Au moment où le Makhzen déroule le tapis rouge pour les assassins des enfants de Ghaza et au moment où les palais et les Riads de Casablanca, Rabat et des autres villes marocaines sont ouverts gracieusement aux soldats permissionnaires de Tsahal, des familles marocaines continuent de subir les affres d’une pauvreté qui ronge des pans entiers de la société marocaine.
Les conditions de vie deviennent intenables pour de nombreux sujets de sa majesté, le serviteur de ses maïtres, et c’est ce qui a fait réagir le comité de coordination des victimes du tremblement de terre d’El-haouz, dont une grande partie continue de vivre, encore, sous des tentes.
Il y a lieu de rappeler que ce tremblement de terre, d’une magnitude de 6,9 sur l’échelle de Richter, survenu le 8 septembre 2023 a fait, selon un bilan officiel, 2960 morts et 6125 blessés. De nombreuses familles se sont retrouvées sans toit. Il faut rappeler que M6, qui avait suivi le drame vécu par ses sujets à partir du salon de sa résidence de luxe en France, avait rejeté les offres d’aides humanitaires proposées par plusieurs pays. Il avait voulu profiter de cette catastrophe naturelle pour redorer son blason terni par ses absences répétées du Maroc. Et cette attitude a eu pour conséquence de dévoyer la politique de reconstruction des zones sinistrées annoncée à l’époque par le gouvernement Akhenouch. À ce jour, des familles continuent de vivre sous des tentes au moment où des soupçons de détournement des fonds destinés à la reconstruction des zones sinistrées pèsent sur des ministres de l’actuel gouvernement et sur des responsables de l’administration locale.
Il y a quelques jours, le comité national de coordination des victimes du tremblement de terre d’El-Haouz a décidé d’organiser des actions de protestation pour attirer l’attention du gouvernement sur les conditions de vie des sinistrés. Dans un communiqué il a affirmé que des centaines de familles vivent encore sous des tentes en plastique usées et détériorées deux ans après le séisme. Il a qualifié les conditions de dures et dégradantes pour la dignité humaine tout en affirmant qu’il use par les tentatives de démantèlement de ces tentes sans proposer de solutions de logement adaptées aux familles sinistrées. Le communiqué a averti que les données officielles fournies par les autorités compétentes « ne reflètent pas la réalité de la situation sur le terrain», affirmant qu’il y a des milliers de familles privées de l’indemnisation allouée à la reconstruction, et que des cas éligibles ont été exclus de cette aide.
Le comité a par ailleurs affirmé que de nombreuses familles ont été contraintes de migrer vers les villes après s’être vu refuser une indemnisation. « Cela n’a fait qu’aggraver leurs difficultés sociales et économiques. D’autres familles ont été dans l’obligation d’emprunter de l’argent pour achever la reconstruction de leurs maisons, dépourvues de toutes commodités ». Dans sa déclaration, le comité de coordination a appelé à régler les cas des victimes privées d’indemnisation, à étendre l’indemnisation à toutes les personnes concernées, à lancer une enquête indépendante sur les violations présumées commises par des responsables locaux et du gouvernement et à fournir un logement adéquat aux familles vivant encore sous des tentes.
Pour sa part, Mohamed Al-Daïsh, chef de la Coalition nationale pour la montagne d’El-haouz, a estimé que le recours à des actions de protestations comme unique voie pour dénoncer leurs conditions de vie est logique, compte tenu de la détérioration continue de la situation des sinistrés. Il a également dénoncé l’incapacité des autorités à trouver des solutions justes à ce problème deux ans après le séisme. Et c’est la triste réalité que vivent des familles du Maroc qui se pare de tous ses apparats pour accueillir les assassins des enfants de Ghaza, ou pour offrir des vacances de rêve à tous ceux qu’il estime être en mesure de lui apporter leur soutien dans sa tentative d’appropriation du Sahara occidental.
Slimane B.