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AU MOMENT OÙ LE CONSEIL DE SÉCURITÉ BRASSE DU VENT : Ghaza meurt sous les bombes et la famine

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Alors que le Conseil de sécurité des Nations unies a tenu hier sa réunion mensuelle sur la situation au Moyen-Orient, l’entité sioniste intensifie son agression contre la bande de Ghaza, perpétrant de nouveaux massacres dans les quartiers de Tel al-Hawa et du camp de réfugiés d’al-Shati, au moment même où le territoire palestinien s’enfonce davantage dans une famine organisée par un blocus criminel.
Au petit matin, une frappe aérienne a réduit en ruines un appartement appartenant à la famille al-Sha’er à Tel al-Hawa, à l’ouest de la ville de Ghaza. Le bombardement a fait 9 morts, dont un fœtus arraché du ventre de sa mère, la journaliste enceinte Walaa al-Jaabari, tuée avec ses cinq enfants et son mari. Quinze autres civils ont été blessés, tandis que plusieurs enfants sont toujours portés disparus sous les décombres. Dans une autre attaque, l’aviation israélienne a visé une tente de déplacés dans un parc du camp al-Shati, causant la mort d’une fillette et blessant 11 civils, en majorité des enfants. D’autres bombardements ont touché le quartier Al-Zeïtoun, les abords de la mosquée al-Ibki, et le camp de Bureïj, où des obus d’artillerie sont tombés sur les habitations. Au nord du camp, un tir a frappé directement l’immeuble Hegazi, provoquant de nombreuses victimes. À Khan Younès, au sud du territoire, des maisons ont été dynamitées à l’aube, tandis que les forces navales de l’occupant ont arrêté plusieurs pêcheurs au large. Trois Palestiniens ont été tués dans le secteur de Bani Suheïla, et les bombardements ont également visé Deïr al-Balah, Rafah et le camp de Nusseirat. Au total, 85 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, dont 31 lors d’attaques contre les files d’attente pour l’aide humanitaire. Parmi les nombreuses victimes, on compte également 15 morts à Gaza-ville, après la frappe d’une maison de la famille Mushtaha. Là encore, des enfants et même un chauffeur d’ambulance figurent parmi les martyrs, la frappe ayant détruit une voiture médicale stationnée devant le bâtiment. En parallèle des massacres, l’entité sioniste poursuit une politique de famine systématique contre les civils de Ghaza. Selon les agences humanitaires, les hôpitaux ne peuvent plus accueillir les victimes de la famine, qui arrivent affaiblies, à bout de souffle, dans un état de déshydratation et de malnutrition avancée. Dans une scène glaçante rapportée par les médias locaux, une mère palestinienne est revenue à sa maison avec un morceau de pain, pour découvrir que ses enfants étaient morts sous les décombres de leur foyer détruit. Walaa al-Jaabari, la journaliste tuée dans l’attaque de Tel al-Hawa, avait publié quelques heures auparavant sur sa page Facebook « Je n’ai pas peur de mourir de faim… mais j’ai peur du chagrin si cette guerre folle ne s’arrête pas». Son martyre porte à 34 le nombre de journalistes tués à Ghaza depuis janvier 2025, selon le dernier rapport du Syndicat palestinien des journalistes, qui évoque également 66 blessés, 41 membres de familles de journalistes tués et 32 maisons détruites.

Drame humanitaire sans précédent
Dans un communiqué conjoint, 111 ONG humanitaires et de défense des droits humains ont lancé une alerte mondiale, dénonçant une situation de famine généralisée à Ghaza.
Des organisations telles que Mercy Corps, le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) ou encore Refugees International demandent un cessez-le-feu immédiat et la levée totale du blocus, ainsi que l’ouverture de tous les points de passage pour permettre l’acheminement de nourriture, d’eau potable, de médicaments et de carburant. Le NRC a confirmé que ses stocks sont entièrement épuisés. Son secrétaire général, Jan Egeland, a dénoncé l’attitude de l’occupant qui empêche l’entrée de centaines de camions d’aide stationnés aux frontières. « Nos collaborateurs sont affamés. Israël entrave délibérément notre mission humanitaire. Nous n’avons plus rien à distribuer », a-t-il déclaré à Reuters. L’UNRWA, de son côté, a déclaré que ses employés s’évanouissent de faim, et a confirmé la mort de plusieurs enfants et personnes handicapées à cause de la malnutrition sévère.

Tirs délibérés sur les centres d’aide humanitaire
Le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a dénoncé mardi que les civils approchant des entrepôts ou des camions d’aide sont pris pour cible, ce qui constitue une violation grave du droit humanitaire international. Il a affirmé que plus de 12 enfants et adultes sont morts de faim ces dernières 24 heures, alors que l’acheminement de l’aide reste insuffisant et risqué. L’organisation critique également la mise à l’écart des Nations unies dans le mécanisme de distribution, désormais contrôlé par la soi-disant « Gaza Humanitarian Foundation », entité soutenue par Tel Aviv et Washington. Selon plusieurs témoignages, plus de 800 civils ont été tués ces dernières semaines en tentant d’accéder à des vivres près des centres de distribution, sous les tirs de l’armée israélienne. Même les employés des ONG craignent pour leur vie lorsqu’ils essayent de livrer de l’aide à leurs propres familles.

Silence complice
Dans une tribune publiée dans le journal israélien Haaretz, la journaliste Ayelet Harel dénonce le silence assourdissant de la société israélienne face à la politique de famine.
« À une heure de route de Tel-Aviv, des enfants meurent de faim pendant que les télés diffusent des émissions culinaires. Personne ne veut voir. Les médias, sauf Haaretz, cachent tout », écrit-elle. La famine a déjà fait 101 victimes officiellement recensées, dont 80 enfants, selon les dernières données médicales. Et le bilan ne cesse d’augmenter, au milieu d’un silence international accablant et d’un blocage de plus en plus méthodique de toute assistance humanitaire. Depuis le 7 octobre 2023, l’entité sioniste mène à Ghaza une guerre d’extermination caractérisée par le meurtre de masse, la destruction systématique, le déplacement forcé et la famine délibérée. Malgré les ordonnances de la Cour internationale de justice exigeant l’arrêt immédiat de cette agression, les massacres se poursuivent, sous le soutien assumé des États-Unis et le silence complice de nombreux gouvernements occidentaux. Avec plus de 201 000 morts et blessés, 9 000 disparus, des centaines de milliers de déplacés et une famine catastrophique, Ghaza devient le théâtre d’un génocide contemporain où chaque jour de guerre coûte des dizaines de vies civiles, sans que le Conseil de sécurité ou la « communauté internationale » n’imposent de limites à l’horreur.
M. Seghilani

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