Lors du forum mondial de haut niveau sur l’énergie CERAWeek qui a débuté, lundi, à Houston, Etats Unis, les géants pétroliers d’outre-Atlantique affinent leurs stratégies d’investissement face aux multiples défis découlant des tensions géopolitiques, du changement climatique et croissance rapide des énergies renouvelables.
Les opportunités d’investissement créées par des politiques gouvernementales, telles que la loi sur la réduction de l’inflation (IRA) adoptée par l’administration Biden, ont conduit à un changement de direction des investissements en capital, selon des analystes locaux. Patrick Pouyanne, PDG de TotalEnergies, a déclaré lors du forum que son entreprise considérait auparavant les États-Unis comme un lieu d’investissement défavorable, mais qu’elle « investit désormais massivement dans le gaz, le gaz naturel liquéfié (GNL) » et des projets électriques au Texas, indiquant que « « Nous avons nommé un nouveau président pour coordonner les investissements croissants de TotalEnergies aux Etats-Uni », a-t-il déclaré. TotalEnergies, avec des investissements importants en Russie, tente également, a-t-il déclaré « de se diversifier dans d’autres régions, notamment le Brésil et le Suriname en Amérique du Sud et la Namibie en Afrique » précise le haut dirigeant de TotalEnergie. De son côté Le PDG d’ExxonMobil, Darren Woods, a déclaré que le géant pétrolier américain « avait décidé d’investir massivement dans le captage et la séquestration du carbone », alors que la vision du changement climatique « évolue ». Historiquement, ExxonMobil et d’autres compagnies pétrolières utilisaient la technologie de captage du CO2 pour améliorer la récupération du pétrole. Cette fois-ci, son projet CCUS (captage, utilisation et stockage du carbone) le long de la côte du golfe du Mexique vise » le captage et la séquestration du CO2, y compris celui de tiers », a-t-il souligné. Le patron américain Woods a admis que » les incitations financières de l’IRA permettent aux projets CCUS d’être économiquement viables » avant d’ajouter « Je ne suis pas un grand fan des subventions gouvernementales » car selon lui elles ont tendance « à ne pas être durables à long terme ». ExxonMobil a également commencé à étudier la possibilité d’extraire le lithium de la saumure, son équipe technique « ayant découvert un niveau de lithium potentiellement économiquement viable dans l’eau produite dans le cadre de ses opérations », a déclaré Woods. Il a également affirmé que les opérations d’ExxonMobil dans le bassin permien sont « en bonne voie pour atteindre zéro émission nette d’ici 2030 ». Le PDG de Shell, Wael Sawan, a déclaré que le géant britannique de l’énergie « essayait de jouer davantage son rôle dans le gaz et le GNL mondial » au moment où l’Europe tente depuis, deux ans « de réduire sa dépendance à l’égard du gazoduc russe » dans le sillage de la guerre en Ukraine et les sanctions des pays membre de l’Otan, contre la fédération de Russie. Shell tente de « stabiliser la production pétrolière » et de rationaliser ses investissements dans les énergies renouvelables, a ajouté Sawan, soulignant la force de l’entreprise en matière d’intégration énergétique en tant que producteur efficace d’énergie renouvelable.
R. I.