La revalorisation de l’allocation octroyée aux personnes aux besoins spécifiques est remise aux calendes grecques. Bien qu’elle soit jugée incompatible avec leurs exigences de vie, la révision de cette allocation n’est pas envisageable en raison de la situation financière que connaît le pays. C’est ce qui a été affirmé, par la ministre de la Solidarité nationale, Ghania Eddalia lors d’une séance plénière à l’Assemblée populaire nationale (APN), consacrée aux questions orales. Tout en reconnaissant la légitimité de la revendication, la ministre a considéré que la revalorisation est tributaire de l’amélioration de la situation économique du pays. «La situation financière que connaît le pays actuellement ne permet pas de réviser l’allocation forfaitaire allouée à la catégorie des handicapés», a-t-elle déclaré.
Reconnaissant que «le montant de cette allocation est insuffisant pour couvrir les besoins de l’handicapé», la ministre a indiqué que «la condition financière par laquelle passe le pays ne permet pas, toutefois, de satisfaire cette demande». La ministre a qualifié, à cet égard, la prise en charge de la catégorie des handicapés d’engagement national conformément aux dispositions de la Constitution et de la loi n° 09-02 relative à la protection et à la promotion des personnes handicapées. Pour justifier la décision, Ghania Eddalia a indiqué que l’État a prévu, au titre de l’exercice de 2019, plus de 20 milliards de DA pour prendre en charge cette allocation.
Dans le détail, elle a précisé que le nombre des personnes handicapées à 100% ayant plus de 18 ans et sans revenus s’élevait, septembre dernier, à 241 966 personnes. Une catégorie pour laquelle « des affectations consacrées au titre de l’exercice 2019 se sont élevées à 11 milliards et 764 millions de DA.
Plus précise, la ministre a indiqué que la catégorie des handicapés dont le taux d’invalidité est inférieur à 100%, âgés de plus de 18 ans et sans source de revenus (ainsi que les familles prenant en charge une ou plusieurs personnes handicapées), bénéficiant d’une AFS de 3000 DA, avait atteint 543 253 personnes en 2018. Une catégorie, a-t-elle dit, pour laquelle une enveloppe financière de 9 milliards 355 millions DA a été consacrée, outre une couverture sociale de 6 milliards, 42 millions et 917 mille DA en 2018, la gratuité du transport ou la réduction des titres de déplacement et autres prestations particulières. Pour ce qui est du recrutement des personnes handicapées, la ministre a affirmé que le taux de recrutement de cette catégorie, tous secteurs confondus, était estimé à 1%, ajoutant que son secteur employait actuellement 862 personnes handicapées. Elle a souligné, en outre, la nécessité de poursuivre l’application des dispositions de la loi relative à la protection des personnes handicapées pour aider cette catégorie à intégrer le monde du travail. Le secteur de la Solidarité nationale procède actuellement, en coordination avec toutes les parties concernées, à un travail d’évaluation pour fixer le taux de recrutement susvisé en l’absence des statistiques, a fait savoir Eddalia, soulignant, à cet égard, la nécessité de relever ce taux à l’avenir, et ce après la révision des dispositions de la loi susmentionnée. Au début de l’année, le département de la Solidarité nationale avait fait part de sa volonté de revaloriser l’allocation. Ghania Eddalia avait avancé les mêmes contraintes financières qui entravent cette revalorisation. Ainsi, cette catégorie devra espérer une amélioration de la situation économique du pays pour que leur revendication soit prise en charge.
Lamia Boufassa