En marge de la remise du rapport de la commission d’experts en charge du suivi du schéma stratégique de développement de la production céréalière, présenté le 11 septembre dernier, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, a déclaré que le pays s’attelle à atteindre l’autosuffisance en exploitant toutes les terres agricoles, notamment dans les régions du Sud, qui présentent un énorme potentiel.
«Les régions du Sud peuvent notamment se prêter aux cultures céréalières », a ainsi expliqué le ministre de l’Agriculture, qui a souligné que « d’importantes superficies existent et des moyens de production matériels et techniques sont disponibles ». Henni a cité dans son allocution « les géants du secteur comme Sonatrach ou Agro Div « , affirmant que ces derniers « sont impliqués dans le développement de l’agriculture saharienne ». Le responsable a noté dans ce sens, que « pour stimuler l’agriculture dans ces régions, le gouvernement a lancé un programme d’attribution de terres, visant à distribuer un million d’hectares », sachant que « 460.000 ont déjà été assignés à des investisseurs algériens ou étrangers ». Dans un registre connexe, Henni a révélé que « l’exploitation du sud algérien se heurte évidemment aux problèmes d’irrigation », indiquant néanmoins que « des solutions existent ». À cet égard, le ministre s’est référé aux « nappes souterraines qui recèlent entre 30.000 et 60.000 milliards de mètres cubes d’eau ». Des réserves qui selon l’intervenant « peuvent être exploitées de façon réfléchie ». « L’irrigation par rampes et pivots donne aussi des résultats convaincants dans les régions du Sud, ayant permis des rendements de 60 à 70 quintaux de céréales par hectare. Les wilayas de Khenchela ou de Timimoun ont même dépassé les 100 quintaux par hectare », a ajouté Abdelhafid Henni, sans omettre d’évoquer que « le développement de l’agriculture saharienne passera également par la formation. Enfin, Henni a pronostiqué « qu’avec une couverture des besoins de l’ordre de 90 %, l’autosuffisance en blé dur était à portée de main, ajoutant que l’exportation était même envisageable ». Pour rappel, le Plan stratégique pour le développement de la filière céréalière 2023-2028 ambitionne d’investir dans le Sud, comme dans le nord du pays, prenant en compte l’aspect matériel, les ressources hydriques, la main-d’œuvre et les technologies innovantes.
Produire 9 millions de tonnes, l’objectif initial du président
Dans ce contexte, force est de rappeler l’intérêt porté par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à dans le soutien du secteur agricole, d’où la nécessité d’adopter les méthodes appropriées pour augmenter la production, dans diverses cultures. En effet, Tebboune a réitéré, à maintes reprises, l’objectif stratégique de la sécurité alimentaire du pays. Notamment lors des divers conseils des ministres, où le président Tebboune a donné une « importance capitale au développement de la filière céréalière saharienne, où toutes les conditions sont réunies, notamment les terres fertiles, l’eau et l’énergie. Au mois de septembre 2022, le chef de l’Etat avait affirmé, qui plus est, que l’Algérie disposait de tous les moyens et outils pour produire 9 millions de tonnes de céréales par an, une quantité équivalente à sa consommation.
Enfin, notons qu’en parallèle, les travaux de la 5e conférence nationale de l’Union nationale des ingénieurs agronome, qui se sont ouvert samedi passé, ont souligné l’importance du rôle des ingénieurs agronomes en tant qu’acteur majeur du développement du secteur agricole et contribuant à la sécurité alimentaire, le rôle de l’ingénieur agronome étant essentiel et fiable, afin d’accompagner l’agriculteur dans l’utilisation de méthodes scientifiques pour améliorer la production, notamment dans le sud du pays.
Algérie – États-Unis : vers une collaboration multisectorielle
Lors d’une rencontre entre le ministre algérien de l’Agriculture et du Développement rural, et l’ambassadrice des Etats Unis à Alger, Elizabeth Moore Aubin, en présence des cadres du secteur, la situation des relations bilatérales entre les deux pays dans divers domaines, notamment dans le domaine agricole, et des moyens de les renforcer, ont été examinées. En outre, les pourparlers ont tourné autour de l’échange d’expertises et d’expériences, notamment dans les domaines d’intérêt commun entre les deux pays, à savoir la sécurité alimentaire et la coopération technique dans le domaine de la prévention et de la lutte contre les incendies de forêt et de la recherche agricole. D’autre part, les deux parties ont souligné la volonté des deux pays de renforcer les relations de coopération et de mettre en œuvre des projets d’investissement dans le domaine agricole, compte tenu des capacités disponibles en Algérie et des opportunités offertes aux investisseurs. Abdelhafid Henni a souligné entre autres que la partie américaine pourrait contribuer dans certains domaines, comme l’investissement dans la production agricole et l’agriculture stratégique.
Notamment la production céréalière, en s’orientant vers la promotion des investissements dans les wilayas du Sud, ainsi que l’amélioration génétique en ce qui concerne les vaches laitières et la production de viande rouge.
De son côté, la diplomate américaine a salué la politique menée par l’Algérie, en ce qui concerne l’amélioration de la sécurité alimentaire, en particulier à la lumière des récentes fluctuations observées sur les marchés mondiaux, exprimant la volonté de son pays de renforcer les relations économiques et les échanges commerciaux avec l’Algérie. Rappelons dans le sillage que le 14 septembre dernier, et pour la première fois, le Forum algéro-américain sur l’énergie, qui se tiendra dans sa 17ème édition, du 7 au 9 novembre prochain à Washington, traitera de la filière des mines à côté de toutes les autres filières du secteur de l’énergie, mais pas seulement. C’est ce qu’a révélé à cet effet Smaïl Chikhoune, président du Conseil d’affaires algéro-américain, lors de ses déclarations à la Radio algérienne. Le responsable avait fait savoir que les échanges, économiques et commerciaux, entre les deux pays sont appelés à s’intensifier davantage, même si jusque-là ils se situaient, en 2022, à 4,5 milliards de dollars.
Hamid Si Ahmed

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