Les habitants de Ghaza ont été contraints de se déplacer à l’intérieur de la région, contrecarrant ainsi le projet sioniste d’une seconde Nakba tout en restant sur leur terre palestinienne. L’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a annoncé, hier, que neuf personnes sur dix ont été déplacées de force dans la bande de Ghaza.
L’UNRWA a également alerté sur l’émergence de plusieurs épidémies parmi les déplacés. Philippe Lazzarini, commissaire général de l’UNRWA, a exprimé ses préoccupations sur le réseau social X, soulignant que les familles de Ghaza cherchent refuge où elles le peuvent, que ce soit dans des écoles surpeuplées, des bâtiments détruits ou des tentes de fortune installées sur le sable ou parmi les déchets. Lazzarini a déploré le manque de sécurité dans ces lieux et a appelé à un cessez-le-feu immédiat à Ghaza. Il a également précisé que six échantillons de polio de type 2 ont été détectés dans certaines zones de Ghaza, bien qu’aucun cas de paralysie n’ait encore été signalé. Par ailleurs, Josep Borrell, Haut Représentant pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité de l’Union européenne, a rejeté les tentatives d’Israël de qualifier l’UNRWA d’organisation terroriste, soulignant que ces actions compromettent la stabilité régionale et la dignité humaine de ceux qui bénéficient du travail de l’agence. Borrell a écrit sur X : « Interdire l’UNRWA – et la qualifier de terroriste, ce qu’elle n’est pas – revient à viser la stabilité régionale et la dignité humaine de tous ceux qui bénéficient du travail de l’agence des Nations unies. Nous nous joignons à de nombreux partenaires pour exhorter le gouvernement israélien à mettre un terme à cette absurdité. ». La guerre d’Israël contre la bande de Ghaza depuis le 7 octobre dernier a coïncidé avec une intensification des attaques contre l’agence de secours des Nations unies, visant à éliminer la question des réfugiés palestiniens.
L’agression israélienne entre dans son 294e jour
L’occupation israélienne poursuit son agression terrestre, maritime et aérienne contre la bande de Ghaza pour le 294e jour consécutif. Ce matin, plusieurs civils palestiniens ont été martyrisés et blessés à la suite des bombardements israéliens aériens et d’artillerie incessants sur différentes parties de l’enclave palestinienne en guerre. Selon des sources médicales, les corps de deux martyrs et de sept blessés ont été retrouvés sous les décombres d’une maison de la famille Al-Banna, dans le quartier d’Al-Darraj à Ghaza, et ont été transférés à l’hôpital Al-Ahli Al-Arabi.
L’aviation israélienne a également bombardé une maison de la famille Yassin dans le quartier d’Al-Nadim, à Al-Zaytoun, au sud-est de Ghaza. L’artillerie israélienne a tiré plusieurs obus sur les quartiers de Tal Al-Hawa et d’Al-Zaytoun à Ghaza, au milieu de tirs nourris. Un civil palestinien a été blessé par des tirs d’artillerie israéliens près de la mosquée Al-Eman dans le quartier d’Al-Sabra, au sud de Ghaza, et a été transporté à l’hôpital Al-Maâmdani. Les véhicules israéliens ont aussi ouvert le feu près du carrefour Al-Shuhada dans la ville, tandis que des canonnières israéliennes ont tiré des obus sur le camp d’Al-Shati, à l’ouest de Ghaza. Un enfant a été tué lors d’une frappe aérienne israélienne dans la zone d’Al-Barakasat, au nord de Rafah, au sud de la bande de Ghaza. Un autre civil a été abattu par un drone israélien près du rond-point d’Al-Alam, à l’ouest de Rafah.
Les équipes d’ambulance ont récupéré les corps de six martyrs dans la rue Salah al-Din, à l’est de Khan Younès, au sud de la bande de Ghaza. Deux femmes ont été tuées et plusieurs personnes blessées dans une attaque aérienne israélienne visant la maison de la famille d’Abu Daqqa à Abasan Al-Kabira, à l’est de Khan Younès. Les forces israéliennes ont également fait exploser des bâtiments et des infrastructures dans la région d’Al-Mughraqa, au centre de l’enclave et à l’est de Khan Younis.
Les avions militaires israéliens ont bombardé une tour à Aïn Jalout, au sud du camp de Nusseïrat, ainsi que les environs des écoles Al-Awda, à l’est de Khan Younès, en conjonction avec des bombardements et tirs d’artillerie israéliens. De nombreuses victimes ont été signalées à la suite des frappes aériennes israéliennes sur Bani Suhaïla, à l’est de Khan Younès, et près du point de passage terrestre de Rafah.
Les équipes de secours ont récupéré les corps de trois martyrs de l’école Al-Farabi, à Bani Suhaïla. Depuis le 7 octobre 2023, Israël mène une guerre génocidaire dans la bande de Ghaza, faisant jusqu’à présent 39 175 morts, dont une majorité de femmes et d’enfants. En outre, 90 403 personnes ont été blessées, tandis que des milliers de personnes restent coincées sous les décombres ou dans les rues, avec les équipes de secours et médicales incapables d’atteindre la plupart des victimes.
Les leaders australiens, néo-zélandais et canadiens exigent un cessez-le-feu immédiat
Les dirigeants de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande et du Canada ont appelé hier à un cessez-le-feu immédiat à Ghaza dans une déclaration conjointe. « Un cessez-le-feu immédiat est absolument urgent », indique le communiqué.
« Il est crucial de protéger les civils et d’augmenter de manière significative le flux d’aide humanitaire dans toute la bande de Ghaza pour répondre à la crise en cours». Les trois leaders ont également exhorté Israël à se conformer à la décision récente de la Cour internationale de justice (CIJ), qui a jugé illégale son occupation des territoires palestiniens.
« Nous appelons Israël à se conformer de manière significative à l’avis consultatif de la CIJ, à assurer la responsabilité pour les violences continues perpétrées par des colons extrémistes contre les Palestiniens, à mettre fin à l’expansion sans précédent des colonies en Cisjordanie, illégales selon le droit international, et à travailler pour une solution à deux États », affirme le communiqué. « Nous sommes profondément préoccupés par le risque d’une nouvelle escalade dans la région».
M. Seghilani
