La question de revoir à la hausse les tarifs de l’eau potable en Algérie est à l’étude, et ce, afin de stopper le gaspillage.
C’est du moins ce qu’a affirmé, hier, le ministre des Ressources en eau et de l’Environnement, Abdelkader Ouali au cours de son intervention sur les ondes de la Radio algérienne, dans l’émission l’Invité de la rédaction. Affirmant que cette nouvelle tarification sera établie en fonction de la consommation, il n’en demeure pas moins que celle-ci vise à rééquilibrer la situation financière de la société de gestion de l’eau, en l’occurrence l’Algériene des eaux (ADE) qui connait un déficit de plus de 10 milliards de DA. « Aujourd’hui, parler de nouvelles tarifications participe à économiser l’eau », a déclaré le ministre, avant de préciser que « le dossier a été ouvert pour permettre à l’Algérienne des eaux d’être à un niveau d’exploitation qui lui permette d’équilibrer son budget de combattre le déficit ». Ouali a précisé, néanmoins, que l’application de cette nouvelle tarification sera étudiée de manière à « épargner » les 18 millions d’algériens consommant en deçà de 25 mètres cubes par trimestre, laissant entendre, qu’au-delà, ceux-ci auront à s’acquitter d’un montant supplémentaire, compte tenu du principe, dit-il, du « qui consomme plus, paye plus ». Plus loin, il dira que la nouvelle tarification de l’eau qui est en cours d’étude déterminera le barème en fonction de la catégorie des utilisateurs (opérateurs économiques, ménages. En effet, il n’est pas concevable que les industriels paient au même prix cette source que les ménages. «Cette nouvelle tarification sera basée sur deux principes importants : le premier étant ceux qui consomment le plus payent le plus, tandis que le second est que la tarification doit aussi être conforme au niveau de consommation», a expliqué l’hôte de la Radio algérienne. D’ailleurs, le ministre a justifié cette prochaine hausse par le coût d’exploitation de cette ressource, qui revient dit-il, à 70 dinars le m3 pour être revendue 6,30 dinars pour la même quantité. De ce fait, il y a nécessité de cibler le soutien à l’eau, qui est, rappelons le, subventionnée à hauteur de 95%.
Par ailleurs, le ministre n’a pas manqué de rappeler que les fuites et les branchements illicites, accusent de nombreuses pertes aux organismes chargés de la gestion de cette ressource, même si de nombreuses avancées ont été enregistrées. Il a révélé, dans ce sillage, que près de 1,6 million de m3/jour était l’objet de « gaspillage », en raison, explique-t-il, d’un réseau d’acheminement défectueux, sur lequel les travaux effectués ajoutés à la lutte menée aux branchements illicites, ont permis de remobiliser « entre 600.000 à 1,2 millions de m3/jour ».
En outre, il a rappelé que 5 nouveaux barrages vont être réceptionnés en 2017 et quatre autres en 2019, qui viendront s’ajouter aux 31 construits au titre du programme quinquennal, inauguré en 1999 et aux 44 existants par le passé, soit un total de 75 ouvrages hydrauliques. De surcroît, il a précisé que le prochain plan quinquennal prévoit de lancer la construction de 45 nouvelles infrastructures de même nature, pour optimiser les ressources hydriques du pays et sécuriser, ainsi, les besoins en eau des populations et de l’économie. Abordant la question du dessalement de l’eau, l’hôte de la radio a affirmé que celle-ci constitue une «priorité », pour son département. « Nous avons les ressources souterraines, superficielles à travers les barrages, et le dessalement. Ce qui nous permet de couvrir nos besoins », a-t-il dit, tout en rappelant que l’Algérie est devenue un pays « précurseur » en la matière. Il a rappelé que notrepays dispose de 11 unités de dessalement, dont la plus grande en méditerranée et en Afrique, a été mise en service, il y a quatre mois au niveau d’El Mactaâ, qui produit 500.000 m3/jour. Au sujet des dernières précipitations, le ministre a fait remarquer que les quantités hydriques nous mettent dans une situation actuelle« assez confortable ».
Lamia Boufassa