de sabotage et de recherche d’armes ou de tunnels, collaborent étroitement avec l’armée israélienne. Leurs membres, souvent choisis pour leur ressemblance avec les populations locales, sont accusés par la résistance palestinienne d’actions violentes et de pillages, notamment à Rafah. La guerre d’extermination menée par Israël se poursuit sans relâche, dans un contexte humanitaire catastrophique. Selon le bureau gouvernemental palestinien des médias, plus de 2,4 millions de Palestiniens de Ghaza vivent sous la menace constante d’une extermination, de la famine et d’un nettoyage ethnique. Le conflit a détruit 88 % des infrastructures du territoire, avec des pertes directes dépassant 62 milliards de dollars. Le secteur de la santé est particulièrement touché : 38 hôpitaux et 82 centres médicaux ont été détruits ou rendus hors service, et plus de 1 580 membres du personnel médical ont été tués. Plus de 22 000 malades ont un besoin urgent de soins en dehors du territoire. Par ailleurs, plus de 280 000 familles ont perdu leur logement et environ 2 millions de civils sont déplacés de force. Plus de 2 483 familles ont été entièrement anéanties, effacées des registres d’état civil. Ce cycle de violences souligne la gravité de la situation à Ghaza, où la résistance continue de riposter malgré un rapport de force inégal et la souffrance croissante de la population civile.
22 martyrs depuis l’aube
Une agression brutale s’inscrivant dans une guerre d’extermination collective qui dure depuis plus d’un an et demi, faisant des dizaines de milliers de victimes, principalement des civils, dont une majorité d’enfants et de femmes. Depuis l’aube d’hier, 22 Palestiniens ont perdu la vie sous les frappes israéliennes qui s’abattent sans relâche sur la bande de Ghaza. Parmi les victimes récentes figure une famille entière de quatre membres, tuée dans leur tente dans le quartier d’Al-Shanti à Ghaza-ville. D’autres Palestiniens ont péri alors qu’ils tentaient de rejoindre des points d’aide humanitaire, une tentative de survie périlleuse face aux tirs incessants des forces d’occupation. Depuis des mois, les habitants affamés se risquent chaque jour à ces déplacements, souvent mortels, pour obtenir un peu de nourriture et de secours. Les bombardements israéliens frappent sans distinction villes et villages, causant une destruction massive des infrastructures essentielles. À Qarara, tout un village est désormais sinistré, et dans d’autres localités, la vie est réduite à néant par les attaques systématiques. Le secteur de la santé est lui aussi ciblé sans relâche, dans une stratégie d’effondrement total du système sanitaire. Témoignages accablants de médecins et humanitaires qui dénoncent la destruction méthodique d’équipements vitaux dans les hôpitaux, le sabotage de matériel médical et l’arrestation de nombreux professionnels de santé, dont certains auraient été torturés ou tués. Cette campagne meurtrière a déjà fait plus de 54 000 morts palestiniens depuis octobre 2023, un chiffre effarant qui continue de croître chaque jour. Des centaines de milliers de déplacés peinent à survivre dans des conditions inhumaines, avec un accès aux soins, à l’eau et à la nourriture quasiment impossible. Alors que l’armée israélienne ordonne l’évacuation forcée des populations du nord de Gaza, la communauté internationale reste confrontée à l’urgence humanitaire et au déni des droits fondamentaux d’un peuple sous le feu d’une guerre qui semble vouloir effacer toute trace de vie.
Des enfants meurent de faim sous le blocus sioniste
Dans une interview accordée à l’agence Anadolu à Genève, en marge de la 78e Assemblée générale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Hanan Balkhi, directrice régionale de l’OMS pour la région de la Méditerranée orientale, a dressé un tableau dramatique de la situation sanitaire à Ghaza. Elle alerte sur le fait que les enfants meurent de faim et de malnutrition à des niveaux extrêmement élevés, conséquence directe du blocus israélien étouffant qui sévit depuis plus de 20 mois. Selon Hanan Balkhi, la famine frappe 2,4 millions de Palestiniens à Ghaza, dont beaucoup meurent du manque de nourriture et de médicaments. Le siège strict imposé par Israël, avec la fermeture des points de passage durant 90 jours, empêche l’arrivée des aides humanitaires vitales, notamment alimentaires. Depuis 18 ans, Ghaza est soumise à ce blocus, qui s’est accompagné d’une destruction massive des infrastructures, laissant près de 1,5 million de personnes sans abri. Sur le plan sanitaire, la situation est catastrophique. La majorité des infrastructures de santé ont été détruites ou rendues inutilisables. Balkhi explique : « Les gens vivent dans un environnement sanitaire extrêmement difficile, où l’hygiène – base de la santé – fait totalement défaut». Elle ajoute que les systèmes de soins sont effondrés, avec seulement quelques hôpitaux offrant des services partiels et limités, en raison d’une pénurie aiguë de ressources. Selon les dernières statistiques, 41 à 42 % des médicaments essentiels sont épuisés, tout comme 41 à 42 % des vaccins principaux. Environ 64 % des équipements médicaux manquent complètement. Malgré ces conditions dramatiques, le personnel médical à Ghaza fait preuve d’une résilience remarquable, déployant tous ses efforts avec les maigres moyens à leur disposition. Les maladies liées à la malnutrition et aux conditions insalubres, telles que les éruptions cutanées, la pneumonie, diverses infections et les troubles de stress post-traumatique, se multiplient parmi la population. Balkhi souligne que l’état général de la population est gravement affecté et que la situation ne semble pas s’améliorer. Sur le plan humanitaire, la livraison d’aide reste extrêmement difficile. « Nous avons environ 51 camions d’aide humanitaire bloqués à la frontière, en attente d’acheminement vers Ghaza », précise Balkhi. Elle ajoute que la nourriture arrivée après plus de 11 semaines de siège est loin de suffire à couvrir les besoins urgents des habitants. Elle lance un avertissement poignant : « La faim et la famine ont atteint des niveaux très élevés à Ghaza. Les populations, et surtout les enfants, ont un besoin urgent de nourriture et de nutrition de base. Des personnes meurent de faim, c’est une réalité indéniable. Quand on ne mange pas, on dépérit et on meurt. Sans médicaments, sans soins, sans nourriture, les gens meurent. » Le bilan humain est effroyable. Plus de 54 000 morts ont été recensés à Ghaza, un chiffre qui pourrait être encore plus élevé, notamment parmi ceux ensevelis sous les décombres. Depuis le 2 mars dernier, Israël poursuit une politique délibérée de famine contre la population, en bloquant les passages aux aides humanitaires accumulées aux frontières, poussant la population dans une situation extrême. En parallèle, Tel-Aviv a exclu l’ONU et les organisations internationales de secours, en confiant la distribution d’une aide dérisoire à une « Fondation humanitaire de Ghaza » soutenue par les États-Unis et Israël, mais rejetée par les Nations unies. Cette manœuvre vise à forcer la population à fuir le nord pour vider cette partie du territoire. La tentative de distribution d’aide a échoué dramatiquement lorsque des foules désespérées ont envahi un centre de distribution, ce qui a conduit à une intervention meurtrière de l’armée israélienne, tuant trois personnes et en blessant quarante-six, poussant la « Fondation humanitaire » à suspendre temporairement ses activités. Depuis le 7 octobre 2023, Israël mène une guerre d’extermination à Ghaza, combinant massacres, famine, destruction et déplacements forcés, en dépit des appels internationaux et des injonctions de la Cour internationale de justice pour mettre fin à ces actes.
M. Seghilani