Damas a été le théâtre, dimanche, d’une attaque terroriste d’une violence inouïe. Un homme armé, affilié au groupe État islamique, a ouvert le feu sur les fidèles rassemblés dans l’église Mar Élias des Grecs orthodoxes, dans le quartier de Doueïlaâ, avant de se faire exploser à l’aide d’une ceinture d’explosifs.
Selon le dernier bilan communiqué par le ministère syrien de l’Intérieur, l’attentat a causé la mort d’au moins 20 personnes et blessé 52 autres. Des sources locales évoquent toutefois un chiffre plus élevé, parlant de jusqu’à 30 morts. L’attaque s’est produite alors que des dizaines de fidèles participaient à l’office dominical. Le terroriste aurait fait irruption dans l’église, armé d’un fusil, et a immédiatement commencé à tirer sur les fidèles avant de déclencher sa ceinture explosive. Le ministère de l’Intérieur a confirmé que l’homme était membre de l’organisation terroriste Daech, déjà responsable de nombreuses attaques contre des civils et des minorités religieuses en Syrie. Des vidéos et photos largement diffusées sur les réseaux sociaux montrent des scènes d’horreur : corps calcinés, morceaux de chair humaine, bancs brisés et débris dispersés dans l’enceinte ravagée de l’église. Le souffle de l’explosion a provoqué d’importants dégâts, projetant des fragments de bois et de verre jusqu’à l’extérieur du bâtiment. Un survivant a raconté à l’AFP qu’un homme armé est entré dans l’église, a commencé à tirer sur la foule, et que plusieurs jeunes ont tenté de l’intercepter avant qu’il ne déclenche sa charge explosive. Dans une boutique de viande située juste en face de l’église, Ziad, 40 ans, a décrit avoir entendu d’abord des coups de feu, suivis d’une explosion violente. Le souffle a brisé les vitrines et les éclats de verre ont blessé plusieurs personnes à proximité. À l’intérieur de l’église, les dégâts sont considérables : les bancs ont été soufflés, l’autel est totalement détruit, et des traces de sang recouvrent le sol. Les équipes de secours ont rapidement afflué sur les lieux pour évacuer les blessés vers les hôpitaux de la capitale, tandis que les forces de sécurité ont bouclé le quartier, lançant une enquête pour identifier les éventuels complices de l’attentat.
Des restes carbonisés du kamikaze ont été retrouvés dans les décombres, confirmant l’hypothèse d’un attentat-suicide. Il s’agit de l’une des attaques les plus meurtrières contre la communauté chrétienne en Syrie depuis plusieurs années, ravivant les craintes sur la vulnérabilité des minorités religieuses dans un pays toujours marqué par les séquelles de la guerre.
L’église Mar Élias, lieu emblématique de la foi grecque orthodoxe à Damas, accueillait comme chaque dimanche une messe rassemblant familles et enfants. L’attaque a provoqué une onde de choc dans toute la communauté chrétienne syrienne.
M. Seghilani
