Le 32e sommet de la Ligue arabe de Djeddah a été marqué par la présence du président syrien Bachar Al-Assad qui a assisté au sommet pour la première fois depuis 2010 quand son pays a été suspendu de la Ligue arabe après la tentative de «changer le régime» déclenchée par une crise, puis l’action des groupes terroristes et la guerre contre Damas, des États-Unis et les pays occidentaux avec la bénédiction de certains régimes réactionnaires arabes.
Le retour de la République arabe syrienne au sein de l’institution des pays arabes, en lui-même, traduit les changements opérés dans la région qui se sont accélérés à très grande vitesse, avec le rapprochement notamment Ryadh-Téhéran, sur fond de l’évolution, voire l’affirmation de l’avènement d’un nouveau monde multipolaire au détriment du monde unipolaire, comme l’a indiqué le Premier ministre Aïmène Benabderrahmane (représentant du président Abdelmadjid Tebboune), au Sommet de Djeddah, dans son intervention devant les dirigeants arabes. C’est ce contexte et l’échec des plans visant l’effondrement de l’état syrien, par la mobilisation de ses institutions et son peuple qui ont ouvert grande la voie à la délégation syrienne sous la direction du président Bachar Al-Assad d’occuper pleinement son siège au 32ème sommet de la Ligue arabe, la tête haute, avec tous les honneurs, représentant d’un pays qui a résisté aux agressions extérieures, dont celles de l’entité sioniste, depuis 2011 et payé le prix fort pour défendre son indépendance et sa souveraineté nationale. La délégation syrienne, conduite par Bachar Al-Assad, s’est même offert le luxe de boycotter diplomatiquement le discours du président ukrainien Volodymyr Zelensky, par le retrait des écouteurs de traduction, lui signifiant ainsi qu’à ces soutiens occidentaux, ne pas prêter attention à ses déclarations au contenu habituel dans sa guerre par procuration contre la Russie. Les positions pro-occidentales de Zelensky, pour le maintien, en vain, du monde unipolaire dominé par les États-Unis, sont très loin des préoccupations majeures et prioritaires des peuples et de pays arabes, ne cessant de réaffirmer, leurs priorités. Il s’agit en tête de l’agenda arabe, de la cause palestinienne, la sécurité, la souveraineté alimentaire, la coopération interarabe pour assurer le développement économique et social, le règlement des crises en Libye, la fin de la guerre au Yémen et depuis mi-avril dernier, la fin du conflit armé au Soudan etc…
Déclaration d’Alger consolidée à Djeddah
Les travaux du sommet de la Ligue arabe ont été sanctionnés, au terme du premier jour de sa tenue, par la Déclaration de Djeddah, qui non seulement a porté sur les lignes directrices contenues dans la déclaration d’Alger, notamment sur la cause palestinienne mais a aussi renouvelé, l’impératif travail arabe commun et unifié en faveur des intérêts et la souveraineté des peuples de la région arabe, souligné, lors du Sommet d’Alger. Il est à noter que dans le message de salutation au sommet de la Ligue arabe de Djeddah, le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine a indiqué que son pays, « continuerait à soutenir les efforts visant un règlement négocié des crises au Soudan, au Yémen, en Libye et en Syrie sur la base du respect de la souveraineté et du droit international », ajoutant que Moscou ne cesserait pas d’apporter toute sa contribution possible «au règlement du conflit israélo-palestinien». Précisant que celui-ci doit se traduire « sur la base des approches prévues par des décisions appropriées de l’Onu, ainsi que par l’Initiative de paix arabe, pays hôte de ce sommet de la Ligue arabe », lequel plan consacre l’impératif édification d’un État palestinien souverain et indépendant ayant pour capitale, El-Qods. Au plan économique, le contexte dans lequel s’est tenu le sommet arabe offre des raisons d’être optimistes pour une synergie effective de la coopération économique inter-arabe, au vue des potentialités humaines et richesses naturelles. Il est à rappeler que les spécialistes ont noté que les prix de l’or noir se dirigeaient vers leur meilleure performance hebdomadaire en un mois, au moment où s’ouvrait le Sommet arabe vendredi à Djeddah. Les prix internationaux du pétrole enregistraient, en effet, vendredi, une augmentation, en milieu de journée, de 1,23% à 76,79 dollars le baril, dans une ambiance d’optimisme des investisseurs quant à la demande mondiale de brut.
M’hamed Rebah